Double sens

8.

Je n'arrive pas à croire moi même d'avoir décidé de passer plusieurs jours à Paris, mais n'est ce pas la meilleure chose à faire ? Il me faut des réponses et pour le moment seul ce jeune homme, Erwan, peut me les apporter.

- Tu vas à Paris. Pour plusieurs jours.
Enrick répète après moi et me fixe. Je vois la compréhension se faire dans son esprit et lis dans ses yeux qu'il n'est pas content du tout. Vraiment pas content. Super ! Ça va chauffer pour ton cul !

-Quoi ?! Mais t'es pas bien ? Qu'est ce qui te prend ?? Pourquoi vouloir aller à Paris ? Et pour plusieurs jours ? il s'écrit.

Je soupir. Cette scène ressemble beaucoup trop à mon cauchemar, juste avant mon accident, lorsque ma mère essayait de me retenir de venir ici.

- J'ai besoin d'air, je me pose trop de questions. Il se passe beaucoup trop de bouleversement dans ma vie en ce moment. Je dois m'éloigner. Je dois partir.

- Mais pourquoi ? Pourquoi ?

Il insiste sûr le pourquoi et je me sens faiblir. Je ne peux même pas répondre à cette question pour moi même alors comment lui expliquer, à lui ? Je prend une profonde inspiration et fait la seule chose possible. Je le brise. Je me brise. Je nous brise

- Parce que je croyais être amoureuse de toi mais ce n'est pas... Ce n'est pas le cas. Je ne t'aime...je ne t'aime pas.

Je le fixe sans ciller espérant lui prouver par là, que je lui dis la vérité. Mais malheureusement la vérité, la vraie vérité, c'est que je suis bel et bien amoureuse de ce garçon et que par mon affirmation je viens de faire exploser mon petit coeur en mille morceaux. Comment aurais-je pu lui expliquer autrement ? Je ne sais même pas ce qui me pousse réellement à aller à Paris.
Nos regards sont toujours rivés l'un à l'autre. Je vois le choc, la peur, le dégoût et ensuite la colère. Cette colère froide qui prend possession de votre corps, qui vous fait frissonner et qui vous rend aveugle. Cette même colère qui fait monter en flèche la dose d'adrénaline dans votre sang. C'est cette colère là qui brille dans les yeux d'Enrick. Je la reconnais car c'est celle qui m'habite jour et nuit. Matin, midi et soir depuis neuf ans. Je ne peux en supporter davantage et m'apprête à quitter les lieux.

- Mélanie ! Hurle Margaux.

Je me stop net et attend. J'attends les insultes, j'attends qu'elle me crache son venin en pleine gueule mais contre toute attente, elle me rattrape, prend ma main dans la sienne et me fais faire demi tour. Je suis face a elle et j'attends toujours. Elle m'étonne une fois de plus en me prenant dans ses bras. Elle me sert fort, très fort. Beaucoup trop fort ! Malgré sa je lui rend son étreinte. J'en ai besoin, c'est vitale pour moi. Elle est mon ancre, ma bouée de sauvetage face a ce raz de marée qu'est devenu ma vie. Trop vite elle rompt le contact et me tiens à bout de bras.

- Je ne sais pas pourquoi tu veux te rendre à Paris et pour être honnête je ne le comprend pas non plus. Je ne sais pas ce qu'il te pousse à faire cette route mais il semblerait que tu en es besoin. Prend soins de toi et reviens nous vite.

Elle me sert a nouveau contre elle, brièvement, puis m'embrasse sûr les deux joues et sors précipitamment de la cuisine. Je suis encore abasourdis de ses paroles et de ses geste, qu'une voix grave me sort de ma torpeur.

- Je... Tu... Je... Je croyais que... Toi et moi... Il bégaie.

Je me reprend et m'apprête à lui asséné le coup de grâce. Je hurle intérieurement contre ce que je m'apprête à lui dire mais désormais les jeux sont fait et les dès sont lancés. Je dois trouver des réponses à mes questions.

- Il y a toi et il y a moi. Pas de toi + moi et encore moins de nous. Ne vois tu pas que nous sommes trop différent ? Je n'ai rien à faire avec un mec comme toi. Je me suis trompée, tout sa n'était qu'une erreur monumentale. Les baisers, les promesses et les déclarations tout sa ce n'est pas moi. Enfin ce n'est pas pour moi. Vaut mieux en rester là. Aurevoir Enrick.