Chapitre 6 - L'exil

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" Harry Potter, trop faible pour résister ? " ; " La descente aux enfers de l'Élu " ; " Le Survivant n'est plus digne du peuple sorcier "... Tout les titres de ces articles de journaux tourbillonnaient dans les pensées de Harry. Il était allongé sur le lit de la chambre d'Hermione, Drago n'était pas rentré de la nuit. Elle était désespérée. Drago ne pouvait pas lui avoir menti de la sorte pendant tout ce temps, c'était impossible. Elle renifla et passa le revers de sa manche sur les larmes qui asséchait son visage. Elle était restée assise toute la nuit à veiller sur Harry, dont les nombreuses plaies profondes qui constellaient son torse l'inquiétait. La magie noire qui avait été utilisée pour les infliger lui interdisait tout sort de guérison pour améliorer son état.
- Tu es sûre de pouvoir faire ça ? lui demanda-t-elle en lui tendant un verre de Bierraubeurre.
- Hermione, je suis obligé. Je veux accéder au poste de ministre, et j'ai besoin de l'avis favorable de l'opinion publique pour ça. Je dois donner cette conférence de presse. répondit Harry en buvant une gorgée.
- Il est bientôt l'heure. Tu peux te tenir debout ?
- Je pense. grimaça Harry en se levant. Il tituba en avant et se rattrapa sur l'épaule de sa meilleure amie.
Des cris et des acclamations résonnaient depuis le balcon de la chambre donnant sur la rue. En-bas se tenait des dizaines de journalistes, mais aussi des centaines de civils, tous regardant le balcon où le célèbre Harry Potter devra répondre aux accusations proférées contre lui depuis des jours. Certains mitraillaient déjà de photos le balcon alors que rien ne présageaient encore la venue de l'Élu. Enfin, la baie vitrée s'ouvrit en grand. Hermione s'avança jusqu'à la rambarde, retenant son souffle, elle avala bruyamment sa salive. Elle demanda le silence d'un geste fluide de la main.
- Suite aux rumeurs et aux accusations qui courent dans le pays par l'intermédiaire de la presse, mon coéquipier Harry Potter souhaite s'exprimer et répondre à ses détracteurs. À cause de sa faiblesse occasionnée par une attaque où il était en impossibilité de se défendre, je vous demanderais de ne pas vous montrer violent, quoi qu'il se passe. Vos baguettes doivent rester dans leur fourreau respectif. Merci à tous.
Elle se recula, s'adossant au mur, tout en restant droite.
Harry s'avança sur le balcon, il dût immédiatement se tenir à la rambarde pour ne pas chanceler. Heureusement, son instant d'hésitation fût à peine visible, car la luminosité ambiante était bien trop faible.
- Bonsoir à tous. Je suis désolé de vous convoquer à une heure si tardive, mais la situation exigeait une réponse urgente. commença-t-il. Malgré la fraîcheur de la nuit, il commençait à transpirer. Des flashs en-dessous de lui crépitaient par moment, l'aveuglant légèrement.
- Toutes ces accusations sont fondées sur des mensonges et des boniments. Toutes, sans exceptions. Je ne suis pas passé du côté du mal. Je ne suis pas votre ennemi. J'ai toujours défendu le monde sorcier. Hermione, ici présente, n'est pas une traîtresse, tout ce que vous avez entendu sur une relation amoureuse entre elle et un Mangemort est entièrement faux.
Hermione haussa un sourcil, mais tenta de rester neutre afin de ne pas contrer les paroles de Harry, ce qui le mettrait en péril. Comment osait-il se mêler de sa vie privée ? Elle serra les dents, affreusement contrariée, voir en colère.
- Nous avons gagné la guerre contre le mal. Ce matin encore, je pensais qu'aucune nouvelle menace ne pesait sur notre monde. Mais je l'avoue, j'avais tort. Ils reviennent, plus fort que jamais, alors prenez garde, ce n'est pas moi, le danger.
- Qui est le danger selon vous ? cria l'un des journalistes, suffisamment fort pour que toute l'assemblée l'entende.
- Je ne peux faire de déclarations officielles sans l'approbation du ministère. Mais je vais vous apprendre une chose : j'ai été trahi plusieurs fois par la même personne. Je lui ai accordé une seconde chance, et j'ai failli y perdre la vie. Je l'ai perdu d'ailleurs, mais passons. Cette personne, ce traitre, ce lâche n'est autre que Drago Malefoy.
Des exclamations s'élevèrent, des questions sourdes et des insultes à l'égard de la famille Malefoy. Une silhouette se fraya un chemin au milieu de la foule, une silhouette encapuchonnée. Une autre portant la même capuche restait, elle, en retrait. La première releva les yeux vers le balcon, toisant celui qui s'y tenait. Il attrapa sa capuche à pleine main et la fit chuter en arrière. Lorsque son visage fût reconnu, un cercle se forma autour de lui, l'exposant aux yeux de tous. Autour de lui, des mots chuchotés se mêlaient aux respirations. Harry remarqua le silence pesant qui s'était installé en-dessous de lui, et il se pencha légèrement.
- Drago... souffla Hermione en s'approchant de la rambarde, elle grimaça légèrement en voyant la cicatrice ornant son visage.
- Pourquoi es-tu revenu ?! rugit Harry en le fusillant du regard.
- Harry, je n'y suis pour rien dans toute cette histoire. répondit Drago
- Tu n'es pas des nôtres. dit-il, imperturbable.
- Je n'ai rien à me reprocher.
- Harry, s'il te plait, écoute le. implora Hermione.
- Silence ! cria Harry en se retournant. C'est la trahison de trop, Drago. Et afin de protéger tout le peuple sorcier, voici ma sentence...
Hermione plaqua sa main devant sa bouche, si elle s'était écouté, elle aurait pousser son meilleur ami afin qu'il s'écrase comme une crêpe sur le sol. Tout les journalistes, les civils, les badauds retenaient leur souffle.
- L'exil.
- Non, Drago ! s'exclama Hermione en se ruant au bord du balcon. Ron sortit de la chambre et entra sur la terrasse. Il ceintura Hermione, la forçant à se rendre à l'intérieur de la chambre. Il referma la baie vitrée derrière eux, laissant Harry seul.
Drago fixa Harry, puis Hermione, ayant du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer. Les sorciers autour de lui sortirent leur baguette et la pointèrent vers lui. Il fut contraint de reculer de quelques pas. Des sorts furent lancés vers lui, lui assénant des chocs électriques douloureux.
- L'esprit du mal est marqué sur sa peau. Chassez le d'ici, il n'est que nuisance depuis sa naissance. continua Potter en esquissant un sourire vengeur.
Drago se retourna, devint lion et se mît à courir puis fuir les sorts. Un couloir se formait lorsqu'il passait, chaque sorcier esquissait un mouvement de baguette sur son passage. Il trébucha plusieurs fois, manqua de chuter mais se redressa immédiatement pour continuer sa course.
- Sorcier maudit, sorcier proscrit. déclarait Potter en le regardant fuir. Il ne peut changer sa vie, qu'il s'enfuit loin d'ici mais n'oubliez jamais son ignominie, car il n'est pas l'un des nôtres, et il ne sera jamais des nôtres. Il n'est pas l'un de nous. La duperie est fini, nous ne pouvons pardonner sa faute, c'est pourquoi il ne sera jamais des nôtres.
Drago courrait toujours, il s'était énormément éloigné de la place de l'hôtel et lorsqu'il se retourna, il vit encore Potter sur le balcon, qui me toisait. Ne voyant plus personne, il se retransforma en humain et s'enfonça dans les ruelles sombres. Il devait rapidement quitter la ville, la nouvelle de son exil allait se répandre comme un feu de poudre. Alors qu'il avançait dans la rue, il vit un enfant portant une cape similaire à la sienne. Il s'arrêta net et l'observa. L'enfant se tourna vers lui, le fixant, l'on avait l'impression qu'il flottait dans les airs, alors que ses pieds touchaient le sol. Il fit chuter sa capuche vers l'arrière, révélant une chevelure blonde platine. Il s'agissait de Scorpius.
- Scorpius. Scorpius, tu... commença Drago en sentant les larmes lui montées aux yeux.
Le garçon esquissa un sourire angélique. Il s'approcha de Drago et lui tendit quelque chose qui ressemblait à une baguette qu'il avait déjà eu en main, bien qu'il n'arriva plus à souvenir à qui elle appartenait.
- Je l'ai volé à la Mort, elle te guidera, papa. dit Scorpius d'une voix divine, trop parfaite pour être réelle.
Drago prit le présent que lui tendait son fils. Puis il voulut le serrer dans ses bras mais il passa à travers son corps. Scorpius eut un petit sourire triste pour lui.
- C'est bien, là haut ? demande Drago en se penchant un peu pour être à sa hauteur.
- C'est calme. J'ai retrouvé grand père. Il est plus gentil qu'avant. Mais, il est temps que je rentre. Je t'aime, papa. Pardonne toi à toi même, ce n'est pas toi qui m'a tué. Pardonne toi.
Alors, il fut attiré par une force blanchâtre, une sorte de brume chaude qui l'entoura et il disparut dans les cieux.
Drago, chamboulé par cette rencontre qu'il pensait avoir rêver, scruta la baguette qu'il tenait entre ses doigts. Et soudain, il l'a reconnut.

La Trahison du Serpent [ tome 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant