III.

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J'étais perdue. Tout était allé trop vite, en moins de deux, je m'étais retrouvée dehors, j'avais quitté ce maudit endroit.
Dès le lendemain matin, nous partions pour le sud.

La nuit avait été agitée, j'avais très peu et très mal dormi, le stress sans doute. Mon sac était prêt, nous allions prendre la route dans quelques minutes. Nous nous assîmes dans la voiture, puis il tourna la clef, et démarra. Le moteur ronflait, et nous quittions le parking. Nous avons roulé deux heures, avant de nous arrêter sur une aire de repos, je mourais de faim. Il nous restait environ cinq heures de route avant d'arriver. J'avalai en vitesse mes deux sandwichs et mon cookie, je fumai une clope et nous repartions déjà.

Lorsque j'ouvris les yeux une heure et demi plus tard, nous étions à un péage, et des voix provenaient de l'extérieur du véhicule. Un gendarme en uniforme parlait à mon copain, qui jetait des regards inquiets dans ma direction. L'agent frappa à ma fenêtre, j'ouvris.

« Mademoiselle, vous êtes recherchée pour évasion d'un centre de soins psychiatrique. Je vais devoir vous demander de me suivre. »

À ce moment là, c'était comme si mon cœur avait cessé de battre. Une larme coula sur ma joue.

Je descendis de la voiture, et me jetai dans les bras de mon copain. Il pleurait aussi.

« Si près du but... » me souffla-t-il à l'oreille. Le gendarme me prit alors par le bras, et me dirigea vers sa voiture. Retour à la case départ, je retournais en Enfer. Mais à ce moment-là, je ne pensais pas si bien dire.

« Je viendrais te sortir de là, je te le promets ma Chérie, je te sortirais de ce trou ! » l'entendis-je crier.

Mes larmes coulèrent, la portière se referma, et la voiture démarra. Le voyage allait être long...

Me revoilà dans ma chambre vide et austère. POURQUOI ?!
Soudain, on frappa. C'était un médecin, enfin j'ai supposé d'après sa blouse, mais je ne l'avais jamais vu auparavant.

« Bonjour. Je suis le directeur de cet établissement, me dit-il fermement.

— Euh.. Bonjour...

— Vous ne pouvez pas imaginer l'embarras dans lequel vous nous avez mis. Votre conduite entraînera des sanctions, les patients ne peuvent pas partir quand bon leur semble, vous devez comprendre que ce genre de comportement doit être puni sévèrement, afin que cela ne se reproduise pas. Demain vous commencez votre premier jour de thérapie, et croyez-moi, vous oublierez vos envies de fuites. »

Il criait presque.
Je ne pouvais pas articuler un mot. Sur ce, il quitta la pièce.

Ce soir-là, je ne dînai pas, les fuyards ne mangent pas, ils sont punis. Je me couchai dans mon lit froid, seule, amorphe. Je tombai dans un sommeil profond, agité par des cauchemars.

Le matin suivant, je fus réveillée par une infirmière. Je regardai l'heure : 5h00.
Elle me demanda de la suivre. Ma "thérapie" allait commencer. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et j'avais peur. Je ne devais pas suivre quelconque thérapie au départ, alors qu'allaient-ils me faire ? Les mots du directeur me revenaient en tête "Croyez-moi, vous oublierez vos envies de fuites". Que voulait-il dire ?

L'infirmière me dirigea vers une pièce où trônait un fauteuil avec des lanières de cuir. Elle me fit asseoir. Une peur panique m'envahit, j'étais tétanisée. Mes muscles se figeaient.

Le directeur entra dans la salle, me fixa, et sourit légèrement, un sourire vicieux et effrayant. Il ne dit rien. Il était accompagné par deux hommes que je ne connaissais pas, en blouses blanches également. Le directeur ordonna à l'infirmière de quitter la pièce. Les deux hommes m'entourèrent, et m'attachèrent solidement au fauteuil à l'aide des liens. J'essayais de me débattre, en vain.

« Inutile de crier ou de te débattre, tu n'iras nul part tant que nous n'aurons pas fini. »

Le directeur sa dirigea alors vers une sorte de compteur électrique sur le mur au fond de la pièce. Le supplice allait commencer...

ASYLUM.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant