Game of survival

chapitre 5

Point de vue de Ruben

Arrivé dans la salle de tir, je m'installe de l'autre côté du stand, ajustant mes lunettes de protection ainsi que mon casque. Mon regard se fixe sur Iris, une froideur calculée derrière mes yeux.
Je scrute chacun de ses mouvements, cherchant le moindre signe de faiblesse, la moindre hésitation. Elle est là, de l'autre côté, son corps tendu, son regard brûlant de détermination. Mais moi, je reste implacable.
— Tu penses vraiment pouvoir rivaliser avec moi, Iris ? lancé-je, ma voix tranchante comme une lame qui fend l'air. Un éclat de moquerie s'ajoute à mon ton, juste assez pour la piquer. Tu n'as jamais été douée avec une arme.
Ses yeux s'enflamment. Je peux voir la frustration bouillonner sous sa peau, son poing se serrer légèrement autour de l'arme. Elle lutte pour ne pas me montrer à quel point mes mots l'atteignent, mais je le vois, je le sens.
— Enfoiré. Si tu savais.

Je réprime un sourire. La provocation est un art, et je suis passé maître dans cet exercice. J'aime la voir se débattre dans ce mélange d'émotions, entre la colère, la défiance, et l'envie de prouver quelque chose. À moi ? À elle-même ? Peu importe.

— Tu parles trop, Ruben, réplique-t-elle, ses mots claquant dans l'air comme un coup de fouet. Elle essaie de garder son calme, mais sa voix tremble légèrement, signe que l'adrénaline monte. Les mots ne signifient rien ici. Laisse plutôt parler tes compétences, si tu en as bien sûr.

Un sourire en coin se dessine sur mon visage, comme une lame effilée. C'est ça que j'attendais, cette étincelle qui annonce l'affrontement.

— Très bien, voyons ce que tu as dans le ventre, dis-je en ajustant mon Glock, mon ton glacial comme l'acier.

Je prends position, mes muscles se tendent dans une familiarité rassurante. Le poids de l'arme est un prolongement de moi-même, un outil que j'ai appris à maîtriser à la perfection. Je la regarde prendre position à son tour, et je remarque cette concentration intense qui émane d'elle. Je veux voir si elle est capable de transformer cette tension en quelque chose de tangible.
Le premier coup retentit, brisant le silence avec une violence qui me secoue. Mes yeux ne quittent pas sa silhouette. Chaque balle qu'elle tire frappe sa cible avec une précision inattendue, et cela me surprend plus que je ne l'admet.
— Tu ferais mieux de ne pas sous-estimer tes adversaires, Ruben, lance-t-elle avec une confiance renouvelée. Son ton est provocant, mais je perçois l'adrénaline qui pulse dans ses veines.
Je la regarde, un sourire moqueur se formant sur mes lèvres. Elle croit vraiment pouvoir m'impressionner. Peut-être qu'elle est meilleure qu'avant, mais cela ne change rien au fait que je suis toujours un cran au-dessus.

— C'est mignon que tu croies en tes propres mensonges, Chiquita, dis-je avec une nonchalance feinte. Mon regard ne quitte pas le sien, cherchant à la déstabiliser. Mais la vérité est que je suis toujours un cran au-dessus.

Je vois ses mâchoires se serrer, la tension entre nous est presque palpable. Le champ de tir est devenu un champ de bataille silencieux, où chaque coup de feu résonne comme une déclaration de guerre. Mon pouls est calme, maîtrisé, contrastant avec l'agitation visible d'Iris.

— Et maintenant, qui a pris le dessus ? demande-t-elle en faisant un pas en avant, son arme pointée directement sur moi. Je remarque la menace implicite dans son geste, un défi que je ne peux ignorer.
Je la regarde, mon sourire disparaissant lentement. Le silence s'installe à nouveau dans la salle, un silence oppressant, lourd de sous-entendus. Les échos des tirs résonnent encore, ajoutant une nouvelle couche de tension à l'atmosphère déjà chargée. Je sens la chaleur des balles dans l'air, mêlée à la froideur de mon regard.

— Je n'ai qu'à presser cette détente et ton corps pourrira six pieds sous terre, ajoute-t-elle, ses mains légèrement tremblantes, mais son regard déterminé.
Je reste immobile, mon regard plongé dans le sien. Il y a un frisson d'excitation dans cette confrontation, une ligne que nous sommes tous les deux prêts à franchir. Mais je sais aussi qu'il ne s'agit pas uniquement de ce qui se passe ici, sur ce champ de tir. C'est bien plus que ça. C'est une lutte pour le pouvoir, pour le respect, et pour la place que chacun de nous occupe dans ce monde.