Crise de larmes et cauchemar

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ATTENTION : viol et violence dans ce chapitre
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Ses yeux dorés me sondaient. Sa main gauche, toujours sur mon cou, me caressait tendrement.

- Oh Mia, je ne peux ne pas t'aimer. Tu es ma muse, ma « tua cantate ». Ton sang m'appelle. Je ressens une réelle affection pour toi. Tu me rappelles ce que j'étais lors de ma vie humaine. Tu éveilles en moi des sentiments que je croyais éteints. J'éprouve le besoin de te chérir, de te protéger et de passer l'éternité à tes côtés. Mais je ne me contrôle pas, j'ai peur de mon instinct primaire. Le besoin de boire ton sang est intense et constant. Chaque fois que je suis près de toi, je me retrouve tiraillé entre mon amour et mon désir vorace. J'ai peur de céder à la tentation, de ne pas réussir à battre ma nature profonde. Je suis lié à Alice, même si elle aussi a trouvé son compagnon. Ce mariage, même s'il n'est pas basé sur l'amour, est un ancrage dans ma vie éternelle et me permet de ne pas te faire de mal. L'amour que j'éprouve à ton égard est une possibilité qui m'est interdite d'envisager car il m'est insupportable de compromettre ta sécurité. En choisissant Alice, je te protège des dangers que mon existence implique pour toi, même si cela me condamne à vivre dans la souffrance et la frustration. Cette lutte ne durera qu'un temps, seulement celui de ta vie. Après ça, je serais délivré par la mort. Et si j'osais, j'imaginerai alors pouvoir t'aimer dans cette autre vie.

Tandis qu'une unique larme coulait le long de mes joues, sa main froide la balaya dans un geste tendre.

- Ma douce Hermione, ne pleure pas, ton sourire est tellement beau. Il illumine mes pensées, il est l'étoile brillante dans la nuit qu'est mon existence. Sache que chaque moment passé loin de toi me fait sentir vide, comme si mon âme était resté enchaîné loin de moi, à toi. Je me souviens de chacun de tes rires et de tes regards. Tu es l'incarnation même de tous ce que j'ai toujours désiré, tu es une présence délicate qui emplit mon cœur mort de joie. Mais je ne peux être prêt de toi. Et chaque fois que je prends conscience de cette dure réalité, un désir ardent m'envahit. Je suis consumé par l'envie de te toucher, de sentir la chaleur de ton corps contre le mien. Mon corps est en lutte. Je rêve de te tenir pour l'éternité dans mes bras mais aussi de goûter à la passions que nous pourrions partager. Je ne peux ignorer plus longtemps ce désir qui m'habite. Je t'aime Hermione, et ce désir charnel est le reflet de la passion qui me consume. Je suis à toi entièrement et pour toujours. Mais pour ton bien, tu ne seras jamais mienne.

Tandis que mes pleurs redoublaient, il s'approcha un peu plus de moi. J'espérais alors qu'il m'embrasse à nouveau. Mais au lieu de ça, il huma quelques secondes mes cheveux, embrassa délicatement mon front, et s'en alla sans un regard en arrière.

Je me sentis détruite, comme si mon corps venait de se faire écraser par des milliers de poids-lourds.

Je m'enfermais dans ma chambre. Et, sachant qu'Edouard voudrait me protéger, lançais un « collaporta », empêchant ainsi quiconque d'entrer dans la chambre.

Emprise à la douleur, je voulus me réfugier dans mon lit. Mais une fois allongée sur celui-ci, je me retrouvais alors assaillis par l'odeur. Musc animal et pin. Voilà d'où elle venait, c'était celle du Major. Cette chambre, ma chambre, m'avait été attribuée pour une bonne raison : c'était celle de mon compagnon.

Furieuse et blessée, je me relevais en vitesse des draps, me précipitant pour ouvrir la fenêtre. Je ne voulais plus être envahie par l'odeur de celui qui m'avait brisé le cœur.

Tandis que l'air frais emplissait la chambre, j'entendis toquer à la porte.

- Mione, ouvre moi. Tout de suite.

La voix d'Edouard était tordue par la colère, ressemblant plus à un rugissement.

- Laisse moi entrer ou j'enfonce cette porte.

Soeurs de destin : l'amour au-delà des mondes [reecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant