James Potter et Lily Evans

Chapitre 24 - Les Forces du Mal

"Apparemment, Regulus aurait dit que James était un mauvais attrapeur et qu'il le massacrerait pendant le match. Sirius l'a appris et comme tu peux l'imaginer, ça ne lui a pas plus du tout. Il est donc allé voir son frère pour lui demander des explications mais Regulus aime le provoquer; le fait que Sirius soit à Gryffondor et pas à Serpentard est revenu sur le tapis. Sirius a frappé le premier. James a essayé de calmer son ami mais Regulus l'a frappé dans le dos. James a répliqué et c'est parti en bagarre générale." m'expliqua Remus devant la porte de l'infirmerie. Je secouai la tête d'incrédulité. "Je ne comprend pas comment ils ont pu aller aussi loin." soufflai-je. "Les Black ne sont pas une famille facile." rétorqua Remus et croisant les bras. La porte de l'infirmerie s'ouvrit brutalement. Regulus Black apparut dans l''encadrement de la porte. Il était tout aussi grand que son grand frère mais il était plus fin. Sa peau était très pâle, presque translucide. Ses longs cheveux noirs étaient plaqués en arrière. Il nous lança un regard méprisant et s'éloigna. Remus pénétra dans l'infirmerie et me fit signe de le suivre. J'entrais en fermant la porte derrière moi. Dès que je vis James, j'accourus vers lui. "Est-ce que ça va ?" Il hocha vaguement la tête. Il était assis sur l'un des lits et il avait l'air fatigué et abattu. Les coups de la bagarre marquaient son visage parfait.  "Sirius..." souffla-t-il. "Il était dans la Grande Salle tout à l'heure, je ne sais pas où..." La porte de l'infirmerie s'ouvrit brutalement, à nouveau. "Quelle vermine, qu'il aille manger des limaces." pesta Sirius en jetant son sac par terre. "Calme-toi, Patmol." dit Remus, sereinement. "Me calmer ? Mon petit frère est une ordure !" s'écria-t-il en donnant un coup de pied à une poubelle innocente. "Sirius." s'écria James. Sirius s'immobilisa. James était le seul qu'il écoutait. "Ça ne sert à rien de s'énerver. Tu ne changeras pas ta famille." grogna James en se massant le front. Sirius soupira longuement. "Ils vont me faire devenir taré." souffla-t-il. Remus esquissa un sourire. "Pas aussi taré que ta cousine, j'espère ?" lança-t-il. Sirius et James éclatèrent de rire. "Bellatrix est une psychopathe." ricana James. Sirius fit la grimace. James tourna la tête vers moi. "Il faudrait que j'arrête de me battre." déclara-t-il. Je souris. "Il faudrait, oui." Il émit un petit rire et passa son bras au dessus de mes épaules. Je posai ma tête sur son épaule. Son contact m'avait manqué. "Potter !" lança une voix derrière nous. James se retourna. Ses cheveux frôlèrent ma joue, je sentis les battements de mon coeur s'accélérer. "Mme.Pomfresh ?" lança-t-il à son tour, d'un ton faussement enjoué. L'infirmière fit le tour du lit et prit le menton de James entre ses longs doigts fins. Je me détachai de lui. "Tout a l'air bon. Vous pouvez partir." déclara-t-elle. Je poussai un soupir soulagé. "Oh, Potter." lança Mme.Pomfresh tandis que nous nous dirigeâmes vers la sortie. Il se retourna. "Je compte sérieusement vous fournir une carte de fidélité." lança-t-elle avant de rejoindre son bureau. James esquissa un sourire puis sortit de l'infirmerie, sa main au bas de mon dos.

La foule scandait des encouragements pour les deux équipes qui s'affrontaient. Les Gryffondors et les Serpentards parcouraient le terrain en faisant des signes à leurs supporters. Sirius, quant à lui, ne décrochait pas des yeux son petit frère. James vola vers lui, glissa un mot à son oreille et Sirius éclata de rire en donnant un coup de coude à son ami. J'esquissai un sourire. La peinture que j'avais sur le visage me démangea. Alice avait insisté pour m'écrire "Potter" sur le front et me dessiner un lion sur la joue. James avait trouvé ça très amusant et avait comparé le lion à un chat électrocuté.
Il m'avait ensuite embrassé le front et était parti se changer. Évidemment, mon traitre de coeur avait loupé un battement. A présent, l'inquiétude me rongeait de l'intérieur. Regulus, Sirius et James étaient sur le même terrain et je redoutais un second round. Lee siffla et le match commença. Les Serpentards avaient un jeu agressif, un peu comme les Durmstrang. Mais là, c'était différent. La haine envers l'autre habitait les deux équipes. Les deux maisons se détestaient depuis très longtemps, depuis, selon certaines sources, Godric et Salazar. Je frissonnai. Alice leva un pouce en l'air avec un regard interrogateur. Je lui souris. Sirius marqua. Les Gryffondors menaient la partie, ce qui rendait les Serpentards plus violents. Un Cognard frôla James. J'émis un petit cri. Je vis Regulus sourire d'un air satisfait. "Oh la la la la." souffla-t-il une voix à côté de moi. Je tournai la tête. Un grand garçon aux cheveux blonds coiffés en l'air secouait la tête avec désapprobation. "L'attrapeur de Serpentard est vraiment in-sup-por-ta-ble." déclara-t-il, d'une voix aiguë. J'émis un petit rire. Il avait une allure extravagante avec son haut rose fluo sous son pull de Serdaigle et son petit drapeau Gryffondor entre ses longs doigts ornés de bagues. Il se tourna vers moi. "Oh, mais tu dois être Lily Evans !" s'écria-t-il avec un grand sourire. "Enchantée..." fis-je en attendant son nom. "Je m'appelle Xenophilius Lovegood mais tu peux m'appeler Xeno ou Philius. Ou même Nophi, si tu veux." déclara-t-il en gesticulant avec un grand sourire. Je ris à nouveau et désigna le match du regard. "Tu aimes le Quidditch ?" lui demandai-je. "Oh oui, beaucoup ! Même si les Serpentards me fichent la chair de poule. Regarde !" dit-il en me mettant son avant-bras sous le nez. "Oui, je vois." dis-je en repoussant doucement son bras. "Vive James !" s'écria-t-il en agitant frénétiquement son drapeau. Je tournai les yeux vers le match. James s'était lancé à la poursuite de Vif d'Or, Regulus sur ses talons. Ma respiration devint irrégulière. Regulus semblait parler à notre attrapeur mais il gardait son sang-froid. "Pas pour longtemps." pensais-je. Ils volèrent à toute allure à travers le terrain, nous obligeant à tourner la tête brutalement de gauche à droite. Les deux équipes était ex-æquo: tout reposait sur les attrapeurs. Xenophilius était très agité et semblait être happé par ce moment épique. "Allez James !" hurla-t-il en exécutant une petite danse. James se pencha encore un peu plus vers l'avant, il était presque perpendiculaire au sol. Mon corps se raidit au fur et à mesure qu'il se rapprochait du sol, Regulus à ses côtés. Il tendit le bras,la foule sembla retenir sa respiration. Sa main se referma sur le Vif d'Or mais lorsqu'il se détourna en brandissant l'objet de la victoire dans son poing, le ciel s'obscurcit. Le terrain fut plongé dans une grisaille inquiétante. Soudain, des silhouettes sombres apparurent dans le ciel. Le silence était insoutenable. Les silhouettes se rapprochèrent des gradins. "Des Détraqueurs." murmurai-je, en jetant un coup d'œil à Alice: elle était comme paralysée. Je regardais autour de moi avec affolement. Personne ne réagissaient. Je fouillai frénétiquement dans ma poche et refermai ma main sur ma baguette. Les Détraqueurs se rapprochaient de plus en plus. Je pris une grande inspiration et criai: "Expecto Patronum !" Une biche jaillit de ma baguette et fonça droit sur une des créatures. Celle-ci recula, effrayée. Mes camarades reprirent peu à peu leurs esprits et m'imitèrent. Des Patronus de toutes sortes envahirent le terrain qui fut soudain illuminé d'une lueur bleutée. Les Détraqueurs s'enfuirent en poussant des cris perçants qui martyrisaient mes tympans. Bientôt, ils disparurent. Les élèves étaient trop choqués pour bouger. Le souffle court, je jetai un coup d'œil vers les professeurs. Ils étaient tout aussi désorientés. Mais Dumbledore s'avança et plaça sa baguette sur sa gorge. "Veuillez rentrer au château, sans tarder." dit-il simplement. Les élèves se dirigèrent dans un silence pesant vers les escaliers. James se glissa à mes côtés. Je poussai un soupir soulagé. Il prit ma main et me regarda avec intensité. Je lus dans son regard une inquiétude qui me glaça le sang. Je serrai sa main pour m'empêcher de trembler. "Les Forces du Mal débarquent." murmura-t-il, la voix grave.