| Commencement |

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"Je me demande pourquoi on n'aime et ne désire pas davantage la Mort."
Alain Fournier

          Quand est-ce que tout cela à commencer. Six mois ? Un an ? Cela me semble si loin maintenant. Nous vivons chaque jour en priant pour voir le prochain, c'est ce que je sais, ce que je fais. Tout ce qui me maintient en vie est une personne. Ma vie est rattacher à la sienne et inversement elle est rattacher à moi. Mais pour le moment je suis loin d'elle et je dois la rejoindre coûte que coûte. Alors je cours, je suis essoufflée mais je cours.  J'évite une branche, saute par-dessus un tronc au sol, heurte une pierre et m'écroule. Je n'ai pas le temps de souffrir, je me relève déchirant mon pantalon qui c'est agrippé à des ronces.  Mes chaussures s'enfonce dans la boue et je peine de plus en plus à courir. Ma respiration est saccadée. Mon cœur bat le rythme de ma course. Ma vision est trouble mais je m'arrêterais pour rien au monde. Je jette un regard derrière moi, ils sont toujours là. Je cours dans l'espoir de les semer depuis plusieurs minutes mais rien n'y fait, ils n'abandonnent pas. J'ai arrêté de réfléchir et laisse mon corps avancer. Soudain je chancèle et m'effondre pour la deuxième fois mais cette fois-ci c'est sur un sol en béton que je me rattrape. Mes genoux sont érafler, mon pantalon est foutu. Tant pis, ma course n'est pas fini ils sont toujours à ma poursuite. Je lève la tête et aperçois un bâtiment, mon échappatoire. C'est ma seul issue alors je fonce. Ma cage thoracique va imploser si je continue à courir comme une effrontée. C'est un petit bâtiment en brique rouge sur deux étages. Je ne vois qu'une porte et me précipite vers elle. Au moment où ma main effleure le métal dur de la poignée ce sentiment me reprend. Celui qui me revient en continue, impossible à oublier, impossible à mémoriser. La peur. Elle me tétanise et mon bras refuse d'effectuer ce geste si anodin d'ouvrir une porte. Mais je les entends se rapprocher, je n'ai pas le choix. Alors dans un élan de courage je pénètre dans le bâtiment et me retrouve dans la pénombre. Je regarde autour de moi et aperçoit de grand carton remplis de divers objets. Ils sont lourds et me permettront de bloquer la porte. Un vieux rideau s'en va en lambeaux au moment où je marche dessus laissant passer quelques rayons de lumière. Regardant autour de moi je m'aperçois qu'il n'y as rien au rez-de- chaussée, l'étage seras peut être plus intéressant. Je m'apprête à escalader les escaliers quand un homme en descend pointant vers moi son arme. Sa silhouette est sombre mais il me parait jeune. Il se poste quelques marches au-dessus de moi.
​« - Qui es-tu ?
- Ne tirez pas !
- Comment est-ce que tu t'appelles ?
- S'il vous plaît baisser ce fusil !
- Je baisserais ce flingue quand tu m'auras dit ton nom !
- Prune, je m'appelle Prune. »

& * & * & * &

​Je m'appelle Prune Galae, cela fait environ 17 ans que je trace mon histoire dans ce monde. Je dis environ car je ne sais pas exactement qu'elle jour nous sommes. Je vis au jour le jour depuis que « cela » est arrivé et il se pourrait que mon anniversaire sois passé. Mais ce n'est pas la seul chose qui soit passé, ce n'est pas le plus important. Pour le moment ce qui me préoccupe est la personnes que je protège au péril de ma vie . Elle est frêle, petite et serais certainement déjà morte si je n'étais pas là. N'allez pas croire que je me glorifie loin de là mon idée. Non car si elle est encore en vie c'est que certaines choses, certains actes ont dû être commis. Et si la plupart peuvent paraitre impensable je n'en regrette aucun, chacun de ces actes nous a permis de vivre à chaque fois un peu plus longtemps. Elle est frêle, petite et serais certainement déjà morte si je n'étais pas là mais elle est et reste ma sœur.

& * & * & * &

​Il la fixait de ses grands yeux bleu effrayé même si les mains de Prune étaient liées par une corde. Il semblait un peu égarer comme s'il n'avait pas totalement conscience de ce qui l'entourait. Grand, musclé, fin, il avait tout pour lui sauf peut-être le courage dont il semblait cruellement manqué. Faisant les cent pas il allait et venait vers la fenêtre y jetant un regard puis reposant celui-ci sur Prune. Cet homme peu bavard n'avait pas dit mots depuis qu'il avait appris son prénom. Ses mains tremblaient et l'arme semblait se débattre pour fuir son propriétaire inquiet. La patience ayant une limite Prune commença à trouver le temps long.
​« - Tu comptes me laisser partir ? »​
Pas de réponse.
- Tu sais je ne te ferais rien, tu peux me détacher.
Le silence pesait et la chaleur étouffante faisait perler quelques gouttes de sueur sur son visage. Il respirait bruyamment comme si chaque bouffée d'air lui était imposée. Quand la soif lui vient enfin  il partit boire avant de revenir vers la victime de ses tourments. Il posa une bouteille à ses pieds et la fuyait de nouveau comme si celle-ci souffrait d'un terrible maux.
- Et bien c'est gentil mais avec les mains attachées je ne peux pas boire tu sais ?
Cette réalité lui apparut soudain comme une évidence et se trouvant plus simplet qu'il ne l'es, rougit de manière incontrôlé. Il se saisit d'un couteau et coupas les liens qui entravait les mains de Prune. A peine libérée elle se jeta sur l'arme plaçant le canon dans l'alignement de son ombre, droit vers l'homme.
- Assez rigolé à ton tour de me dire qui tu es.
Ses yeux cherchaient une issue. Il tremblait de haut en bas ne contrôlant plus ses membres. Soudain il finit par ouvrir la bouche mais aucun mot n'en sortait. Comme s'il se passait en boucle tous les mots qu'il connaissait afin de choisir celui qui lui permettrait d'obtenir grâce.
- Je... Je m'appelle George.
- Y-a-t-il d'autres personnes avec toi ?
- Quelqu. .. Quelqu'un d'autre ?
- Oui quelqu'un d'autre ! Tu sais ce que ça veut dire quand même!
- Ah... euh... Non je suis tout seul.
- Pourquoi tu restes cacher ici ?
- J'ai peur d'aller... dehors.
- Tu as peur. Tss. Et bien reste ici, moi je pars.
- Attend ! Non ne pars pas !
Il lui saisit le bras et la supplia du regard. Désarmer, confus et effrayer il ne voulait en aucun cas rester seul de nouveau. Elle lui lança un regard méprisant avant de se dégager de son bras. D'un pas décidé elle quitta la pièce et descendit les escaliers rapidement, George dans son dos. Il l'appelait, lui disait de ne pas sortir mais elle ne l'écoutait pas. Maintenant qu'elle était armée ses poursuivants ne l'effrayaient plus. Pris d'une bouffée de courage elle dégagea le chemin qui menait à la porte et l'ouvrit. Elle crut discerner le cri d'impuissance de George qui n'avait pu l'arrêter mais sa conscience était basée sur son arme et ses cibles. Son doigt eu à peine le temps d'effleurer la gâchette qu'elle remarqua que quelque chose clochait. Elle tira une première fois. Rien ? Peut-être avait-elle loupé sa cible, elle tira une seconde fois. Non plus. C'est alors qu'elle comprit pourquoi George criait. L'arme était déchargée. La confiance laissa place à la colère, elle se retourna vers lui et le vit quelques mètres plus loin.
- Pourquoi tu ne m'a pas dit qu'elle était décharger !
- Tu ne m'en as pas laissé le temps !
- Mais quel imbécile ! Je fais quoi moi maintenant ?
- Ah !
- Quoi encore ?
- Les morts-vivants ils arrivent ! »

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