- J'avais oublié à quel point ça me détendait, soupira Camille Apolline en s'étirant.
L'odeur dans l'atelier était insoutenable. Des aromes de vanilles et de fruits se répandaient.
- Pourquoi crois tu que j'ai fait de la pâtisserie mon métier?
- Pourquoi crois tu que j'ai fait de toi ma seconde Mirabelle?
Elles se regardèrent avant de sourire.
- Il me reste encore plusieurs fournées à faire donc ne t'arrête pas en si bon chemin.
- Tout est déjà commandé ou il y a une partie pour le stock?
- Je suis sensée refaire un peu de stock mais... On en est à la quinzième plaques et il reste quatre références, puis tout ce qui est à cuire en moules. Mouais, je pense que j'aurais un peu de stock, réfléchit la blonde en sortant le pied mixeur du praliné.
- J'en ai terminé avec les sablés et les mini cakes sont au four, rectifia la générale.
- C'est super, après avoir lancé les prochains, nous prendrons une pause pour aller voir tes deux amours.
- Fausse sœur.
- Tu le savais déjà !
- Oh mes amours, oh oui vous m'avez manqué, s'exclama Mirabelle en s'accroupissant face aux deux monstres descendant de la voiture.
Il n'en fallut pas plus à Rémi et Appolon pour se jeter sous la blonde et la coller pendant dix minutes.
- Profite d'eux, je vais défourner et renfourner.
- Merci beaucoup.
- Tu aurais du venir me voir bien plus tôt, je te laisse faire mon travail et moi je m'amuses.
- Dis moi plutôt ce que tu as fait de mes chiens. Je suis venue me détendre, donc ça ne m'a pas dérangé.
- Le poste n'est pas facile hein? souffla Mirabelle en admirant les chariots à étages à roulettes.
- Non, j'ai l'impression que le pire n'est pas passé.
- Je déconseille généralement d'écouter toutes ces petites impressions, mais, je connais les tiennes, pire que du papier à musique, et qui se réalisent toujours.
Elle rangea le plan de travail et découpa la pate étalée, en rectangle de dix centimètres sur deux et un d'épaisseur.
- Tu devrais songer à partir. Non pas que je veuille te mettre dehors, mais tu ne peux pas fuir, tu as pris une pause, mais tu dois t'y remettre, annonça la blonde en autant de force le saladier des mains de Perséphone.
- Tu vires ton employée la plus qualifiée ?
- Oui, mais elle peut finir sa journée si elle le souhaite sans oublier ses obligations personnelles! Camille Appolline, plus sérieusement, je ne te mets pas à la porte mais je te pousses plus rapidement face à la réalité. Tu as toujours eu tendance à travailler jusqu'après l'épuisement et je te vois prendre le même chemin. Et la seule qui sera lésée de ton surproductivisme, ça sera toi, souffla Mirabelle. Et avant de te barrer en courant, je t'invite à diner, oui il est tôt mais le temps qu'on finisse et que tu rentres, tu ne mangeras pas. Et oui, j'adore te voir bougonner parce que je prends les décisions à ta place, rigola la blonde en ouvrant le four pour le vider et le remplir une fois de plus.
- Puis-je savoir ce que tu vas me faire ingurgiter?
- Non, et avant de manger, tu feras ta commande, ça m'évitera les frais d'envois.
- D'accord.
- Le repas était très bon merci.
- L'entrée vient des cuisines collectives, mais je passerai le mot à ma collègue.
En effet, l'entrée s'était révélée être un petit assortiment de spécialités asiatiques. Un ragout épicé et un peu caramélisé avait pris la suite accompagné de poivrons et de carottes cuits dans le bouillon de la viande.
- Rémi Appolon, assis! ordonna la générale.
Les deux paumes des mains tendues vers le ciel, remplit de petits morceaux de viande, elle fixa ses chiens avant de les autoriser à manger.
- A bientôt Mirabelle.
- A bientôt Perséphone.

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Le destin des perdants
ParanormalUne grande guerre a séparé les deux grands peuples de la Terre: les Hommes et les Ferioves. Les deux prônaient deux idéologies inverses. Les perdants conaissent alors un destin terrible. Pour un public avertit