W O U N D.

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Victoire écarquille les yeux en voyant mon poing bandé. Elle émet un hoquet de stupéfaction et la saisit doucement avant de la regarder sous tous les angles. Elle lève son regard vers moi et fronce les sourcils. Je me dégage doucement, un faible sourire aux lèvres.

- Qu'est ce que tu as eu ?

- C'est juste une égratignure.

- Une égratignure ! Tu me prends pour qui ? Dis - le moi.

Je soupire doucement et lève les yeux au ciel. Pourquoi ais - je des amis qui sont tout aussi têtus que moi ?

- J'ai éclaté un vase. J'étais énervée et ... je m'en arrête là car je ne sais pas comment je pourrai m'expliquer.

- Tu es folle ! Est - ce que tout va bien dans ton crâne ?

Je détourne le regard. Justement, je ne suis pas si sûre que ça parfois. Je pince mes lèvres en attendant la sonnerie du début des cours et ... driiing. Sauvée par le gong. Elle lâche délicatement ma main que je pose sur mon accoudoir.

- Je vais y aller, à tout à l'heure Victoire.

- Tu m'expliqueras, je veux tout savoir.

Je n'esquisse juste qu'un petit sourire mais ne réponds pas. Je n'ai aucunement explication à cet excès de colère soudain. Je l'ai fait et c'est tout, il n'y a pas à épiloguer sur le sujet. Je me tourne et me fonds dans la masse pour aller en cours.

La peau de mes mains commence à me brûler tellement que ces dernières forcent la vitesse de mon fauteuil en exerçant une vive et rapide pression sur ses roues. J'ai terriblement envie de sortir de cet établissement. Le couloir toujours aussi rempli de monde m'empêche de respirer. A l'aide de ma bouche, j'essaie d'inspirer autant d'oxygène possible. Je parviens enfin à pousser les portes principales quand brusquement, je peux sentir le vent fouetter violemment mon visage. Je ferme les yeux le temps de quelques secondes et frissonne. Je sors la veste de mon sac et l'enfile. J'arrive tout à coup à beaucoup mieux respirer, mais je ne suis pas encore calme pour autant. J'ai été prise pendant le cour d'une soudaine crise d'angoisse me valant bien tous les regards inquiets et pathétiques des élèves autour de moi. Je suis sortie de la classe et me suis dirigée aux toilettes pour me calmer tant bien que mal. On arrive mieux à se calmer avec quelqu'un à ses côtés, pour ma part, on peut donc considérer que c'était plus difficile. Je suis alors sortis des toilettes juste après la sonnerie puis sortis le plus rapidement du bâtiment. J'évite le plus de monde possible et m'engage sur une petite ruelle que presque personne n'emprunte. Je passe devant une supérette et y observe l'intérieur pendant quelques instants. J'y rentre et divague comme une âme perdue dans le magasin. Je finis par prendre une bouteille d'alcool sans vraiment m'en rendre compte. Je m'arrête à la caisse et la pose devant le caissier. Celui - ci observe mon article choisi puis me dévisage. Il hausse l'un des sourcils bruns et épais.

- T'as quel âge jeune fille ?

- J'ai dix - huit ans monsieur, mentis-je avec une certaine anxiété.

- Montre moi ta carte d'identité alors, répondit-il loin d'être convaincu.

- Bon ... c'est vrai, je n'ai pas 18 ans, avouais-je. Mais laissez moi la payer Monsieur, ma mère est alcoolique et elle m'a ordonné d'aller lui en chercher une, sous peine qu'elle me ferait du mal si je faisais le contraire. S'il vous plait, dis-je en imitant le rôle d'une pauvre fille en danger sans aucun scrupule. 

- Je ne peux pas te la laisser ...

- Je vous paierai le double si vous le souhaitez, s'il vous plait...

Reduced Life (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant