Bonne lecture !
*********
Iban Roseburry tambourinait sur la porte en bois massif de la chambre de sa fille. Celle-ci, d'habitude très ponctuelle, ne semblait toujours pas réveillée alors qu'elle devait partir pour la gare de King's Cross dans à peine une quinzaine de minutes. Molga avait eu beau essayer, la jeune fille n'avait pas montré signe de vie. L'elfe de maison aurait très facilement pu se transporter magiquement dans la chambre de sa maîtresse, mais elle avait certaines règles très importantes à respecter, et l'une d'entre elle consistait à ne rentrer dans la chambre de ses supérieurs sous aucun prétexte tant que ceux-ci ne lui en avaient pas donné l'autorisation. Or, Aria n'avait répondu à aucun de ses appels. Furieux, Iban était directement monté pour la réveiller et la traîner à la gare de force s'il le fallait, mais la Serpentard avait jeté un sort de protection sur sa chambre, de sorte à ne laisser entrer personne, et même Iban, qui était pourtant un sorcier très puissant et talentueux, n'arrivait pas à défaire le sortilège.
À présent, il était carrément en train de crier.
« ARIA !!! TU VAS SORTIR D'ICI TOUT DE SUITE ! TON TRAIN PART DANS UN QUART D'HEURE ! »
N'entendant aucun bruit à l'intérieur de la pièce, il serra encore plus ses poings. Sa colère faisait ressortir les veines de son cou et de son front, et il n'était plus l'homme séduisant qu'on voyait habituellement. Non, Iban Roseburry était devenu effrayant.
« JE TE PRÉVIENS ARIA, JE VAIS DÉFONCER CETTE PORTE, À L'AIDE DE LA MAGIE OU NON, ET TU VAS SINCÈREMENT REGRETTER DE NE PAS ÊTRE RESTÉE DANS LE VENTRE DE TA MISÉRABLE MÈRE. »
La porte s'ouvrit à la volée, dévoilant une Aria encore plus rouge que son père, ses valises à la main. Si un regard pouvait tuer, son père serait mort depuis longtemps.
« JE SUIS PRÊTE, cracha-t-elle. »
Elle le défia du regard pendant un long moment, puis commença à s'éloigner vers les escaliers. Elle s'arrêta net et fit un geste sec avec son bras. Iban valsa violemment à l'autre bout du couloir.
« Et ne parles plus jamais de ma mère de cette façon » déclara-t-elle froidement, mettant dans ces quelques mots toute la haine qu'elle contenait depuis de longs mois.Elle descendit les escaliers et Molga, son elfe de maison, vint timidement lui proposer son aide.
« Maîtresse Aria a-t-elle besoin que Molga transporte ses bagages ?
-Non, c'est bon, je vais le faire, fit la sorcière dans un souffle. Contente-toi de m'amener à la gare. »
Et sur ce, elle agrippa le petit bras osseux de l'elfe, et les deux individus disparurent.~~~~~~~~~~
Une fois devant l'immense gare de briques jaunâtres, à l'abri du regard des Moldus, Aria renvoya son elfe de maison, lui assurant qu'elle pouvait se débrouiller toute seule pour porter ses valises. La jeune fille pénétra dans le bâtiment, mit ses affaires sur un porte-bagages et se dirigea vers les voies 9 et 10. Elle regarda de tous les côtés afin de vérifier qu'aucun Moldu ne la voyait, et elle accéléra vers le mur se trouvant entre les deux voies. Elle réapparut côté sorcier. Un petit panneau indiquait au-dessus d'elle qu'elle se trouvait voie 9 3/4.
Aria se dépêcha d'embarquer à bord du Poudlard Express, car le train lançait déjà des nuages de vapeur, prêt à partir à tout moment.
Une fois à l'intérieur, elle vit un élève de Serdaigle portant une insigne de Préfet et l'aborda.
« Salut. Tu pourrais m'indiquer où se trouve le wagon des Préfets-en-Chef ?
Le garçon la toisa.
-Qu'est ce que tu leur veux ? Seuls les Préfets et les professeurs ont le droit d'entrer dans le wagon des Préfets-en-Chef, répondit-il d'un air arrogant.
-Je suis Préfète-en-Chef espèce de crétin ! Alors maintenant, arrête de prendre tes grands airs et indique-moi où se trouve le wagon » s'énerva Aria.
Le Serdaigle ouvrit de grands yeux. Il ne s'attendait pas à ce que sa question la mette autant en colère. Il voulut lui dire qu'il y avait déjà une Préfète-en-Chef chez Serpentard, Daphné Greengrass, et qu'il ne voyait aucune insigne présentant son statut cousu sur son uniforme de toute façon, mais voyant l'air menaçant qu'arborait la jeune fille, il s'abstint de tout commentaire.
« C'est...c'est par ici, balbutia-t-il en indiquant du doigt l'avant du train. Dernière cabine à gauche...
-Merci. »
La sorcière le dépassa, non sans lui donner un petit coup d'épaule, histoire de lui rappeler qui était la plus forte, et s'avança vers le wagon qu'il avait désigné.
Elle ouvrit la porte coulissante et poussa un soupir désespéré. Draco Malefoy se tenait déjà à l'intérieur, assit dans une position si ridicule qu'on aurait pu penser qu'il avait passé des heures à la planifier. Aria roula des yeux quand il la regarda fixement, un demi-sourire collé sur son visage au teint blafard.
« Décidément Roseburry, tu me déçois. Je pensais que tu serais un peu plus enthousiaste à l'idée de me revoir, et de passer le reste de l'année avec moi, la taquina-t-il en lui adressant un clin d'œil.
-Rêve toujours, Malefoy. »
La jeune fille plaça ses valises au dessus des sièges, dans les filets prévus à cet effet, et s'assit lourdement en face de son homologue.
Draco voulut dire quelque chose, mais Aria lui fit signe de ne pas forcer. Elle se mît à regarder par la fenêtre, pressée de partir.
Alors que le train s'ébranla, la porte de la cabine s'ouvrit, et les Préfets-en-Chef de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle entrèrent. Ils regardaient tous les deux nouveaux comme s'ils étaient des imposteurs et des traitres. Se rappelant leur mission, Aria leur adressa un de ses meilleurs sourires.
« Bonjour ! » s'exclama-t-elle.
Les Serdaigle et les Poufsouffle lui répondirent, quelque peu gênés, et les Gryffondor lui lancèrent seulement un regard des plus noirs.
Draco fixa longuement son homologue, se demandant d'où venait sa soudaine sympathie. La jeune fille se contenta cependant de l'ignorer.
Une bonne partie du trajet se passa silencieusement. Les deux Serpentard ne s'adressaient pas la parole, et les autres n'osaient pas discuter librement en présence des nouveaux.
Une fois arrivés à Pré-Au-Lard, les Préfets-En-Chef devaient gérer les élèves et les placer dans les calèches menant à l'école. Évidemment, Draco et Aria ne savaient absolument pas comment s'y prendre, mais aucun de leur camarade ne prit la peine de les aider ou de leur expliquer comment d'organiser. Les deux Serpentard essayèrent donc tant bien que mal de gérer le flux d'élèves s'agglutinant contre les calèches. Draco était à deux doigts de jeter un Avada Kedavra à tout le monde, mais Aria, malgré sa colère intérieure face à tous ces gamins qui n'écoutaient rien de ce qu'elle disait, resta étonnement très calme et compréhensive en surface, avec tous les élèves de toutes Maisons confondues. Autant dire qu'elle remplissait à merveille son rôle de Préfète-en-Chef.
Une fois tous les élèves placés dans les calèches et le calme rétabli, les Préfets purent enfin embarquer à leur tour dans les diligences, tirées par les funestes Sombrals.
Étant quatre par quatre, Draco et Aria se retrouvèrent avec les Préfets-en-Chef de Poufsouffle. Ils ne parlèrent pas de tout le trajet, mais Aria adressa régulièrement de petits sourires charmeurs au garçon en face de lui, ce qui le faisait rougir à chaque fois.
Après plusieurs minutes de cahotement sur les routes rendues boueuses par la neige, les jeunes sorciers arrivèrent enfin devant la grande façade du château de Poudlard.
Leurs valises étaient déjà arrivées et avaient été montées dans leurs appartements par les elfes de maison travaillant pour l'école. Les adolescents n'avaient donc plus qu'à rejoindre les autres élèves dans la Grande Salle pour le dîner. Tandis qu'ils prenaient discrètement place à la table de leurs Maisons respectives, Rogue fit une très court discours, qui aurait pu plutôt passer pour un sermon, et, voyant le regard étonné des élèves face au nouvel insigne cousu sur les uniformes d'Aria et Draco, le directeur essaya d'écarter tout soupçon.
« Comme certains d'entre vous on pu le remarquer, les Préfets-en-Chef de Serpentard ont subis un léger changement. En effet, moi et le reste de l'équipe enseignante commencions à trouver que les Préfets-en-Chef initiaux manquaient de rigueur et de fermeté. Ces deux jeunes gens ici présents, Miss Roseburry et Monsieur Malefoy, se sont tous deux vaillamment proposés -de leur propre gré j'entends, afin de maintenir un ordre nouveau au sein de leur Maison et également de celles de leurs homologues. Je leur donne donc le droit ultime de punir tout élève, de toutes Maisons confondues, de la façon qu'ils jugeront la plus appropriée. »
Aria et Draco affichèrent des visages déconfits. Aucun de leur parent ne leur avait parlé de ces détails. Ils avaient presque un droit absolu sur tous les élèves de l'école ! Ils n'étaient ni heureux, ni dérangés par cette tâche, seulement déconcertés ; ils ne s'attendaient pas à tant...
Tous les élèves, même les Serpentard, leur jetaient des regards noirs et consternés. Ils se doutaient tous du statut de Rogue, et ce changement considérable leur faisait soudain avoir des soupçons à propos des deux nouveaux Préfets-en-Chef.
Un peu gênés, Draco et Aria mangèrent en silence, l'un en face de l'autre, se lançant quelquefois des regards interrogateurs. Une fois le dîner terminé, les Serpentard de septième année partirent dans les cachots en vue de se préparer à la journée de cours qui les attendaient. Ils furent heureux de retrouver leurs énormes canapés en velours vert si confortables, la lueur tamisée et le clapotis du lac jouant contre les vitraux de leur salle commune. Ils se rafraîchirent ou profitèrent des quelques minutes qui leur restaient pour rouvrir leurs livres, oubliés durant toutes les vacances, histoire de se remémorer les derniers cours.
Draco était assis dans un coin avec sa bande qui le bombardait de questions : aucun d'eux mis à part Pansy n'était au courant qu'il allait être nommé Préfet-en-Chef. À l'autre bout de la pièce, Aria se réchauffait près du feu de couleur verte qui brûlait dans l'âtre de la cheminée de la salle en compagnie de Théodore Nott. Elle n'avait pas eu le temps de lui expliquer pourquoi elle avait été gradée si brutalement, même si le jeune homme savait déjà qu'elle allait être nommée. Elle lui parlait calmement, chuchotant pour éviter que les autres Serpentard ne les entendent.
« Ce sont nos pères qui ont pensés que ce serait un bon moyen pour que notre communauté ait plus d'emprise sur l'école.
-Tu es sûre que c'est la seule raison ? insista Theo en levant un sourcil.
-Pas vraiment... Il y a une autre raison, mais c'est un peu compliqué et long à expliquer, hésita Aria.
Théodore, dégouté que son amie lui ait caché quelque chose, sortit de ses gonds sans toutefois trop lever la voix.
-Compliqué et long ? Depuis quand est-ce que tu as peur de rater le début du cours de potions, Aria ! Vas-y ! »
La jeune fille soupira, vaincue. De toute manière, elle n'avait pas vraiment envie de cacher quoi que ce soit à son ami, c'était juste un sujet légèrement délicat.
« Et bien... Depuis quelques temps, Lucius Malefoy n'est pas très concluant face aux missions que lui confie Voldemort.
En voyant son ami blêmir, elle se corrigea.
-Tu-Sais-Qui, pardon. En fait, Draco n'a pas été recruté pour ses talents en magie, mais pour punir Lucius. C'est pour cela que Tu-Sais-Qui lui a confié la mission de tuer Dumbledore l'année dernière, car c'était une mission risquée et que Tu-Sais-Qui savait que ça allait détruire Draco.
-Je vois, murmura Theo, ce cher Malefoy n'est pas aussi fort qu'il le prétend...
-Ce n'est pas une question de force, n'importe quelle personne de 16 ans serait anéantie de devoir faire une chose pareille. Draco voue une admiration inconditionnelle envers son père, il ne voulait pas tuer Dumbledore mais d'un autre côté, il ne voulait pas décevoir son cher papa, ni que Tu-Sais-Qui s'en prenne à sa famille, il était donc déchiré entre deux choix...
-Tu devrais devenir PsychoMage, lui conseilla Théodore, impressionné.
-Et recevoir des cas Malefoy tous les jours ? Non merci, gloussa la brunette.
-Et donc, après cette séance de psychologie très poussée, est-ce que tu vas finalement m'expliquer quel est le rapport entre la menace sur la famille Malefoy et toi ? Et pourquoi toi et Draco avez été nommés Préfets-en-Chef en plein milieu de l'année ?
-Oui, deux secondes ! Mon père est apparemment assez proche des parents de Draco, et ils sont venus manger chez nous après le bal de Noël. En plein repas, ils ont demandé à ce que moi et Draco nous nous protégions mutuellement, en clair que je protège leur petit fils chéri parce que le Seigneur des Ténèbres m'aime bien. Le statut de Préfet-en-Chef sert seulement à ce que les Mangemorts aient plus de pouvoir sur l'école, et à ce que Draco et moi nous soyons proches pour pouvoir nous protéger en tout temps, enfin tu vois le discours...
-Ils sont gonflés de te demander à toi de jouer les Baby-sitters pour quelqu'un de ton âge, fit remarquer Theo.
-C'est sûr. »
Après un instant, la jolie brune soupira.
« Je me demande comment je vais faire pour le supporter comme homologue tout le reste de l'année...
-Courage ! » La consola son ami en riant.
C'était l'heure de se rendre en cours. Les septième année avaient un double cours de potions avec le professeur Slughorn, que Draco détestait particulièrement, sûrement parce qu'il avait été vexé que son meilleur ami Blaise ait été choisi par le vieil homme pour faire partie de son groupe de privilégiés alors qu'il n'avait même pas pris la peine de connaître son nom à lui, le grand Draco Malefoy. Seulement, ce n'était pas spécialement contre lui : le professeur Slughorn ne retenait jamais les noms de ses élèves, sauf bien sûr ceux de ses petits préférés. Ce jour-là, le vieil homme semblait particulièrement perturbé. En effet, le Seigneur des Ténèbres cherchait à le recruter depuis des années, et Slughorn avait passé son temps à se cacher dans des maisons de Moldus inoccupées. L'année précédente, Dumbledore l'avait finalement retrouvé, avait réussi à le convaincre d'arrêter de fuir et lui avait également proposé de redevenir professeur de potions à Poudlard. Slughorn avait fin par accepter et était sorti de l'ombre. Seulement, Rogue était maintenant directeur, et les Mangemorts avaient coincé le maître des potions. Il était toujours professeur, mais les partisans de Voldemort le tenaient à l'œil. Une fois tous les élèves assis, le vieux sorcier se racla la gorge d'un air gêné et prit la parole.
VOUS LISEZ
Make The Darkness Disappear
Fanfiction1998. Gouverné par le Mage Noir le plus puissant que la Terre ait jamais portée, Lord Voldemort, le monde des sorciers est plongé dans le chaos. La Magie Noire est maintenant enseigné dans les écoles, le Ministère persécute les Nés-Moldus et Harry...