L I B E R T Y 2.

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Nous arrivons à l'entrée du complexe. Le cinéma de la ville est terriblement grand. Il est d'abord composé de trois étages. Le premier étage est dédié à la vente en tout genre de sucreries tel que le pop corn, les bonbons, les boissons ainsi que plusieurs jeux comme des flippers pour attendre que le carré lumineux de la salle de projection du film que l'on souhaite regarder change de couleur après avoir payé l'entrée. Le deuxième étage se compose des plus grandes salles, là où sont projeté tous les nouveaux films à l'affiche. Le troisième étage, lui, est arboré de plus petites salles, pour les films qui sont presque à leur fin de projection. Je commande un petit paquet de pop corn que Martin s'empresse de payer à ma place. Il demande une canette de soda et tend un billet à la caissière qui malgré un sourire chaleureux, pourrait se transformer en un rictus de fatigue à tout moment. Je saisis mon sachet, et le dépose entre mes jambes, assez pour qu'il tienne droit. Je tourne la tête vers un jeune homme qui est carrément en surpoids, mangeant goulûment un énorme cupcake accompagné d'une gigantesque canette de soda. Je peux lire sur l'étiquette, qu'elle contient un litre de boisson. Je déglutis doucement, dégoûtée. Je suis certaine, que même si je crève de soif, je ne pourrai jamais boire cette quantité. Nous regardons les différents films à l'affiche. On opte pour un action. Ca empêchera de m'endormir, pensais - je. Nous constatons ensuite que le petit carré est illuminé en vert, signe que la salle est ouverte. Nous prenons l'ascenseur - et heureusement qu'il y en a un d'ailleurs - et montons jusqu'au troisième étage. En entrant, nous réalisons que le salle est très petite, elle ne contient cinq rangées de sièges. Nous choisissons une place bien au centre de la salle. Je laisse mon fauteuil au bout de la rangée. Martin me porte jusqu'aux sièges que nous avons choisi et me dépose délicatement, comme si il avait peur secrètement que je ne me casse en deux. Il s'assoit ensuite à côté de moi et entame son soda.


- Je pourrai au moins te piquer deux ou trois pop corn quand même ? demanda t - il en souriant.

- Non, c'est les miens, répliquais - je en fronçant les sourcils de manière boudeuse.

- Je les aie payé !

- Tu ne résistes pas à mes yeux doux, c'est pour ça !

- C'est toi qui ne résiste pas à mon charme plutôt ! ria t - il.


Je lui donne un coup de coude sur son épaule en souriant. Il fait mine d'avoir eu mal et je ne peux pas m'empêcher de pouffer de rire. Ce que j'adore chez Martin, c'est qu'il ne pense pas que nous pourrions être plus que des amis. Il n'ira pas s'obstiner à croire que je suis folle de lui, ce que tous les mecs légèrement plus populaires que les autres prennent cela pour une habitude. Je pourrai le qualifier de meilleur ami, c'est vrai. Après tout ce qu'il a fait pour moi ses dernières semaines, le brun a pris une grande importance dans mon cœur. Je lui tends mon cône de pop corn. Il en prend trois ou quatre et les fourre dans sa bouche, avidement. J'esquisse un sourire moqueur et tends mon autre main pour lui demander de me donner à boire. Il penche sa tête sur le côté, faisant semblant de ne pas avoir compris.


- Oui Kaylie ? Que veux - tu ?

- Tu sais très bien, mon chéri, passe moi ça !

- J'ai pas très bien entendu, tu connais plus les mots magiques petite rebelle.

- J'aime beaucoup faire partie d'une rébellion, c'est juste.

- Mot magique ?

- S'il te plait, chéri.


Il me donne sa canette, un sourire satisfait aux lèvres. Je la ramène jusqu'à mes lèvres et bois quelques gorgées. Le picotement du liquide, glisse le long de ma gorge. Je souris faiblement moi aussi. Le souvenir du jeune homme avec son litre et son cupcake, le tout donnant un aspect dégoutant me pousse à redonner la canette à Martin. Après une série de publicités, le film commence. Je penche ma tête et la dépose sur l'épaule de Martin. Malgré moi, mes paupières commencent à tomber, malgré que la furieuse action que dégage le film. J'essaie de les maintenir lourdement, mais je divague doucement, ne pouvant plus me retenir.


Kaylie. Kaylie, entendais - je lointainement. On me secoue doucement l'épaule, ce qui me fait sortir de mon sommeil qui je pense a été plutôt agité. Kaylie, le film est terminé. J'entrouvre les yeux et aperçois la silhouette vague de Martin. Il me secoue une nouvelle fois. Il me prend par le bas de mon dos et mes épaules et me porte jusqu'à mon fauteuil où il m'y dépose. J'ai le temps de frotter les yeux pour m'éveiller. Comme quoi, l'action m'a tout de même endormi. Il me pousse jusqu'à l'ascenseur où je suis totalement réveillée cette fois - ci.


- Je croyais vraiment que je n'allais pas m'endormir.

- Au début, je pensais que tu regardais le film, jusqu'à que tu renverses ton pot de pop corn et que tu ne réagisses pas, plaisanta t - il en souriant.


J'esquisse un sourire.Mon ventre gargouille. Martin, qui a entendu explose de rire.


- Aller viens, on va au snack combler le petit ventre de la princesse.

- Chouette, tu as deviné.

- J'ai deviné grâce à ton estomac, mais merci quand même, dit - il fièrement.


Nous sortons du cinéma, puis roulons et marchons sur le trottoir avant d'en changer. Nous rentrons dans le petit restaurant et allons nous asseoir près de la vitre. On commande un hamburger chacun.


- Le lycée va te manquer ? me demanda t - il entre deux mastications.

- Pour te l'avouer franchement, pas du tout. Tous ces petits snobinards qui me donnent envie de vomir, c'est plus pour moi.

- Et tu seras dans quel établissement là - bas ?

- Je ne sais pas. Sûrement un dans le même genre malheureusement.

- Mh.

- Mais dis moi ... Comment ça se fait que tu ais réussi à entrer dans notre lycée ? T'es plutôt du genre bad boy quand même.

- Ca ne veut pas dire que je suis bad boy, que mes parents le sont, répondit - il en souriant. Et puis, je n'ai pas de trop mauvaises notes.


J'esquisse un sourire béa. Pas faux. Je suis peut - être aussi une bad girl après tout.

Reduced Life (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant