Une étrange disparition

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Les semaines défilèrent rapidement. A la demande de notre père, Bella revint s'installer quelques jours dans la maison Swan. En effet, Charlie souhaitait passer du temps avec ses deux filles, ayant posé quelques jours de congés. Nous fîmes de nombreuses activités avec lui. Il nous emmena au restaurant, voir un match de baseball et même pêcher. Bref, des activités qui lui plaise. Mais je fus heureuse de ces moments en famille malgré tout et, même si ma jumelle râlait beaucoup, elle semblait tout de même ravie de nous créer de nouveaux souvenirs ensemble.

Mais aujourd'hui, Charlie reprenait le travail. Cela signifiait également que ce soir, Bella retournait vivre chez les Cullen. Vers 11h ce matin, ma soeur décida de préparer ses affaires. Je lui avais pourtant proposé de lancer un sort pour l'aider à aller plus vite mais elle m'expliqua que ranger sa valise l'aidait à se détendre. Pour autant, elle accepta tout de même que je l'aide à plier ses habits.

- Dis Hermione, tu sais où est mon oreiller ? Tiens, mon pull bleu aussi a disparu.
- Non désolé, tu as du les mettre à laver.

Après ce brève échange, nous reprîmes tranquillement nos affaires.

Lorsque nous eûmes finis de ranger, je me dirigeais vers ma chambre tandis que Bella filait sous la douche. J'en profitais pour préparer mes habits. Ce qui fut étrange c'est que, moi aussi, je ne retrouvais pas certains de mes habits. Où étaient mon écharpe de Poudlard, mon gilet gris et mon cardigan ? Ces disparitions étaient pour le moins étrange. Charlie aurait-il fait une machine sans nous le dire ? Cela me paraissait improbable. Cela faisait maintenant presque deux mois que je vivais ici et je ne l'avais jamais vu faire une telle chose.

Pourtant, quand Bella sortit de la salle de bain, je balayais mes pensées en me précipitant sous l'eau chaude. Ces derniers jours, je supportais de moins en moins l'indifférence du Major. Depuis notre baiser, ou plutôt l'arrivée de Draco dans la vie d'Alice, mon compagnon ne m'adressait plus le moindre regard. Cette indifférence de sa part m'était douloureuse.

Je me tenais seule sous la douche, l'eau chaude glissant sur ma peau nue comme un doux souvenir de son baiser. Je repensais à ce moment suspendu dans le temps, où nos lèvres s'étaient frôlées, laissant une empreinte indélébile sur mon coeur. Je me souvins de la douceur du geste, de la fraicheur de son étreinte. Mais depuis, chaque regard détourné, chaque silence entre nous, me rappelaient l'indifférence qui s'était installé comme une barrière invisible.

Fermant les yeux, les gouttes d'eau me rappelaient la chaleur que j'avais ressenti à ce moment-là. Je pouvais presque sentir ses bras m'envelopper à nouveau, mais cette sensation fut fugace, comme un rêve qui s'évapore au réveil. Alors, la solitude m'écrasa, et la douleur de son absence devint plus vive. Je me sentis comme spectatrice de ma propre vie, observant de loin l'homme que j'aimais, attendant son amour, alors que les souvenirs de ce baiser se mêlaient à ma tristesse.

Des larmes coulèrent sur mes joues, se mêlant à l'eau, lavant une douleur qui me semblait inextinguible. Ce baiser, aussi précieux soit-il, était un rappel constant de ce que je n'avais pas. Parfois, j'en venais même à me demander si ce moment n'avais pas été une illusion. Le désir d'éprouver à nouveau cette liberté d'aimer avait grandit en moi.

Mon désir pour lui avait grandi de manière insatiable, comme une flamme qui me consumait de l'intérieur. Chaque jour, cette envie de le toucher, de le sentir près de moi, devenait plus forte. Ça en était devenu une douleur physique, une tension extrême qui s'installait dans mes muscles, un besoin charnel qui me consumait. Je ressentais chacun des battements de mon coeur comme un rappel cruel de ce que je ne pouvais pas avoir.

Je me perdais alors dans mes pensées, imaginant ses mains sur ma peau nue, la fraicheur de son corps contrastant avec la fièvre envieuse du mien. Chaque caresse que j'imaginais éveillait en moi une vague de sensations, un frisson qui parcourait tout mon être. J'avais l'impression que chaque pore de ma peau était en attente, désireux de ressentir le contact de son corps. Mes pensées s'emballaient et j'imaginais nos corps s'entrelacer, comme si le monde autour de nous disparaissait, ne laissant que notre connexion électrisante.

La fraicheur de son souffle sur mon cou, le doux murmure de son nom sur mes lèvres, tout cela me plongeait dans une spirale d'excitation et de désir. Je rêvais de ses lèvres effleurant les miennes, de ses bras m'enveloppant, me protégeant dans un cocon d'amour et de passion. Mais la réalité me frappa avec une force dévastatrice, déclenchant en moi une douleur sourde. Cet amour que j'éprouvais pour le Major, aussi intense soit-il, était unilatéral et le resterait. C'était une évidence à laquelle je devais faire face, mais cela me laissa un goût amer dans la bouche.

***

Edouard toqua à la porte en milieu d'après-midi. Mais lorsque sa compagne lui ouvrit la porte, il traversa toute la maison à vitesse vampirique. Quand il revint vers nous, son visage était dur et fermé.

- Un vampire que je ne connais pas est venu ici. Et il est venu pour vous.

Bien que la panique me prit aussi, ce fut Bella qui eut la réaction la plus violente. Elle se mit à tourner en rond, se mettant à marmonner qu'elle sentait bien que quelque chose n'allait pas.

Si Edouard arborer un air calme et détendu, il ne l'était pas. Il appela Emette et le Major sur le champ, leur faisant part de la situation. Dans un autre contexte, j'aurais pu être heureuse à l'idée que mon compagnon vienne me chercher. Pourtant, je savais que le situation était grave et que je ne pouvais pas me permettre de savourer ça maintenant.

En attendant les deux frères Cullen, Edouard prit ma jumelle dans ses bras tout en nous questionnant.

- Mon oreiller a disparu, ainsi qu'un de mes pull. Je croyais que c'était Alice qui avait jeté mes habits et que j'avais lavé mon coussin sans m'en souvenir.
- J'ai moi aussi quelques affaires qui ont disparu. Notamment mon écharpe de Poudlard, mais aussi mon gilet gris et un cardigan.

Edouard réfléchit à nos paroles sans lâcher ma soeur. Pendant ce temps, je sortis ma baguette.

- Appare vestigium. Hominum revelio. Revelio. Verdimillious.

Il n'y avait rien de magique ici. Je regardais alors Edouard, hochant légèrement pour lui indiquer que tout était en ordre.

C'est ce moment-là que choisirent Emmett et le Major pour nous rejoindre. Tandis qu'Emmett vint directement nous voir, mon compagnon fila sans plus de cérémonie à l'étage. Les trois vampires discutèrent alors de la marche à suivre.

- Partez à la maison, vous y serez en sécurité. Emmett et moi allons essayer de traquer l'odeur. On se retrouvera après.

Le Major n'attendit pas de réponse avant de partir, Emmett s'excusa avant de le rejoindre. D'un « accio » j'attrapais donc nos affaires. Puis en vitesse, nous sommes partis pour la villa. Pendant le trajet, je repensais à l'indifférence du Major, ce qui, à nouveau, me pinça le coeur.

Soeurs de destin : l'amour au-delà des mondes [reecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant