Game of survival

chapitre 1

musique à écouter : can't catch me now d'Olivia rodrigo

1an plus tard.

Je termine de fermer les derniers cartons, les glissant sous mon lit avec l'espoir qu'ils resteront en place pendant mon absence. J'attrape mes valises et fais une dernière vérification pour m'assurer que je n'ai rien oublié. Un soupir m'échappe et je me laisse tomber sur mon lit, épuisée.

- Tu as tout ce qu'il faut, Cariño ?

La voix de Tante Dolorès me tire de mes pensées. Elle est accoudée à ma chaise de bureau, l'air préoccupé.

- Normalement, j'ai tout, on peut y aller, dis-je, les bagages en mains.

- Donne-moi ta valise, vamos.

La grande brune me dépasse et se dirige vers la voiture avec détermination. J'attends qu'elle soit complètement sortie de la pièce avant de sortir mon arme, soigneusement cachée dans un des tiroirs sous mon lit. Je la fixe à ma jambe, dissimulée sous une longue robe noire. Enfin prête, je rejoins ma tante et monte dans la voiture. Après un an d'attente, je suis enfin prête à affronter l'homme que je hais depuis des générations.

Il était temps.

Dolorès interrompt soudainement mes pensées.

- Comment tu te sens ? Tu penses vraiment que c'est la meilleure solution d'aller le voir ?

- Il mérite de se prendre une lame en plein cœur, les yeux dans les yeux. Alors oui, je pense que c'est la meilleure solution.

Rien qu'en repensant à toutes ces histoires, je sens mon cœur s'emballer et la colère monter en moi. Je rêve de serrer mes mains autour de son cou, de le voir mourir par ma faute, de le voir me supplier de le laisser en vie. Mais je sais qu'il ne le fera pas. Mon géniteur garde sa dignité et ne flanche devant personne. C'est l'homme le plus puissant du territoire espagnol, mais aussi le plus recherché.

Dolorès, sentant ma tension, pose une main réconfortante sur mon épaule.

-Tu sais, la vengeance ne ramène jamais la paix. Mais si c'est ce que tu dois faire, alors fais-le. Sache juste que je suis là pour toi, quoi qu'il arrive.

Je hoche la tête, reconnaissante pour son soutien. La route est longue et silencieuse, mais mon esprit est clair. Chaque kilomètre nous rapproche de notre destination, de ce face-à-face inévitable. Mon cœur bat plus fort à chaque instant, mais je suis prête. Il est temps de mettre fin à cette haine qui me consume depuis trop longtemps.

- On est arrivés, Cariño, réveille-toi.

Je sursaute, sortant d'un sommeil troublé pour constater que nous sommes arrêtés devant un fourgon noir. L'adrénaline monte en flèche, sachant que franchir le seuil de cette camionnette signifie jouer ma vie jusqu'à la fin. Je suis pleinement consciente que je n'en sortirai pas indemne. Ce sera ma vie ou la sienne.

Le visage de Tante Dolorès est livide, ses yeux vitreux trahissant son inquiétude. Elle n'a jamais approuvé cette décision, la jugeant immature et dangereuse. Mais elle sait aussi que je ne lâcherai pas l'affaire après ce qu'il nous a fait subir.

Je te vengerai, je te le promets.

Dolorès serre ma main, ses yeux cherchant les miens avant de prononcer des mots que je redoute d'entendre.

- Fais bien attention, mi querida. Tu n'es sûre de rien, alors ne prends pas de décisions hâtives. Tu risquerais de le regretter. Ne te perds pas dans la noirceur de ce monde. Que Dios te proteja, bella.