Est-ce si important de vouloir être comme les autres ? Nos deux jeunes gens à présent au seuil de la vie adulte vont-ils réussir à s'aimer et à s'accepter comme ils sont ? Alors que d'un côté, Mélodie voit se dérouler le cours de sa vie sous l'ombre...
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Le lendemain matin, la journée n'était pas encore commencée, le soleil ne s'était pas encore levé, et pourtant, Émile ne dormait pas... ou plutôt, il ne dormait plus. Encore en pyjama et dépourvu de ses lunettes, il se trouvait là, allongé dans son petit lit, et il regardait longuement le ciel étoilé depuis sa fenêtre.
Tout à coup, il étendit lourdement le bras vers sa table de nuit pour saisir sa petite montre, après quoi, il regarda le cadran. La petite aiguille était presque sur le cinq et la grande sur le neuf... il était presque cinq heures du matin. Avec ennui et lassitude, il reposa son bracelet sur son chevet, et ses beaux yeux brillants se rivèrent à nouveau vers la clarté qui tombait de sa fenêtre. En fait, le jeune homme ne dormait plus depuis une heure du matin et était étendu sur son lit à regarder passivement la clarté céleste. Sans doute parce qu'il se sentait obsédé et agréablement tourmenté par l'image de cette serveuse dans le petit snack bar qui l'avait abordé la veille ?
Mais s'il n'avait pas pu fermer l'œil de toute la nuit, c'était sans doute aussi parce qu'il se sentait anxieux à l'idée folle de sortir avec cette femme d'âge mûr... de coucher avec elle aussi. Après tout, Émile était tout bleu dans le domaine de l'amour, sa nature timorée lui avait toujours servi de barrière, l'empêchant ainsi d'approcher le sexe opposé depuis toujours. Il n'avait jamais embrassé une fille, n'avait jamais touché le corps d'une fille, que ce soit son visage, ses cheveux, son corps et ses seins, tout cela lui était complètement inconnu.
En dépit de toute cette bonne morale inculquée en lui depuis toujours, des valeurs du bien et du mal transmises par sa maman, notre jeune étudiant se sentait irrésistiblement tenté à franchir le pas, même s'il savait que ce serait peut-être de la folie. Était-ce juste la soif d'assouvir un besoin bestial qui sommeillait en lui comme en chaque homme ? Ou bien était-ce plus que cela ? Un besoin de se sentir homme ? De pouvoir se prouver à lui-même qu'il était finalement quelqu'un de normal comme tous les autres hommes de cette terre ? Que lui aussi était quelqu'un qui pouvait plaire et qu'il pouvait faire l'amour à une femme ? Était-ce un besoin instinctif ? Où de la vanité ? Il l'ignora. Tout ce qu'il savait, c'était qu'à cet instant présent, il avait très envie de toucher ce corps de femme, de le saisir à pleines mains, de l'embrasser, et de savourer du plaisir dans ce même corps. Était-ce là quelque chose de malsain ? De sale ? De pervers ? Il l'ignora aussi.
