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Un cri perçant m'arrache aux douces brumes du sommeil dans lesquels j'étais plongée. Je ne veux pas ouvrir les yeux et me reconnecter à la réalité. J'ai peur de ce que je peux y découvrir. Je sens une présence dans la pièce, qui me fixe. Lentement j'ouvre les yeux. Une paupière après l'autre, et là je la découvre au pied du lit. Face a moi. Nous nous fixons longuement et c'est notre amitié qui se joue à travers notre regard. Finalement elle pousse un soupir et détourne les yeux. Elle se dirige vers la porte et alors qu'elle s'apprête à la franchir, elle se retourne et me regarde droit dans les yeux.

- C'était inévitable mais j'espère pour toi qu'il en vaut le coup parce qu'autrement ce n'est pas sur mon épaule que tu pourras venir pleurer.

Elle quitte la pièce en claquant la porte derrière elle. Margaux. Je viens de la perdre. Tout c'est passé beaucoup trop vite pour que je ne comprennes ce qu'il m'arrive. Mon regard reste rivé à la porte et je me dis, bêtement, qu'elle va finir par revenir en s'excusant. Comme d'habitude. Seulement les minutes s'écoulent et elle ne fait pas mine de vouloir revenir. Mes yeux s'embuent lentement et les larmes ne tardent pas à couler sûr mes joues. Je ne sais pas ce qu'il se passe depuis hier mais le temps semble avoir changé ainsi que ma meilleure amie et son frère. Et le mien par la même occasion. Que ce passe t-il, bon sang ? Je ne me reconnais plus et je ne reconnais plus les personnes qui m'entourent. Comme si nous étions devenu le contraire de ce que nous étions avant.

Avant mon cauchemar.

Je me lève et remarque seulement qu'Enrick n'est plus dans la chambre. Je jette un coup d'oeil dans la salle de bain et constate qu'elle est vide. Je me faufile dans la pièce et ferme à clé derrière moi. Je me déshabille et me glisse sous la douche. Le jet d'eau chaude me permet de me calmer et de recouvrer mes esprits. Alors que je me détends sous l'eau, je sens une gêne au niveau de mon sternum. Pas assez forte pour me faire mal mais bel et bien présente. La pression devient de plus en plus forte et la douleur arrive. J'ai de plus en plus de mal à respirer et je tremble de tout mon corps. Je sens mes genoux cédé et je tente de m'accrocher à quelque chose pour m'éviter de tomber mais la seule chose à ma porter est le bouton du réglage de température. Dans ma chute je pousse le bouton et me retrouve au sol, sans pouvoir respirer avec un jet d'eau bouillante s'écoulant sûr moi. J'aggripe ma gorge à deux mains et essai venement de respirer. Peine perdu.

À l'aide !

Je tente de crier mais aucun son ne sort de ma bouche. J'agonise lentement. Mes membres s'engourdissent et mes paupières s'alourdisent. Je ne vais pas tarder à m'évanouir. Je rassemble alors toute mes forces et les concentre sûr m'a respiration. Avec un énorme effort j'arrive à avaler une minuscule bouffer d'air. Cette mini victoire me galvanise et me permet de me concentrer. Je finis par me calmer et à retrouver l'usage de mes membres. Ma respiration se fait toujours haletante et difficile mais j'arrive tout de même à respirer. Lentement je me remets sûr pieds et éteins l'eau qui continue de me brûler. Épuisé, je m'appui contre la paroi de la douche et me remets a pleurer. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais ce n'est pas bon signe. D'abord ce cauchemar où j'asiste à ma propre mort, puis celui où je me retrouve dans un lit d'hôpital à faire une crise et maintenant cette véritable crise où j'ai bien failli y laisser ma peau.

Je suis tiré de mes pensées par un coup porté à la porte.

- Mel ? Tu es là dedans ? Me demande Enrick.

Je souffle, me racle la gorge et essai de répondre d'une voix posé :

- Oui, je me douche.

- D'accord, tu en as encore pour longtemps ?

- Non j'ai fini, je me sèche pourquoi ? Demandais-je.

- J'aimerais bien me lavé aussi et puis il y a quelqu'un qui te demande au téléphone. M'apprit-il.

- J'arrive tout de suite.

- Hé Mélanie ! Tu es sur que tout va bien ?

J'hésite avant de lui répondre et finis par lui dire la moitié delà vérité :

- Je suis encore un peu chambouler à cause du cauchemar de cette nuit, ce n'est rien t'en fais pas.

- Ok, si tu veux en parler je suis là.

J'entends ses pas s'éloigner et je souffle bruyamment. Je ne m'étais pas rendu compte que jusque là je retenais mon souffle. J'inspire profondément et sors de la douche. Je me sèche rapidement et me rabille avec les mêmes affaires qu'hier.

Je quitte la pièce, non sans avoir réarranger mes cheveux. Une fois de retour dans la chambre je cherche Enrick du regard, mais ne le vois nul part. Je m'engage donc dans le couloir, dans l'intention de le retrouver. J'arpente la maison comme une âme en peine et atterri dans le salon. La télé est allumé mais je ne vois personne la regardé. Je m'empars donc de la télécommande et l'eteint. Je me dirige vers la sortie lorsqu'un toussotement venant du bout de la pièce m'arrête. Je me retourne et vois Margaux dans un fauteuil. Je suis passé devant elle sans la voir. Je suis incroyablement gêné et je voudrais vraiment être ailleurs. J'attends qu'elle brise le silence mais elle n'a pas l'air de vouloir le faire. Je ne sais pas depuis combien de temps nous nous fixons ainsi lorsqu'une main vient se poser au creux de mes reins. Je me retourne et découvre, sans surprise, qu'il s'agit d'Enrick. Je pourrais l'embrasser, là, maintenant, pour m'avoir sortie de cette galère mais me retiens en me souvenant dès paroles de Margaux plus tôt.

- Ou étais tu ? Je te cherche depuis tout à l'heure ? Lui demandais-je.

- Au téléphone !

Il agite sa main sous mon nez et je remarque qu'en effet il tient son mobile au creux de celle-ci.

- Je suis en double appel et quelqu'un veut te parler.

- Qui est-ce ? Le questionnais-je.

- Je n'en ai pas la moindre idée mais il ne veut pas se présenté et il refuse de parler avec quiconque d'autre que toi.


Il me fixe en fronçant les sourcils et je peux voir toute son incompréhension et son interrogation danser dans ses yeux. J'attrape son téléphone et décroche le double appel.

- Allô ?

- Mélanie Schmitt ? Me demanda une voix masculine à l'autre bout du fil.

- Oui c'est bien moi, mais vous qui êtes vous ?

- Je suis quelqu'un a qui il arrive la même chose que vous.

Double sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant