Chapitre 8

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  Hermione était assise sur son lit, faisant les nombreux devoirs que les professeurs leur avaient déjà donné, lorsqu'elle entendit le tableau masquant l'entrée du dortoir pivoter. En bas, des pas furieux allaient et venaient devant la cheminée. Des objets volèrent avant de se fracasser contre le mur. Le fauteuil grinça lorsque quelqu'un s'assit dessus. Puis, des sanglots résonnèrent jusqu'aux oreilles de la Griffondor.

Malefoy tenait son visage entre ses mains. Il semblait désespéré, perdu et la rouge et or en resta bouche bée. On était vraiment loin de l'habituelle supériorité du Serpentard. Hermione réfléchissait : c'était la première fois qu'elle le voyait pleurer.

Il n'avait pas remarqué sa présence puisqu'elle se tenait dans son dos. Alors, elle s'approcha, s'assit sur l'accoudoir du fauteuil et posa une main sur son épaule en guise de réconfort. Il leva les yeux vers elle. Ils étaient rouges et remplis de larmes. Il détourna la tête pour qu'elle ne le voie pas pleurer. Mais Hermione n'était pas décidée à le laisser comme ça. Elle lui prit la main et le força à se lever. Puis, elle l'emmena dans le dortoir, prit un paquet de mouchoirs sur sa table de chevet et lui tendit. Il essuya ses larmes et leva les yeux vers elle. D'un mouvement, la rouge et or l'attira contre elle. Leurs corps se trouvèrent et il la serra plus fort.

Quelques minutes plus tard, les deux anciens ennemis se séparèrent. Ils s'observèrent un long moment en silence. Hermione contemplait chaque détail du visage de Drago. Il était si beau. Chaque parcelle de son visage réchauffait le regard déjà brûlant de la Griffondor. Drago, quant à lui, se contentait à fixer les lèvres de la jeune femme. Il avait envie d'y poser les siennes et son regard, d'habitude si froid et clair, s'était assombri. Il devait s'éloigner d'elle. Il le devait. Mais il ne pouvait pas. Comme s'ils étaient liés par un sortilège qu'aucun d'eux ne pouvait briser.

Pour le plus grand plaisir du Serpentard, Hermione rompit le contact visuel la première pour poser ses lèvres sur celle du préfet. C'était un baiser passionné, Drago ressentit la lionne pour la première fois au fond de la rouge et or. Il lui rendit son baiser avec plus de fougue encore. Lorsqu'il voulut s'éloigner d'elle pour lui permettre de reprendre son souffle, la préfète passa ses mains dans les cheveux blonds de son colocataire pour lui intimer l'ordre de continuer. Il posa alors ses mains sur sa taille et l'attira encore plus proche de lui. Leurs langues se mêlèrent dans une danse qu'elles seules connaissaient. La rouge et or entreprit d'enlever un à un les boutons de la chemise du serpent.

Ils furent une nouvelle fois contraints de se séparer lorsqu'ils entendirent quelqu'un frapper sur le tableau masquant l'entrée du dortoir. Il était déjà tard, mais pas assez pour que le repas soit servi. Les deux préfets allèrent donc ouvrir ensemble et découvrirent Blaise, qui entra sans avoir été invité. Assez surpris, ils le suivirent dans la pièce principale où ils se trouvèrent face à lui. Devant le grand sourire du Serpentard brun, les colocataires restèrent bouche bée. Alors, il décida de parler :

- Vous allez bien ensemble, finalement ! Lança-t-il avec un clin d'œil.

Cette phrase suffit à faire rougir la Griffondor et à énerver le Serpentard. Il lança un regard noir à son meilleur ami. Mais de quoi il se mêle celui-là ?! Lorsque la rouge et or aperçu le regard furieux que Drago avait lancé à son meilleur ami, son geste naturel fut de lui prendre la main. Ce simple touché calma aussitôt Malefoy et Blaise sourit de plus belle mais ne dit rien.

Il comprit bientôt que les deux préfets n'avaient pas vraiment envie qu'il reste. Il ne prit même pas la peine de les saluer avant de sortir. Le silence régnait dans le dortoir. Un silence lourd au milieu duquel se trouvait Hermione et Drago, se tenant toujours la main. Une certaine tension était apparue entre les deux anciens ennemis. Après la gêne que la Griffondor avait ressentie devant l'intervention de Zabini, elle était furieuse. Comment Drago avait-il osé parler d'elle à son imbécile d'ami ? Maintenant, toute l'école allait être au courant ! Et ça, ce n'était vraiment pas possible. Ce n'était pas le moment que Ronald apprenne ça, surtout pas de la bouche d'un misérable Serpentard. Elle fixait le sol en laissant ses pensées imaginer les pires scénarios.

Drago aussi était furieux, mais sa colère était plutôt dirigée vers son meilleur ami. Comment avait-il pu lui faire ça ?! Ce n'était pas possible, il était en plein cauchemar ! Du coin de l'œil, il observait la réaction de sa colocataire. Elle avait le regard perdu dans le vide, les yeux remplis de larmes. Il se demandait bien à quoi elle pouvait bien penser. Drago ne supportait pas l'idée qu'elle puisse être malheureuse. Cette pensée l'intrigua d'ailleurs. C'était bien la première fois qu'il se faisait du souci pour une fille. De plus, une Sang-De... Une Née-Moldue ! Et une Griffondor ! Décidément, le grand et puissant Malefoy était tombé bien bas. Ce pourrait-il que son meilleur ami aie raison ? Qu'il ne soit pas tombé bas mais bel et bien amoureux ? Pour la première fois de sa vie, Drago prit en compte la possibilité qu'une fille puisse l'affaiblir et le rendre plus fort. Il évalua la possibilité qu'une fille puisse être responsable de son malheur aussi bien que de son bonheur.

Bientôt, les deux jeunes gens furent de nouveau surpris par un coup discret à l'entrée. Ginny était venue chercher sa meilleure amie pour le dîner. Même si elle se rendait bien compte que son amie n'était pas dans son état normal, elle savait d'expérience que si elle voulait parler, Hermione le ferait d'elle-même. Alors, dans le plus grand des silences, elles se rendirent côte à côte jusqu'à la Grande Salle. Lorsqu'Harry vit les yeux larmoyants de sa meilleure amie, il lança un regard interrogatif vers sa petite amie qui se contenta de hausser les épaules. Il était évident qu'Hermione n'avait pas envie de parler, alors Harry se contenta de se lever et de la serrer dans ses bras.

Assis auprès de ses amis, Drago tenait son visage entre ses mains, le regard tourné vers la table des Griffondors. Un élan de haine fusa dans ses veines lorsque "L'élu" serra contre lui la seule personne qui hantait ses pensées. Après un instant, le préfet se rendit compte qu'il en voulait plutôt à lui-même d'éprouver autant de sentiments pour cette fille. Il était même devenu jaloux !

DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant