🎭🌈CHAPITRE 17🌈🎭

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La nuit qui suivit ce drame fut une des nuits les plus difficiles et les plus douloureuses pour Mélanie et son fils

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La nuit qui suivit ce drame fut une des nuits les plus difficiles et les plus douloureuses pour Mélanie et son fils. Après s'être rendus ensemble à la morgue de l'hôpital de leur quartier pour reconnaître le corps de la défunte Bérengère, les deux individus revinrent chez eux à l'appartement, le cœur souffrant d'une doléance troublante.

Une fois rentrés tous deux, la poitrine encore secouée par cette tragédie, les yeux rouges et boursouflés de peine, leur chaleureux petit appartement leur parut si grand, si froid tout à coup, si vide de consternation, si silencieux ; l'habitat, habituellement gai et vivant, éclairé et animé par le bourdonnement de la télévision, le grésillement du petit poste de radio, et surtout les grommellements incessants de Bérengère, semblait à présent lugubre de désolation, comme mort et sans vie.

Bien que chacune des pièces était totalement vidée de la présence de cette vieille femme, chacune des pièces parlait d'elle et respirait aussi sa présence, ses odeurs, sa voix ronchonne et rigolote. En effet, son vieux tablier blanc était toujours là, ses vêtements, ses savates, son plumeau et surtout son petit poste de radio. Celui-ci était éteint, presque autant que sa propriétaire elle-même. Émile s'approcha du petit poste et, d'un geste machinal, touchant d'amour et de chagrin tout à la fois, il l'alluma. Aussitôt, la voix de plusieurs hommes se mit à raisonner dans le petit appareil. La fréquence était restée braquée sur les habituelles ondes de radio culturelle et d'informations que sa tatie avait coutume d'écouter. Pourquoi Émile allumait-il cette radio ? Sans doute pour honorer sa mémoire.

Alors que le jeune homme se tenait là, debout dans la cuisine à écouter sans entendre la radio, sa mère, après être allée quelques instants dans sa chambre, le rejoignit, et là, le visage fripé d'abattement, elle s'approcha de la petite marmite qui était restée sur le réchaud de la plaque de cuisson. En revanche, le récipient était froid. D'un geste lent et machinal, elle souleva le couvercle de la marmite. Quand elle y découvrit à l'intérieur un succulent petit cassoulet maison, de nouvelles grosses larmes roulèrent sur ses joues pales. Émile la regarda, très peiné. La mort dans l'âme, elle lui bredouilla :

_ « Ta tante Bérengère, même si elle ne te l'a jamais montré, elle t'aimait énormément, tu sais ?... Elle était la reine des râleuses, elle ne nous faisait jamais de bisous où de câlins, pour elle toute marque d'affection était à bannir, et pourtant tu sais, elle t'a aimé à sa manière en m'aidant à financer tes études... elle a pu amasser ses dernières économies pour que tu puisses prendre des cours de conduite. »

🎭🌈REVERIES | TOME 3 | JE VEUX DEVENIR QUELQU'UN🌈🎭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant