Sparks of Attraction [ terminé ]

45. Exil

Aurora Lombardi

Je sens le froid mordre ma peau, mais ce n'est rien comparé à la douleur qui brûle au fond de moi.

Le monde extérieur semble si proche et lointain en même temps, mon âme se tourmente inlassablement mais je dois continuer. Je dois le retrouver. Une dernière fois.

Je dois lui avouer que moi aussi je l'aime, que je veux qu'il fasse partie de ma vie, qu'on construise un futur à deux.

La nuit m'entoure comme un linceul, et je peine à respirer, étouffée par la culpabilité et la perte. En entrant dans le fourgon où notre équipe m'attendent, leur visage se tournent vers moi, et j'aperçois leur interrogations mais celles-ci s'effacent vite devant ma mine dévastée.

— Aurora ? demande Juan, l'inquiétude voilant sa voix. Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est Alessandro ?

Je reste silencieuse un instant, cherchant les mots, mais chaque syllabe semble s'effilocher avant même d'atteindre mes lèvres. Je passe une main tremblante sur mon visage, étalant les résidus de larmes séchées sur mes joues.

— Il... est parti, murmuré-je enfin.

— Parti ? répète Alice, abasourdie. Comment ça ?

Le Commandant croise les bras, son expression est ferme, mais son regard trahit une certaine crainte.

— Aurora, explique-toi, m'ordonne-t-il calmement.

Je ferme les yeux et inspire profondément avant de tout leur raconter. Ma mère. Ses manipulations. Ce qu'elle m'a avoué. Ce qu'elle m'a forcée à porter comme un poids depuis mon enfance. Et finalement, Alessandro. Sa colère. Ses mots.

Un silence pesant s'abat dans l'habitacle. Personne ne sait quoi dire. Peut-être qu'ils me détestent, peut-être qu'ils essayent de trouver une solution mais aucun mots ne franchit la barrière de leur lèvres.

— Je dois le retrouver, annoncé-je fermement.

Juan fronce les sourcils, sceptique.

— Et que comptes-tu faire ? Le forcer à revenir ? Tu crois vraiment qu'il voudra t'écouter dans cet état ?

— Je ne sais pas, mes poings se serrent. Mais je ne peux pas le laisser partir comme ça. Pas sans essayer.

— Aurora... commence ma meilleure amie, mais je l'interromps.

— Il a été à mes côtés quand personne ne croyait en moi. Il m'a sauvée plus de fois que je ne peux le compter. Si je ne fais rien, je ne vaudrai pas mieux que ma mère.

Elle me prend la main comme pour m'aider à ne pas m'effondrer.

— Tu peux le localiser ? Je lui demande tandis que mes ongles s'enfoncent dans ma paume. Je la sens caresser mes cicatrices.

La douleur me rappelle à quel point il souffre lui aussi.

— Si son tracker est toujours actif, oui. Tous les agents de la NISA en ont un implanté sous la peau en cas d'extraction d'urgence.

Une boule d'angoisse se coince dans ma gorge. Elle tapote sur sa tablette, mon pied martèle nerveusement le sol tandis que l'attente devient insoutenable. Puis, enfin, Alice se redresse.

— J'ai quelque chose !

— Où est-il ?

Ses doigts volent encore sur le clavier avant qu'une adresse ne s'affiche sur l'écran.