Soeurs de destin : l'amour au-delà des mondes [reecriture]

Le début de l'acceptation

Il me fallut un certain temps pour me calmer. Je n'arrivais pas à arrêter mes larmes, malgré les caresses réconfortantes d'Édouard. Mes yeux étaient baignés de larmes, m'empêchant de voir ce qu'il se passait autour de moi.

Malgré tout, je sentis une tierce personne s'approcher de moi, délicatement. Édouard se tendit, mais ne réagit pas. Il laissa même cet intrus me prendre dans ses bras et me serrer. Je sentis un torse de marbre sous ma joue et des mains froides se poser sur moi. Ma tristesse s'évada aussi tôt, remplacé par un sentiment de bien-être.

- Que lui arrive-t-il ? Est-ce moi qui ai causé cela ? Demanda le Major, d'une voix brisée.

Je sentais sa peine pointer à travers notre lien. Je savais qu'il essayait de m'apaiser, m'envoyant de l'amour et du calme grâce à son don, mais je savais aussi qu'il s'inquiétait pour moi.

- Non, même si ça n'a pas aidé. Tu l'as brisée, mes ses souvenirs l'ont achevés.

À ces mots, les images de mon cauchemar, que dis-je, de mon souvenir, me revinrent en mémoire. Mes larmes se multiplièrent et mes yeux me piquerent. Je sentis le Major me serrer d'avantage contre lui, grognant à l'encontre d'Edouard, le tenant responsable de ma nouvelle crise de larmes. À travers mes sanglots, j'écoutais la suite de leur discussion.

- Quels souvenirs ? Ceux de la guerre dont Bella nous a parlé ?
- Non Jazz, elle nous a caché des choses. Des choses horribles.

Un nouveau grognement se fit entendre. Je sentais la lutte de mon compagnon. Celui-ci voulait comprendre ce qu'il m'arrivait, il voulait savoir contre quelle menace il devait se battre.

- Mia je t'en prie, que t'arrive-t-il ?

Sa voix suave était brisée. Cela me déchira davantage le cœur. Pourquoi me rejetait-il si c'était pour m'aimer autant ?

Je n'avais pas la force d'expliquer à qui que ce soit ce que j'avais vécu. Et je savais que chacun des vampires, ainsi que ma sœur, voudrait connaître la source de mes pleurs. Alors je rassemblais mes dernières forces pour pratiquer l'occlumentie. Je pénétrais ainsi dans la tête de chacun, y projetant tous mes souvenirs des raffleurs.

J'entendis les pensées de chacun, notamment celles de Rosalie, dont mes souvenirs faisaient écho aux siens. Je sentais sa peine pour moi, mais aussi sa fureur. Je pries alors la peine de leur transmettre également les images de la mort de Scabior, ce qui n'atténua que quelque peu la colère de la belle blonde.

Je voulus ensuite sonder les sentiments de mon compagnon, mais la fatigue extrême me rattrapa, et je sombrais dans l'inconscience.

***

Je commençais à reprendre conscience, bien que mes pensées soient encore embrumées. J'entendais autour de moi des chuchotements mi-inquiets, mi-furieux. Je reconnus quatre personnes.

Il y avait d'abord Oncle Carlisle qui prenait mes constantes. Bien qu'il réagissait parfois aux discours des autres, il restait plutôt silencieux. Il avait l'air concentré sur moi. Je le sentais inquiet pour ma santé. En effet, je sentais mes cicatrices. Elles devaient s'être rouvertes pendant mon cauchemar, comme souvent. Au vu de son inquiétude, l'essence de dictame que je lui avais donné quelques jours plus tôt ne devait avoir aucun effet. La magie noire de Bellatrix était encore très forte en moi, ce qui expliquait que la potion reste en échec.

Sur ma gauche, je reconnus la voix d'Edouard. Il me tenait la main, la serrant fermement, presqu'au point de me faire mal. Sa fureur était à peine contenue par son inquiétude à mon égard. Je l'entendais se questionner à voix haute. Il s'en voulait atrocement de n'avoir pas pu me protéger. Mais pire encore, il s'en voulait de ne pas avoir été un bon soutient pour moi, m'obligeant à ne pas lui parler. Une légère culpabilité me tordit le ventre. Ce n'était pas que je n'avais pas assez confiance en lui pour lui en parler, je m'étais simplement convaincu que si je n'en parlais pas, c'était que ces événements n'avaient jamais eu lieu.