Chapitre 213 : 1981 : À la santé de Harry Potter, le survivant

239 5 0
                                        


Chapitre 213 : 1981 : À la santé de Harry Potter, le survivant

Mona emprunta le Magicobus pour rentrer chez elle, elle était trop fatiguée pour transplaner. Une fête géante était organisée à l'intérieur, les gens allaient d'une fête à une autre, prenant des petits-déjeuners de fête. Il y avait tellement de sorciers à l'intérieur que Mona dut attendre une bonne heure avant que le bus ne s'arrête enfin à Tottenham. Durant tout ce temps, elle resta insensible au bonheur ambiant. Dans sa rue, elle ne fut même pas surprise de croiser des sorciers habillés de robes et de capes se promener parmi les moldus. Les moldus levaient la tête pour observer les hiboux et les chouettes ondulant dans le ciel, portant les messages de la grande nouvelle.

– Elle a fini par s'endormir, dit Kathy en montrant Malorie endormie entre deux coussins. Tu vas faire quoi ?
– Je ne sais pas, dit Mona en reprenant sa fille.

Dans son appartement, une demi-douzaine de lettres l'invitant à différentes fêtes s'étalaient. Mona hésita durant de longues heures et, finalement, conduisit Malorie à l'une d'entre elles. Malorie n'était presque jamais sortie de l'appartement, elle avait le droit de fêter cet événement, ce jour historique. C'est chez Ludo Verpey que Mona se rendit, même si elle savait pertinemment que toute la famille s'y trouverait. Ludo avait déniché un chapiteau qui s'étendait sur tout son jardin. Un grand buffet improvisé se vidait à vue d'œil, la décoration se limitait à quelques lampions magiques. Certains pouvaient être l'œuvre de Terence. Malorie fut ainsi présentée à beaucoup de sorciers qui ne croyaient encore qu'à moitié à son existence. Magda n'apprécia que d'un œil cette présentation. Mais finalement, la joie de ce jour prit l'emprise sur sa morale et bientôt, ce fut elle qui présenta sa petite fille aux invités.

– Mona Moon, hein ? demanda un homme avec un chapeau ridicule.
– Oui, dit-elle, alors que Magda entraînait Malorie un peu plus loin.
– J'ai beaucoup entendu parler de vous, dit-il.
– Vraiment ?
– Nous allons beaucoup nous voir durant les années à venir, dit-il.
– Pourquoi ça ? demanda Mona, soudain intéressée par l'homme qui lui parlait.

- Dumbledore m'a demandé de surveiller Harry de près à partir de demain et d'après James vous êtes la marraine de son fils.

- Pas officiellement, dit Mona. Et Dumbledore n'a pas voulu me donner la garde.

- Oh... dit-il surpris. Mais alors, où Harry ira-t-il ?

- Dans le comté de Surrey.

- Voilà pourquoi Arabella disait qu'elle allait devoir déménager, elle habite Londres, alors je ne comprenais rien.

À mon avis, tu ne comprends pas grand-chose.

- Je ne me suis pas présenté, dit-il. Dedalus Diggle.

Mona lui serra la main en le regardant de près. Trouvant enfin tout son intérêt à ce sorcier.

- Vous avez aussi connu mes oncles Fabian et Gideon ?

Le visage de Dedalus se ferma brusquement.

– Oui, dit-il. J'étais l'un des premiers à constater l'attaque... après Elphias et Lily, évidemment.

Mona s'empressa de s'excuser, prétendant vouloir retrouver Malorie. Dedalus ne la retint pas. Malorie tenait sagement la main de sa grand-mère, tout en restant droite comme un piquet. La personne avec qui Magda discutait lui fit froid dans le dos. Mona sortit légèrement sa baguette et s'approcha à grands pas de la vieille dame coiffée d'un chapeau plus noir que ses cheveux.

– Miss Moon ! couina Walburga Black. Je viens d'arriver, et je tombe sur cette magnifique petite fille. Elle nous ferait presque oublier votre triste situation.
– Vous venez d'arriver ? demanda Mona.
– Oui, j'ai hésité avant de venir, dit-elle. Mais j'ai le droit de fêter cet événement comme tout le monde, malgré les erreurs de notre défunt fils. Après tout, il a voulu se retirer avant sa disparition...

Elle semblait à la fois heureuse et gênée par l'engagement de Regulus. Sa présence ne devait être qu'une mise en scène. La guerre terminée, tout le monde devait afficher clairement son camp. Walburga Black se pliait à cette manœuvre comme bien d'autres sorciers avant et après elle.
Magda et Walburga entouraient Malorie avec le sourire ; j'en ai des frissons.

– Mère, dit Mona en se tournant vers Magda. Et si vous alliez présenter Malorie à d'autres convives ?

Elle lui jeta un regard éloquent et, à contrecœur, Magda laissa Mona seule avec Madame Black. Celle-ci arborait désormais un visage fermé.

– Vous devriez aller au ministère pour aider les aurors dans leur recherche, suggéra précipitamment Mona.
– Pour quelle raison ?

Les craintes de Mona se vérifièrent : Walburga Black ignorait encore les détails de cette nuit.

– Sirius est introuvable.
– Il a abandonné sa famille il y a longtemps maintenant, dit Walburga sèchement. Nous n'avons plus rien à voir avec lui.
– Sirius est celui qui a livré les Potter à Vous-Savez-Qui, dévoila hâtivement Mona. Pour éviter toute "confusion", vous devriez aller au ministère pour affirmer que vous étiez contre votre fils.

Walburga se porta la main à la bouche. Sans rien ajouter, elle s'écarta de la foule et transplana. Lorsque Mona se tourna pour retrouver sa mère et sa fille, une pluie d'étoiles filantes était lancée, visiblement par Dedalus Diggle.

Mona ne put quitter la fête que très tard. Malorie tenait à peine debout, et Mona appela de nouveau le Magicobus, se débarrassant du peu de monnaie qui lui restait. Parmi les paysages que Mona entraperçut, il y eut une petite rue où le Magicobus ne s'arrêta pas. Ce fut dommage, car si Ernie s'était arrêté à Privet Drive peu avant minuit, Mona aurait pu voir Minerva McGonagall, Dumbledore et Hagrid déposer le héros de cette journée, celui pour lequel tous les sorciers levaient leurs verres en murmurant : « À la santé de Harry Potter, le survivant. »

Jour 7

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant