Game of survival

chapitre 2

Le cœur battant à mille, j'essaye de rester calme et de ne montrer aucune émotion.

Sa voix.

Elle a radicalement changé, passant d'un ton enfantin à un ton rauque. Ça n'est plus du tout le petit bout avec qui je passais le clair de mon temps. Son ton sarcastique est un rappel brutal du fossé qui s'est creusé entre nous deux me rappelant que treize années sont passées.

Tout en le regardant, je réalise que le monde que j'avais laissé derrière moi a changé, littéralement. Ces retrouvailles semblent être comme le début d'un nouveau chapitre de notre histoire, où le temps n'a pas adouci les choses, mais les a rendues plus compliquées et difficiles à comprendre. 

- Ruben, dis-je finalement, en essayant de maintenir ma voix stable. La vie ne t'a pas adouci, à ce que je vois.

Il esquisse un sourire sans joie, ses yeux froids fixés sur moi.

- Pourquoi serais je adouci ? On n'apprend pas la douceur dans ce monde, Iris. Tu devrais le savoir.

Je serre les poings, résistant à l'envie de répliquer avec la même froideur. Je prends une respiration profonde, me préparant à ce qui va suivre. Il est clair que rien ne sera facile ici, que chaque mot, chaque geste sera un pas dans un champ de mines. Mais j'y étais préparée.

- Je suis ici pour des raisons que tu ne comprendrais pas, dis-je d'une voix ferme, avec une pointe de mystère. Des raisons qui ne te concernent pas.

Il hoche la tête, un éclat dangereux dans les yeux.

- Des raisons, hein ? Toujours pleine de secrets, Iris.

Nous restons là, à nous jauger, deux anciens amis désormais séparés par des années de silence et de rancœur. Les souvenirs de notre complicité d'enfance contrastent violemment avec la réalité d'aujourd'hui. Je sens une colère sourde monter en moi, mais je la garde sous contrôle. Chaque mot, chaque regard compte, et je ne peux pas me permettre de perdre cette première bataille.

- La vie nous change tous, Ruben. Parfois, on doit revenir à ses racines pour avancer.

Il plisse les yeux, une lueur de défi brillant dans son regard.

- Eh bien, bonne chance, Iris. Tu vas en avoir besoin.

Le grand brun, m'accorde un dernier regard perçant avant d'extraire une cigarette de son paquet, fourré dans la poche de son jean. Je sens le poids de son regard comme une promesse silencieuse de défis à venir.

Soudain une silhouette apparaît dans mon champ de vision, je n'avais même pas remarqué la présence des autres membres du gang. L'individu esquisse un sourire moqueur dévoilant une dentition parfaite et d'un blanc étincelant, digne d'un mannequin pour une pub de dentifrice.

Il s'avance de façon théâtrale dans ma direction avant de passer une main sur son crâne rasé.

- Hé bien, on dirait qu'on va avoir du divertissement ici.

Il agite la main de manière exagérée et ajoute avec une pointe d'humour :

- Enchanté de te rencontrer, je suis Jaxon. Ici, c'est moi qui mets l'ambiance. Ne fais pas attention à cette tête de con, il fait vivre la misère à tout le monde, dit-il en réalisant un clin d'œil à son pote.

Je réponds par un sourire crispé, mon regard oscillant entre Ruben et Jaxon. Le brun colle son majeur en l'air et lui murmure une insulte, tout en se dirigeant vers la terrasse. Jaxon l'ignore et me présente le reste du groupe.