*PDV Ludo*
Elle était assise devant moi, les barreaux nous séparant. Je ne l'avais pas revue depuis les bois, les ombres venant assurer la garde. Mais Pauline etant l'etre le plus cruel sur Terre, elle l'a bien sur mise de gais. Alors elle a pris une chaise, l'a amenee en face de ma cellule et s'est assise en fixant ses mains dont elle faisait apparaître des ombres.
"Lara" l'appellais-je espérant qu'elle m'aide mais elle releva à peine la tête.
"Quoi le feu d'bois ?" cracha-t-elle.
"S'il te plaît écoute moi, tu sais très bien qu'au fond tu n'es pas comme ça !" dis-je en me relevant et en m'accrochant au barreaux, voulant à tout prix me rapprocher d'elle.
"Arrêtes de dire des conneries tu veux ! Laisse ta salive les barbies que tu interesses." dit-elle avec un sourire sarcastique.
"Je veux juste revoir la fille dont je suis amoureux ! Je veux revoir MA Lara ! La fille qui était gentille avec tout le monde en ayant sa part de rébellion et qui était naturelle et courageuse !" tentais-je mais elle se leva visiblement enragée en se dirigeant directement vers moi.
"Écoute moi bien le barbecue, TA Lara comme tu dis elle n'existe plus, capoute ! Elle était nulle et les lecteurs préféraient tous Stéphanie ! Tu as la version améliorée devant tes yeux, soit content ! Alors fermes ta grande gueule parce que l'ancienne Lara est morte quand j'ai pris sa place, et c'est pas une métaphore." s'exclama-t-elle en arrivant devant moi.
Nos corps étaient à seulement quelques centimètres d'écart et s'il n'y avait pas ces barreaux de merde je lui aurais sauté dessus pour l'embrasser. Dans une tentative de rapprochement, je posai ma main sur sa joue et bizarrement elle se contenta de fermer les yeux tandis qu'une larme s'échappait de ces derniers.
Quand elle les r'ouvris, un de ses yeux était noir, comme depuis que le sort a été déclanché ; Mais l'autre portait cette magnifique couleur blanche propre à son élément. Elle les referma très rapidemment et je compris, je compris que l'ombre et la lumière se battait à l'intérieur d'elle.
J'espérais que quand ses iris apparaîtraient ils auraient repris leur couleur habituelle mais ils étaient noirs.
Avant qu'elle ne puisse retirer ma main, je passais cette dernière dans sa nuque avant d'approcher son visage et de sceller nos lèvres. Elle répondit au baiser à ma plus grande joie, et on se sépara à bout de souffle.
"Lara" soufflais-je comme il y a quelques minutes.
"Ne refais plus jamais ça la cheminée" cracha-t-elle sans me regarder en partant rapidement.
*PDV Kévin*
Je tapais une nouvelle fois dans l'épaule de quelqu'un, courant sans regarder où il allait pour essayer de fuir la pluie. Personnellement je m'avançais directement dans l'orage. Je fuyais. Pour la première fois de ma vie. C'est un sentiment très étrange en réalité. Un mélange de culpabilité, de liberté et quelque peu de tristesse. Plusieurs sentiments que je n'ai jamais vraiment expérimentés.
J'ai fuit parce que j'avais besoin de m'échapper. Besoin de laisser mes pensées divaguer. J'avais besoin de relâcher la pression, de ne plus avoir à porter tout ça sur mon dos comme un âne. J'avais besoin de liberté. Besoin de culpabilité et besoin de tristesse.
Ce n'est pas vraiment le fait d'avoir été un maître de l'Ombre ou je sais pas trop quoi qui m'affecte, c'est vraiment la possibilité d'avoir pu heurter Mathilde. Que ce soit moralement ou physiquement. Je ne pourrais pas m'en remettre si j'apprenais quelque chose de grave,quelque chose comme si je l'avais salie ou déshonorée. Parce qu'elle mérite d'être traitée comme une princesse.
Elle mérite tellement de richesse. Tellement de bonheur.
Tellement de respect. Tellement pas moi...Soudain, dans cette rue bondée, je vis au loin une silhouette féminine, la seule qui ne courait pas ou n'essayait pas d'éviter la pluie. Je m'arrêtais pour la regarder en détail malgré la distance. Nous étions tout deux immobiles, au milieu du chaos, de la panique et de la précipitation. Je la regardais et elle me regardait. Je fis un pas en avant et elle courut se jeter dans mes bras.
J'avais reconnu sa chevelure blonde depuis bien longtemps, je la reconnaitrais entre mille. Je la serrais encore plus fort car je savais la suite, j'avais pris ma décision. J'essayais de mémoriser le plus de détails qu'il m'en était possible. Son souffle régulier dans mon cou, ses petites mains accrochées à mon dos, l'odeur du shampoing a la vanille qui lui est si cher et la façon dont son corps et le mien se complétait parfaitement. Je laissai échapper une seule et unique larme, en pensant que demain tout cela aura disparu.
Alors qu'elle se détachait doucement de moi, je profitais de chaque secondes de cette dernière étreinte. Je laissai un baiser sur son front alors qu'elle s'apprêtait à dire :
« J'étais vraiment inquiète, disparait plus comme ça patate. »
Je me contentai de sourire, avant de prendre une lourde respiration pour lui annoncer :
« C'est fini Mathilde. »
Elle perdit tout a coup son sourire espiègle de toujours, et je ne puis m'empêcher de penser qu'une fois de plus je lui faisais du mal.
« Comment ça fini ? Tu veux dire comme fini, fini ? » Me répondit-elle, perplexe. J'hochai la tête, elle secoua la sienne.
« Je n'y crois pas ! s'esclaffa-t-elle. Tu as vraiment cru que tu pouvais te débarrasser de moi comme ça ? En jouant les héros en mode 'Oh Mathilde je suis un grand méchant, je te fais du mal, je ne peux pas être avec toi' ! Eh bien pas avec moi ! Tu me connais mieux que ça ! Moi et moi seule décidera si je dois te quitter parce que tu me fais du mal ou pas. Tu ne te rappelles de rien, tu n'as aucun droit de m'imposer ce choix, tu ne sais pas ce que j'ai vécu sur cette ile, ce que j'ai dû te pardonner ! Mais si je l'ai fait, c'est parce que je crois en toi, je crois en la personne magnifique que tu es et que tu vas devenir. Alors ne t'avise plus jamais de me faire un coup comme celui la ou tu vas voir ce que c'est que faire du mal. »
Pendant qu'elle reprenait sa respiration, je ne pouvais que constater à quel point je l'aimais, à quel point elle était la personne dont j'avais toujours rêvé. Alors, je me contentai de défaire le sautoir de mon collier, bijou que j'avais toujours eu et une partie de moi, et je lui accrochai autour de sa nuque.
Je vis les larmes perler sur les cotes de ses magnifiques yeux azurs alors que je ne pus que chuchoter qu'un pittoresque désolé en m'éloignant, l'abandonnant à jamais. Enfin, je croyais à jamais...
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Les Quatre Éléments II - Le Feu
FantasyJe me suis réveillé sur une île, cette île. Avec de nouveaux alliés, et un nouveau maître des ombres. Je n'ai ni questions ni réponses. Je suis simplement perdu, même si je sais très bien quoi faire. Je ne sais pas contre qui me battre mais je sa...