Le bureau du directeur était plongé dans une atmosphère oppressante. Les murs recouverts de portraits semblaient vibrer d’une tension palpable. Même les anciens directeurs et directrices présents dans leurs cadres regardaient la scène avec désapprobation, murmurant entre eux à propos de l’éclat qui ne tarderait pas à se produire.
Dumbledore se tenait debout derrière son bureau, les mains posées sur le bois poli, les jointures blanchies par la pression qu’il exerçait. Ses yeux d’ordinaire pétillants de malice ou de sagesse étaient aujourd’hui glacials, d’un bleu tranchant comme la lame d’un couteau. Devant lui, Ron et Ginny étaient assis, mais pas pour longtemps.
« *Expliquez-moi,* » tonna Dumbledore, sa voix résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre, « comment avez-vous pu échouer aussi lamentablement ?! »
Ginny croisa les bras, une moue furieuse sur le visage.
« Ce n’est pas *ma* faute si Ron est incapable de suivre un plan simple ! »« *Moi* ?! » répliqua Ron, se redressant brusquement sur sa chaise. « Si tu n’avais pas poussé Hermione dans les escaliers, on n’en serait pas là ! »
Dumbledore serra les dents et claqua violemment sa main sur la surface de son bureau, faisant sursauter les deux jeunes Weasley.
« *Silence !* Vous deux, vous êtes en train de détruire tout ce que nous avons construit ! »Les deux rouquins se figèrent un instant sous la fureur du directeur, mais rapidement, Ginny reprit son air de défi.
« Ce n’est pas comme si c’était une idée brillante d’envoyer Ron se faire passer pour Harry avec du Polynectar. Hermione et Astoria ne sont pas idiotes, elles ont un code secret ! Comment pouvais-je le savoir ? »Ron rougit de colère, serrant les poings.
« Et toi, tu as tout gâché en attaquant Hermione ! Qu’est-ce que tu croyais ? Que Harry te tomberait dans les bras parce qu’elle était blessée ? *Génial* plan, Ginny ! »Ginny se tourna vers lui avec un rictus.
« Peut-être que si tu avais été un peu plus convaincant en Harry, elle ne se serait pas méfiée dès le début ! »Dumbledore, qui semblait avoir atteint la limite de sa patience, les interrompit sèchement.
« Suffit ! Vos querelles enfantines ne m’intéressent pas. Vous êtes censés être mes pions dans ce jeu, mais au lieu de cela, vous êtes devenus des boulets. »Le vieux sorcier passa une main tremblante sur sa barbe, visiblement frustré.
« Nous avions un plan. Un plan *parfait.* Harry devait rester sous contrôle, aveuglé par les sentiments que nous aurions dû cultiver en lui. Ginny, tu devais être son ancre émotionnelle, son point faible. Quant à toi, Ronald, ton rôle était de le distraire et de l’éloigner de ceux qui pourraient l’influencer. Et maintenant, regardez où nous en sommes ! Non seulement Harry vous ignore, mais il est plus proche que jamais de Hermione et de cette… Astoria Greengrass ! »Ginny serra les dents, son visage rouge de colère et d’embarras.
« C’est cette *pimbêche* de Hermione. Elle ne sait pas rester à sa place ! »« Oh, vraiment ? » ricana Ron, les bras croisés. « Parce que je te rappelle que tu as essayé de l’éliminer, et tout ce que tu as réussi à faire, c’est mettre Harry encore plus en colère. Il aurait pu te tuer ce jour-là, Ginny ! »
Ginny le fusilla du regard.
« Tu crois que je ne le sais pas ?! Mais si tu avais fait ta part correctement, je n’aurais pas eu besoin de faire ça ! »Dumbledore leva une main, et un silence oppressant s’abattit sur la pièce.
« Suffit. Ce qui est fait est fait. Mais nous devons maintenant nous concentrer sur la suite. »Il se détourna, fixant les fenêtres de son bureau avec un regard pensif. Ses doigts jouaient distraitement avec sa barbe, un tic nerveux qui trahissait son irritation.
« Harry devient dangereux. Sa puissance… elle est hors de contrôle. Cette démonstration de magie brute dans les couloirs après l’incident des escaliers… Je n’ai pas vu une telle force depuis… depuis Tom. »Ron et Ginny échangèrent un regard inquiet, mais aucun ne dit mot.
Dumbledore continua, son ton plus calme mais tout aussi inquiétant.
« Il est impératif que nous rétablissions le contrôle. La troisième épreuve approche, et c’est notre dernière chance de le ramener dans le giron. S’il s’éloigne davantage, je crains qu’il ne devienne un problème. Un problème que je ne suis pas certain de pouvoir gérer seul. »Ginny prit la parole, hésitante.
« Alors… que devons-nous faire ? »Dumbledore se retourna, un éclat froid dans les yeux.
« Vous allez cesser vos querelles et suivre mes ordres à la lettre. Ginny, tu dois gagner sa confiance. Pas d’attaques, pas de provocations. Sois douce, compréhensive. Fais-lui croire que tu es de son côté. »Ginny hocha la tête, bien que son expression restât fermée.
« Quant à toi, Ronald, » poursuivit-il, « tu vas cesser tes idioties et te concentrer sur ton rôle. Observe, écoute, et rapporte-moi tout ce que Harry fait ou dit. Surtout en ce qui concerne Hermione et Astoria. »
Ron grogna, mais acquiesça.
Dumbledore les regarda un instant, jaugeant leur détermination. Puis, il se détourna à nouveau, fixant l’horizon à travers la fenêtre.
« Ne me décevez pas. Ce sera votre dernière chance. Si vous échouez… alors je devrai envisager d’autres mesures. »Le ton de sa voix laissait entendre que ces « mesures » seraient tout sauf agréables. Ginny et Ron échangèrent un dernier regard, cette fois rempli d’une peur commune. Dumbledore n’était pas un homme que l’on souhaitait contrarier.
Ils quittèrent le bureau en silence, chacun plongé dans ses pensées. Mais une chose était certaine : le conflit était loin d’être terminé, et l’étau autour de Harry, Hermione et Astoria ne faisait que se resserrer.
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Contrecarrer les Fils du Destin
FanfictionHarry découvre que Ginny et Ron ont utilisé un sortilège pour contrôler sa vie et celle d'Hermione. Pour changer leur destin, il crée un retourneur de temps spécial qui lui permet de revenir en arrière, de rajeunir et de remplacer sa version précéde...