Chapitre 32 - Faux-semblants

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Il neigeait. Le parc était blanc et la saison de Quidditch dut être annulée, au grand malheur de James et Sirius. "C'est pas possible !" pesta ce dernier. "On va quand même pas attendre que cette foutue neige fonde !" s'écria James, à son tour. Je levai les yeux au ciel en mangeant ma part de tarte. "Des Détraqueurs ne nous ont pas empêché de gagner face aux Serpentards alors je ne vois pas pourquoi de l'eau le ferait !" ajouta Sirius. Les deux continuèrent à pester un bon moment avant que les portes de la Grande Salle s'ouvrent. Une chevelure blonde, reconnaissable entre toutes, fit son apparition dans la salle. La table des Serpentards se leva et applaudit pendant que les Maraudeurs et moi essayons d'encaisser le choc. "Bon sang, qu'est-ce que Lucius fiche ici ?" siffla Remus. Ahurie, je me tournai vers le directeur pour essayer de comprendre. Il me fît signe d'approcher. Je m'exécutai. Arrivée devant la table des professeurs, je tremblais presque. "Monsieur, avec tout le respect que je vous dois..." commençai-je avant qu'il m'interrompe d'un geste. Il croisa les mains devant lui, l'air concentré. "Mademoiselle Evans. Certes, Lucius est présumé coupable de certains actes mais il n'est pas moins un élève en quête de savoir. Je ne peux me permettre de le renvoyer." affirma Dumbledore, d'un ton que je n'oserais contredire. Je secouai la tête, bouleversée. "Très bien... Bon appétit." murmurai-je en m'éloignant. Je me rassis à ma place. Tous mes amis me regardaient avec impatience et avidité. "Il ne peux pas le virer." soufflai-je. Ils soupirèrent tous en coeur. Alice cligna des yeux. "Mais pourquoi ?" demanda-t-elle. J'haussai les épaules. "Manque de preuves ? Peur des représailles ? Je ne sais pas." murmurai-je. James frappa la table du poing. "Ce type m'a foutu un poignard dans le flanc, ce n'est pas suffisant ?" s'écria-t-il. Quelques têtes se tournèrent vers nous. Je posai ma main sur celle de James, il se détendit imperceptiblement. "On n'en sait rien." chuchotai-je. Le visage de James se ferma. Je savais qu'il s'en voulait de ne se rappeler de rien. Mais son agresseur avait, malheureusement, eu l'intelligence de lui jeter le sortilège d'amnésie. "Quoi qu'il en soit, il faut qu'on surveille ce type de près. Si Dumbledore décide de fermer les yeux, on est pas obligé de faire de même." répliqua Remus. Nous hochâmes tous la tête en silence. Le silence était pesant entre nous. Je soupirai en lâchant ma fourchette. "Il faut qu'on se détende. On dirait que le sort du monde repose sur nos épaules." gémis-je. Alice lâcha sa fourchette. "C'est vrai ça ! Et si on organisait une fête ? Ce soir dans la salle commune de Gryffondor ? Ça nous changerait les idées !" lança-t-elle. J'approuvai d'un signe de tête. Les yeux de Sirius s'illuminèrent: celui-là était toujours partant quand il s'agissait de s'amuser (avec des filles). "On pourrait demander aux elfes de cuisine de nous préparer des petits trucs à manger, je les aiderai !" s'enthousiasma Molly. Nous commençâmes à organiser l'événement. James ne se mêla pas aux réjouissances. Ses yeux restaient fixés sur son assiette. Je fis la moue en le regardant. Il leva les yeux à cet instant. Son yeux pétillèrent et ses dents blanches mordillaient délicatement sa lèvre inférieure. Je devins alors toute rouge devant ces yeux qui semblaient me déshabiller en une seconde. Je détournai le regard, tentant de me re-concentrer sur la discussion. Après tous ces mois de vie en couple, j'étais toujours très sensible à ce charme ravageur. A chacun de ses regards, mon coeur s'accélérait, à chaque fois qu'une fille posait ses yeux prédateurs sur lui, la jalousie me tordait l'estomac. C'était peut-être puéril comme raisonnement mais je me sentais incapable, à l'heure d'aujourd'hui, de vivre sans lui. Des fois, le soir dans mon lit, il m'arrivait d'imaginer ma vie après Poudlard. Je voulais me concentrer sur les potions et James voulait être Auror. Déciderons-nous de faire notre vie ensemble ? Une maison, des enfants, des repas dominicaux avec nos amis ? Cette vie me paraissait bien calme et paradisiaque comparé à ce que l'on vit, maintenant. Et pourtant, je permettais à mon esprit de rêver de ce futur-là, avec lui.

"Tout est prêt ?" demandais-je à Alice et Molly en essuyant d'un geste la sueur sur mon front. "Je crois que oui !" s'exclama Alice avec enthousiasme. Nous avions passé tout l'après-midi à organiser notre petite fête "détente" dans la salle commune. Molly s'était occupée des boissons et des en-cas, Alice avait décoré la salle et moi, je m'étais occupé de la musique et des lumières. La pièce pouvait presque ressembler à une boite de nuit à présent. Fières de notre travail, nous nous jetâmes sur les canapés.
L'horloge indiquait 21h, les invités arrivèrent peu à peu et bientôt, la salle fut bondée. Alors que je me déhanchais sur une chanson des Rolling Stones, je sentis des mains se poser sur mes épaules. Je me retournai brusquement. Je titubai. J'avais peut-être un peu abusé sur la boisson... Après tout cette soirée était faite pour se détendre ! James me scruta quelques secondes, les sourcils froncés. Avant qu'un large sourire s'étira sur son visage. "Tu es ivre ! Bon sang Evans, je ne peux donc pas te laisser seule 5 minutes !" s'écria-t-il, hilare. Je trébuchai encore et me retrouvai collée à lui. "Je... Je suis tout à fait con...consciente et sobre. Regarde." Je sortis ma baguette d'un geste agile et m'apprêtai à lancer un sort à un tapis avant que James ne m'arracha l'objet des mains. "Je crois qu'une démonstration n'est pas nécessaire." dit-il en riant. Je lui souris. Il était beau, comme d'habitude. Alors que j'étais là, en me balançant au rythme de la musique, contre lui, j'ai laissé mon esprit oublier tous nos problèmes. Il n'y avait plus que lui, moi et Elvis Presley qui chantait "Always on My Mind". Tout semblait parfait à cet instant.

Il était tard. Presque tout le monde était parti dormir. Nous n'étions plus qu'une dizaine dans la salle commune. J'étais à moitié endormie sur le torse de James. Lui, ne dormait pas. Il semblait préoccupé. Je levai péniblement la tête vers lui. "Me sens... un peu engourdie. J'ai la bouche pâteuse." gémis-je en me passant lentement la mâchoire. James émit un petit rire. "Eh oui, Evans. C'est ce qu'il arrive quand on vide 15 verres d'affilée." Je poussai un gémissement en enfouissant mon visage dans un coussin. "Suis-je aussi pathétique que ça ?" Il secoua la tête en m'embrassant le front. "Tu n'es jamais pathétique, Evans." Je lui souris, à nouveau. Mais alors, son regard devint plus sombre, il semblait réellement ailleurs. "Hé, murmurai-je en prenant son visage entre mes mains pour qu'il me regarde, ça va ?". Il me fixa quelques secondes, puis hocha lentement la tête. "Ouais, souffla-t-il, c'est juste... tu sais cette histoire d'attaque dans le couloir... ça me travaille." J'hochai la tête à mon tour. Ça, je pouvais comprendre. Il ne savait toujours pas qui l'avait poignardé et ça devait le rendre dingue. "On trouvera celui qui a fait ça. Et on le fera payer. Je te le jure." chuchotai-je. Il me regarda intensément. Même si j'étais encore toute engourdie et pas très vive, il semblait touché par mes paroles. "Merci." murmura-t-il, avant de m'embrasser les cheveux. Je fis la moue. "Dis le moi si tu ne veux pas m'embrasser !" Il éclata de rire, ce qui réveilla quelques personnes qui lancèrent aussitôt des "chut" furieux. Il ricana. "Peut-être un petit lavage de dents ne te ferait pas de mal." chuchota-t-il, très content de lui. Je lui donnai une petite tape sur l'épaule, avant de me rendormir au creux de son cou.

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Désolée pour l'attente de ce nouveau chapitre ! J'ai décidé de reprendre mon histoire et d'enfin la terminer ! J'espère que vous serez toujours aussi nombreux à suivre cette aventure et si vous avez oublié les détails de mon histoire, n'hésitez pas à relire quelques chapitres précédents. À très vite !

James Potter et Lily EvansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant