James Potter et Lily Evans

Chapitre 1 - Le chemin de Traverse

Comme chaque année, l'excitation pré-rentrée avait envahi tout mon être et me faisait courir partout dans la maison en poussant des petits cris joyeux. Ma valise était faite depuis au moins un mois et aujourd'hui, j'allais au chemin de Traverse acheter les dernières choses qui me manquaient pour ma sixième année à Poudlard. Ma mère m'attendait devant la porte et ma sœur Pétunia était avachie sur le canapé en regardant la télé. Je m'approchai d'elle en ouvrant la bouche pour lui demander de m'accompagner puis me ravisai en réalisant que ce n'était pas la meilleure chose à faire. Sa jalousie était évidente, pourquoi étais-je une sorcière et pas elle ? Cette pensée me serra le cœur comme à chaque fois. Je me penchai pour lui embrasser la joue et rejoignis ma mère. « On y va ? » me demanda-t-elle. J'hochai la tête avec humeur et la suivis jusqu'à la voiture.

Arrivée au chemin de Traverse, je respirai un grand coup. Toute cette agitation m'avait manqué, le monde de la magie m'avait manqué. Un énorme sourire plaqué sur mon visage, j'entamai mon shopping par la librairie Fleury & Bott. C'était sans aucun doute mon magasin préféré. Des milliers (voire des millions) de livres s'entassaient sur les étagères un peu bancales et des dizaines de sorciers, le nez dans ses derniers, s'affairaient dans la boutique. Je me dirigeai vers mon rayon préféré : Potions. Je possédais presque tous les ouvrages qui s'y trouvaient et pourtant j'adorais les contempler. J'étais ce genre de filles toujours plongée dans ses bouquins, toujours à faire ses devoirs mais je savais également m'amuser et je n'avais aucun ennemi car je m'appliquai à toujours être agréable envers mes camarades. Même si certains d'entre eux m'exaspéraient. L'image de James Potter s'immisça dans mon esprit à cette pensée. Ce garçon populaire, attrapeur (très doué) dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor, beau comme un dieu avec ses cheveux d'ébène et ses yeux clairs toujours fourré avec ses trois meilleurs amis Remus, Sirius et Peter. Sa personne me dégoutait, pas autant que je le voudrais et pourtant il m'exaspérait. Son arrogance ressortait à chacun de ses mouvements gracieux. Son petit sourire toujours visible sur ses lèvres charnues faisait craquer toutes les filles de Poudlard quel que soit leur âge. Il aimait pas mal m'embêter depuis notre première année. Mes amies pensent qu'il craque sur moi mais je sais pourquoi il agit comme ça : je suis la seule fille qu'il ne peut pas avoir. Et ça me rend plutôt fière. Jamais je ne pourrai sortir avec quelqu'un d'aussi immature, quel que soit son physique. Secouant la tête pour chasser son image de mon esprits, je me reconcentrais sur ma tâche. Je pris les quelques livres qui me manquaient pour les cours, les paya et sortit de la boutique. Le ciel se couvrait déjà. Pressant le pas pour ne pas me prendre la pluie, j'entrai dans la boutique de Madame Guipure. Ma robe de sorcière étant trop petite, j'étais obligée d'en acquérir une nouvelle. Malgré l'insistance de ma mère pour en acheter une neuve, je pris une d'occasion. Mes parents étaient les meilleurs du monde, ils avaient accepté ma condition de sorcière avec clémence et compréhension. Mais le monde de la magie est cher et les moyens de ma famille ont du mal à suivre. J'essayais alors du mieux que je pouvais de réduire les dépenses. Tout en essayant de ne pas négliger mes études qui sont, clairement, toute ma vie. Après avoir effectué tous mes achats, ma mère et moi décidâmes d'aller boire une bièraubeurre au Chadron Baveur. Depuis que j'en avais fait gouter à ma mère, elle en raffolait et pour une moldue, elle la supportait plutôt bien. Nous rigolions à propos de la moustache du barman quand les cloches de l'entrée retentirent et que rentra Severus Rogue. Severus était mon premier ami sorcier et mon meilleur ami. Mais ses mauvaises fréquentations m'ont poussé à m'éloigner de lui. Il me vit presque tout de suite et m'adressa un signe de la main timide. Je détournai le regard sans lui répondre et contempla ma bièraubeurre avec attention. Je l'aperçus du coin de l'œil aller s'asseoir dans un coin du bar et commander un jus de citrouille, le dos affaissé et les cheveux gras ombrageant ses yeux noirs. Il me manquait. Il a été pour moi le premier réconfort, la corde à laquelle me raccrocher à mon arrivée dans le monde de la magie. Et je l'avais perdu. Poussant un soupir triste, je finissais ma bière et me levai avec ma mère pour rentrer à la maison.