All I have lost

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J'ai toujours pensé que le fait de déménager était plus ou moins bien.

On perd les amis, notre petit monde bien arrangé, nos habitudes.
On perd notre lycée, nos professeurs énervants, nos camarades.

Mais on découvre de nouvelles choses, de nouveaux horizons, de nouvelles personnes.
On garde notre famille avec nous et les liens les plus forts avec nos amis.

Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je perdrais tout sans rien gagner.
Et que tout le monde autour de moi s'écroulerait en un instant.

Je viens de perdre mes parents dans un accident de train. 50 morts, plus de 75 blessés. Des orphelins, des veuves.

On m'a diagnostiqué une commotion cérébrale.

J'ai regardé la définition sur internet pour essayer de savoir si c'était grave.
Je savais ce que c'était, mais je voulais me rassurer.

Commotion: ébranlement violent de l'organisme ou d'une de ses parties par un choc direct ou indirect -> Traumatisme.

Ça ne m'a pas trop rassuré, finalement.

*

Quelques milliards de crises de pleurs plus tard, on a décidé que j'irais vivre chez ma tante, à Paris.

C'est une belle ville, il parait. Il ne fait pas toujours beau et les gens sont souvent grognons et ils aiment se plaindre mais il y a des choses intéressantes à visiter.

Alors j'ai pris le train pour la ville lumière. J'ai quitté le sud, Bordeaux, pour le ciel gris de Paris.
J'ai quitté tous mes amis et mes parents...

Longtemps dans le train, j'ai regardé le paysage défiler, les yeux embués de larmes.
Et puis, j'ai pris une décision.

Jamais je ne me laisserais faire, jamais je ne voudrais me suicider, parce que si j'ai eu de la chance de ne pas mourir dans cet accident de train, et bien il faut que j'en profite.

*

Je suis descendu du wagon quelques heures après et je me suis dirigée vers la sortie de la gare.
Je redoutais de voir ma tante, je ne la connaissais que très peu et je devrais vivre chez elle jusqu'à l'âge de me débrouiller seule.

J'ai repéré au loin un panneau.

"Lune"

Oui, je m'appelle Lune. Drôle de prénom, je sais. J'ai eu le droit à pas mal de blagues débiles.

"-hé? T'es dans la lune?

-j'ai rendez-vous avec la Lune, mais la Lune n'est pas là et le soleil attend."

Autant dire que ça ne volait pas très haut.
*
Je levais les sourcils de dépit à ces souvenirs et m'avançais vers la personne qui tenait le panneau en luttant contre le flot incessant de voyageurs qui entraient et sortaient de la gare.

-Lune, c'est toi? -une femme d'une quarantaine d'année me jaugeait de ses yeux bleus-gris. Ma tante-

-ouais, c'est moi -j'ai soupiré-

-qu'est ce qu'il y a? Le voyage ne s'est pas bien passé? -elle semblait mi-joyeuse, mi-inquiète.

-si, si...

J'ai tourné la tête une dernière fois vers la gare et je me suis dit que c'était fini, qu'il fallait passer à autre chose et que dans tous les cas, mes parents n'allaient pas revenir.
Ma tante m'avait déjà pris mon bagage des mains, l'avait mis dans le coffre et était monté dans la voiture.

-Lune, ma chérie, tu viens? -elle sourit en ouvrant sa portière-

J'ai encore soupiré et j'ai acquiescé.
Je suis montée à la place passager.

-alors, tu es en première? -je senti qu'elle essayait de détendre l'atmosphère pesante-

-ouais, en première.

Ces jours-ci, je n'avais pas envie et je n'arrivais pas à tenir une conversation.
Signe plutôt normal, je trouve.

Tous les médecins avaient dit qu'il fallait que je fasse des efforts parce que j'étais en train de me renfermer sur moi-même et que bientôt, je ne parlerais plus.

-tu seras probablement dans la classe de Sam, oui... Je demanderais qu'ils te mettent dans sa classe -elle m'adressa un petit sourire que j'essayais de lui rendre, mais une grimace s'étala sur mon visage-

-merci, mais vous savez, je n'ai pas besoin. Je me débrouillerais.

-j'insiste, Lune. Sam est très sympa et il te fera visiter le lycée.

Je me suis massée les tempes parce que son "blabla-tage" incessant commençait à me taper sur les nerfs.
Elle a pris ça comme un mouvement de tristesse et je me suis réjouie qu'elle ne me connaisse pas vraiment.

J'ai tout perdu.

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Bonjour,
Voici le premier chapitre de "Unkiss me". J'espère que vous aimez. N'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour me faire partager votre ressenti et pour savoir si cette histoire en "vaut la peine".

Je ne sais pas si je posterais souvent. Parce que j'ai déjà un compte instagram et plusieurs histoires en cours.
Donc ça fait beaucoup de travail.
J'essayerais une fois par semaine. Je pense que je ne pourrais pas faire plus.
On verra.

En tout cas, merci d'avoir lu.

Unkiss meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant