can't say goodbye [ni-ki] fr

-8-

Deux semaines passèrent depuis cette soirée. J'avais tenté à bien des reprises de lui parler, mais ma présence semblait le blesser plus qu'autre chose, il me fuyait.

Mais j'étais déterminée. Espérant seulement qu'il n'avait pas fini par me détester.

Avec l'aide de Jay et Jake, je savais où il se trouvait, pour le rejoindre et tenter de lui parler. Ce qui m'emmena jusqu'ici :

Le 9 décembre, dans les studios de danse. Je ne savais ni à quel étage il se trouvait, ni s'il était réellement là, mais je le cherchais partout, interrompant plusieurs classes de danse, m'incrustant l'espace d'une seconde dans les salles de danse de plusieurs groupes de filles et de garçons. Je descendis à l'étage du dessous après avoir finis de fouiller toutes les salles. Mais aucune trace de lui. Il fallait que je lui parle avant qu'il ne soit trop tard. J'avais peur qu'il se libère de la peine qui me lie encore à lieu.

Mon cœur battait si fort à chaque étage que je descendais, comme si tout se jouait aujourd'hui. Pourtant, je savais, si ce n'est pas lui ça en sera un autre, mais moi, je le voulais lui. Celui qui m'avait sorti d'une tristesse amoureuse, celui qui m'avait fait sentir si étrange en sa présence, celui qui me faisait sourire rien qu'en étant près de moi, celui qui me rendait si heureuse. Il était le meilleur ami que j'eus jamais eu. Je ne pouvais le perdre.

Seulement, le dernier étage arriva, et je ne trouvais aucune trace de lui. J'arrêtai de courir, comme si en prenant mon temps, peut-être avait-il le temps d'apparaître dans l'une des salles que je n'avais pas encore fouillé. Et pourtant, il n'était pas là.

Je sortis de l'immeuble, défaite, triste. Je marchais sur le parking, me remémorant la fois où on s'est vu ici même. Je regardai l'emplacement où était sa voiture cette soirée-là. Cette soirée où je me sentis finalement proche de lui, écoutée. Et alors que je posais mes yeux sur la voiture sur l'emplacement où était sa voiture, je le vis. C'était lui, dans sa voiture. Les mains sur le volant, sans bouger, la tête en arrière, regardant par la fenêtre. Je l'observai en souriant, je ne l'avais pas vu depuis deux semaines, j'avais l'impression que cela faisait une éternité. Il me manquait.

Une idée me vint alors.

Je marchai jusqu'à la voiture, mon cœur battant si fort que j'avais l'impression qu'il allait éclater. Je pouvais distinguer sa silhouette appuyée contre le volant, immobile. Il avait l'air si seul, et une vague de culpabilité me submergea.

J'ouvris doucement la portière côté passager. Le bruit fit écho dans le silence du parking. Il sursauta légèrement, tournant la tête vers moi avec une expression surprise, presque désarmée.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Murmura-t-il, d'une voix basse, comme s'il était malade.

Je ne dis rien et le regardai simplement, les yeux remplis d'une lueur qui le suppliait de me regarder.

Un silence pesant s'installa. Il détourna à nouveau les yeux, fixant le vide devant lui. Ses mains étaient posées sur le volant, mais je remarquai qu'elles tremblaient légèrement. Il serra ses doigts sur le cuir comme pour se retenir, comme si tout ce qu'il ressentait menaçait de déborder.

- Riki regarde moi... Lui demandais-je désespérément.

Il ne répondit pas, ses mâchoires se crispant. Je sentais qu'il se battait pour contenir quelque chose, pour ne pas craquer.

- Il faut que je te dise... Commençai-je avant qu'il ne me coupe.

- Ça ne sert à rien d'en parler. Laisse tomber.

Je le comprenais, pensant que j'allais sûrement lui expliquer que mes sentiments ne dépassaient pas ceux d'amis, j'aurai aussi réagi comme cela. Mais je ne voulais pas parler de cela, je voulais lui dire. Dire tout ce que je ressentais depuis cette rencontre, comment son sourire restait gravé dans mes pensées comme une maladie incurable. Je le voulais comme il me voulait. Mais sa fermeté me fit mal, une boule se forma dans ma gorge.