TOUT DE MOI [2024]

100 • DESTIN

Dédicace : Pour cette absence...

Parfois, le cours du destin nous amène au commencement d'une route non espérée,
Et nous fait dériver vers un inconnu dans lequel on patauge, et qui nous effraie.

Certaines fois, on perd ce que l'on aurait voulu continuer de consolider,
On perd ce que l'on aurait voulu plus que tout garder,
On perd ce qui nous a fait sourire démesurément le temps d'un été,
Et on trébuche dans le silence, on perd pied.

Je ne voulais pas le faire fuit en lui dédiant mes mots d'amour,
Je ne voulais pas l'oppresser avec mes marques de velours,
Je ne voulais pas l'étouffer en lui déballant la pureté de ma cours,
Je ne voulais pour rien au monde le perdre un jour.

Mais les choses se sont passées autrement ;
Mon cœur s'est soudainement mis à battre lentement,
Mes larmes ont coulées comme une avalanche, si brutalement,
J'en sors changée, froissée, presque éteinte ; tout est différent.

Moi, je ne souhaitais que comprendre ce que le temps aggravait,
Je n'espérais qu'avoir des réponses à ses silences, attristée,
Je ne désirais que sa franchise pour désintégrer mes espoirs trop profondément ancrés,
Je ne demandais que de brefs mots pour quitter l'ignorance dont je souffrais.

Car même si, du plus profond de moi, je le haïssais,
Il ne cessait indélébilement de me manquer,
J'en oubliais même le respect qu'avec le temps il a envoyé valser,
Et il continuait obstinément de créer en moi un désir qui s'introduisait en bouffées.

Je peux lui l'assurer, je ne cherchais pas à faire renaître son « amour » dissipé,
Ni même de réinventer ce qui n'est plus que Passé.
Mais peut-être cherchais-je à retrouver une partie de celui qu'il était,
À repenser à la façon dont il se souciait de moi, dont il m'a fait vibrer.

En réponse à ces interrogations qui terrassaient mon cœur troublé,
Il m'a jeté des mots douloureux, des mots écœurant, des mots qui m'ont tout de suite tranchés.
Il m'a offert pour toujours son absence, me laissant dans l'incompréhension ; je suis décimée.
Il a disparu de ma vie, m'abandonnant sous une pluie de pleurs ; je continue de m'effondrer.

Je l'ai perdu. Mes messages l'embêtaient,
Ma présence apparemment l'ennuyait,
Mon prénom le dégoutait,
Mon existence le noyait.

Mais le destin suit son cours,
Nous offrant chaque semaine de nouveaux jours.

Par Andrea Grant, le 5 décembre 2024.