Mission sauvetage

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L’air était frais, presque glacial, tandis que le vent sifflait autour de nous, emportant des morceaux de débris en tous sens. Nous étions tous tendus, prêts à l’action. Le temps était compté, et l’ombre menaçante du WICKED se profilait derrière chaque coin de ruine. Il ne fallait pas traîner. Minho était toujours là, quelque part, capturé. Il fallait qu’on le retrouve, coûte que coûte.

Le silence lourd pesait sur notre groupe tandis que nous avancions prudemment vers la ligne de chemin de fer, le seul moyen de repérer le train qui détient Minho. Thomas, toujours en tête, scrutait l’horizon, s’assurant qu’aucun garde ne patrouillait dans les parages. Brenda et Frypan s’étaient éclipsés pour vérifier les alentours. Nous ne pouvions pas nous permettre d’être repérés.

"C’est notre chance," murmura Thomas en se retournant vers nous. Le train doit partir dans une heure. "Il faut qu’on le prenne maintenant."

Brenda revint vers nous avec une lueur de satisfaction dans les yeux. Elle avait repéré le train. Mais quelque chose ne collait pas. Ses sourcils froncés trahissaient une inquiétude qui se propagea rapidement dans le groupe.

"C’est le bon, mais… il y a des gardes à l’intérieur. Et je sens qu’il y a autre chose. Des sujets sont à bord."

J’eus un frisson en entendant ces mots. Des sujets. C’était ainsi que le WICKED appelait les gens qu’ils expérimentaient, ceux qu’ils capturaient pour les manipuler à leur guise. Le fait qu’il y en ait à bord signifiait que le train transportait des prisonniers – ou pire. Cela compliquait tout. Mais Minho devait être à bord. Il n’y avait pas de doute.

"On ne peut pas se permettre de revenir en arrière," répondit Frypan, son visage marqué par la détermination. "Si Minho est là, on le sort. Peu importe ce qu’il y a à bord. On n’a pas le choix."

Je me tournais vers Newt. Il avait ce regard perdu, pensif, comme si les mots de Jakson lui revenaient encore et encore en plus des souvenirs. Presque inconsiamment, ma main se glissa dans la sienne. Surpris, il baissa les yeux vers moi mais m'adressa un sourire. Il savait, tout comme moi, que la situation risquait de devenir extrêmement risquée. Mais je pouvais lire la même chose dans ses yeux : l’angoisse d’être trop tard, la peur de ne pas réussir à sauver Minho.

"On va y arriver," me dit-il dans un souffle, comme pour me rassurer. Il est là. Et il est vivant.

J’essayais de lui sourire, mais je savais que rien ne serait simple. Et puis, un bruit dans le ciel interrompit mes pensées. Jorge. Il était là. L’hélicoptère se dirigeait vers nous à grande vitesse, le vent soulevant des nuages de poussière dans son sillage. Nous n’avions plus de temps. La porte du train était à quelques mètres seulement, mais nous devions absolument prendre le train avec précaution. Les gardes à l’intérieur n’étaient pas là pour accueillir des invités.

L’hélicoptère se posa dans un bruit assourdissant. Le sol tremblait sous nos pieds, mais nous n’avions pas d’autre choix que de monter à bord. Le rotor hurlait, et Jorge nous fit signe d’embarquer. Dès que nous avions sauté dans l’appareil, il décolla rapidement, nous emportant avec lui. J’attrapai la barre pour m’assurer de ne pas être projetée par les secousses. Thomas et les autres étaient prêts à bondir. L’hélicoptère était notre ticket pour le train, et nous étions tous prêts à risquer nos vies pour sauver Minho.

"Le train est juste en dessous," hurla Jorge par-dessus le bruit du moteur. "Soyez prêts à sauter dans trois secondes."

Le vertige me saisit alors que nous volions au-dessus du train. Je pouvais voir les rails défiler à grande vitesse, les wagons qui se succédaient. Le bruit du moteur de l’hélicoptère semblait se mélanger à celui du train, rendant la situation encore plus chaotique. Mais il n’y avait pas de place pour les hésitations. Nous devions sauter.

"Maintenant !" cria Jorge.

Sans réfléchir, je sautai, mes pieds rencontrant le toit du wagon avec un choc sec. L’adrénaline coulait dans mes veines. Nous étions sur le toit, et la mission pouvait enfin commencer. Nous nous accroupîmes rapidement pour éviter d’être vus par les fenêtres, nos cœurs battant à tout rompre. Le train filait à toute allure, et nous n’avions que quelques minutes pour trouver un moyen d’entrer à l’intérieur sans être repérés.

Newt m’adressa un regard rapide. Ses yeux cherchaient une ouverture, une possibilité. Les wagons étaient blindés, les fenêtres couvertes de métal, et il semblait impossible de s’infiltrer sans alerter les gardes. Mais nous ne pouvions pas abandonner. Minho était là. Et c’était maintenant ou jamais.

Nous atteignîmes le wagon qui semblait le plus prometteur. C’était le dernier, et il était à peine surveillé. Brenda et Frypan étaient déjà en train de crocheter la serrure, et l’entrée s’ouvrit finalement dans un grincement sourd.

Dès que nous pénétrâmes à l’intérieur, l’atmosphère changea immédiatement. L’air était lourd, empli de l’odeur de métal, de crasse, et de peur. À peine avions-nous fait quelques pas que je remarquai les sujets. Des corps inertes étaient allongés contre les murs, comme des morceaux de viande prêts à être traités. Il y en avait une dizaine, certains jeunes, d’autres plus âgés. Leurs visages étaient pâles, presque translucides, et leur respiration était faible. Il ne faisait aucun doute qu’ils étaient des cobayes du WICKED.

Mais les gardes… ils étaient là aussi. Trois hommes, armés jusqu’aux dents, surveillaient les sujets. Ils étaient assis dans une petite salle, discutant, sans se douter de notre présence. Nous pouvions entendre leurs voix rauques, mais aucun d’eux ne semblait prêt à bouger. Ils ne savaient pas que nous étions là.

Thomas se glissa silencieusement dans l’ombre, et l’équipe le suivit rapidement. Nous devions être discrets. Mais une fois que nous aurions récupéré Minho, il n’y aurait plus de place pour la discrétion. Nous devions frapper vite et fort.

Jorge se pencha vers moi, son visage tendu par l’inquiétude.

"T’es sûre que c’est ici ?" demanda-t-il à voix basse.

Je hochai la tête, me retenant de le regarder. Mon esprit était déjà focalisé sur la mission, mais la vision de ces sujets m’était insupportable. Nous étions dans la gueule du loup, et plus le temps passait, plus je sentais le danger se rapprocher. Les gardes étaient toujours là, et nous étions proches du point de non-retour.

"Il faut y aller," soufflai-je. "Minho est là."

Nous étions tous prêts. Mais à la seconde où nous nous apprêtions à avancer, un cri perça l’air. Un des sujets venait de se réveiller. Et les gardes s’étaient enfin rendus compte qu’ils n’étaient pas seuls.

2- Always ( Deux ans plus tard )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant