Amnesia

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Daphné ne peut pas avoir raison.

Je n'aime pas Aaron.

C'est impossible parce que je ne pourrais jamais remplacer Laura, Aglaé et Romain, mes amis de Bordeaux.

*

Je descends à la cuisine dans le but d'aider Aléa. Elle passe son temps dans cette pièce, c'est fou.

-Aléa, tu penses que Daphné est une surdouée?

Elle me regarde, étonnée.

-non, je ne pense pas. Mais si tu parles de son aptitude à découvrir des choses, c'est juste qu'elle est très attentive aux gens, elle aime bien regarder autour d'elle.

-et tu penses qu'elle dit souvent des choses vraies? -j'essaye de paraître naturelle-

-oh, Lune, je ne sais pas. Tu devrais demander à Sam, peut être qu'il sait.

J'ai juste envie de lui crier à la figure: "dis tout de suite que je t'embête hein! Parce que si tu veux je peux partir".

Je tourne les talons et retourne dans ma chambre, furieuse.

*

-Lune? -la petite voix de Daphné résonne dans le noir de ma chambre-

Ça fait plus de deux heures que je me retourne dans mes draps suants pour trouver le sommeil.

-qu'est ce que tu fais ici, Daphné? Tu ne dors pas?

J'essaye de voir son visage mais il fait trop noir. Je me relève un peu et allume la lumière.
Elle parait inquiète.
Je commence à paniquer.

-qu'est ce qui se passe? -je lui demande brutalement-

-il y a des bruits en bas, je n'arrive pas à dormir. J'ai peur, Lune.

Je soupire en essayant de calmer mon cœur.
Il n'y a rien.

-tu ne crois pas que tu es un peu grande pour avoir peur des monstres? Tu sais très bien qu'ils n'existent pas.

-non, Lune. Il y a des bruits. Vraiment.

Je lui fais signe de se mettre dans mon lit et je prends mon téléphone pour qu'il me serve de lampe.

-je vais voir, Daphné. Reste ici et endors toi. Il n'y a rien en bas.

Je sors de la chambre après avoir fait un rapide bisou sur le front de la petite qui tremble de peur.
Je descends les escaliers doucement, pour ne réveiller personne.

Je marche jusqu'à la cuisine.
Rien.

Puis, j'entends.

Il y a des petits coups, comme si on brisait le plus silencieusement possible un objet. Ça vient du salon, ou plutôt de la salle de répétitions des garçons.
Je m'approche et pousse la porte.
Presque immédiatement, les bruits cessent.
Mon rythme cardiaque fait un bond et je respire bruyamment.

-il y a quelqu'un? -dis-je fort pour tenter de me rassurer-

Évidemment, personne ne répond.

On se croirait dans un de ces mauvais films américains.
L'acteur va dans la pièce où le tueur en série l'attend. Il se fait rapidement tuer, sans résistance.
Sauf que là, c'est la vérité.

D'un coup, la porte derrière moi claque.
Je me retourne précipitamment en sursautant.

Heureusement, il n'y a personne.

Unkiss meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant