Dramione

Chapitre 10

Drago avait gardé ce sourire narquois accroché à son visage même lorsque Hermione était entré dans la chambre. Comme il adorait l'emmerder! Mais maintenant, c'était différent. Il ne l'embêtait plus pour la rendre malheureuse, comme avant, mais plutôt par défi, par jeu. Toujours allongé sur son lit, les yeux fixés sur un parchemin dont il ne comprenait pas la moitié, il réfléchissait intensément. Comme tout Malefoy, il disposait d'une assez bonne capacité à élaborer des plans et à en tirer un avantage certain. Ainsi, il pensait à la prochaine fois où il déciderait de s'attaquer à sa pour le moins séduisante et on ne peut plus attirante colocataire. 

A l'opposé de la pièce, Hermione fixait le Serpentard tout en se séchant les cheveux grâce à un souffle d'air chaud produit avec sa baguette. Était-ce la lecture de ces 45 cm de parchemins qui le plongeait dans cette intense réflexion? Elle en doutait sincèrement. Alors, à quoi pensait-il? Un simple Serpentard était déjà une menace, mais un Serpentard plongé en une intense réflexion, ce ne pouvait être que pire. Au moins, elle était sûre qu'il ne pensait pas à elle. N'étaient-ils pas censés se détester depuis tant d'années? D'accord, la merveilleuse idée de Dumbledore pour rapprocher les maisons lui avait fait découvrir des aspects... Pour le moins alléchants de son détestable colocataire. 

Elle se tournait et se retournait sans trouver le sommeil. Drago non plus ne dormait pas, à en croire les soupirs de lamentation qu'il poussait à intervalles beaucoup trop rapprochés au goût de Hermione. Elle n'avait aucun moyen de savoir l'heure qu'il était et ne voulait de toutes façons pas le savoir. Elle ne tenait pas en place, avait chaud puis froid... La pleine lune brillait par la fenêtre du dortoir et la Griffondor savait qu'elle ne fermerait pas l'oeil. La lune avait un grand effet sur elle, elle le savait pertinemment. *Nouveau soupir.* Hermione leva les yeux au ciel et serra les poings à ce son répété. Arrrgh mais il ne pouvait pas s'endormir celui-là? Ainsi, elle pourrait peut-être espérer dormir à son tour. La préfète avait, en plus de ça, une grosse journée le lendemain qui commençait par un contrôle en classe de potions. «Avec les Serpentards» se rappela-t-elle. «Merde!»

Bon, ok, d'habitude, le Serpentard avait le sommeil plutôt lourd, mais ce soir, pas moyen de trouver le sommeil... Il se retourna une nouvelle fois dans son lit et soupira de nouveau. Un rayon de lune éclairait la pièce et dans cette position il apercevait Hermione à l'opposé de lui, le regard fixé au plafond. Elle ne clignait presque pas des yeux mais son regard ne changeait pas de direction, comme si elle avait peur de croiser celui de Drago. «Saleté de pleine lune!» pensa-t-il. La Griffondor tourna brusquement la tête vers lui. 

- J'ai parlé à voix haute, c'est ça? Questionna-t-il.

- Hum... Plutôt oui, sourit Hermione. Toi aussi elle t'empêche de dormir?

- Il n'existerait pas un sort pour la faire disparaître? Dit le préfet pour seule réponse.

- Malheureusement non, sinon ne t'en fais pas que ce serait fait, répondit-elle. 

La brune s'assit sur son lit et attendit que Drago en fasse de même. Il la fixa un moment et, voyant son regard insistant, s'exécuta. 

- Ok, alors on fait quoi? Demanda-t-il.

- J'en sais rien, on va s'asseoir? Pour... parler ou je sais pas...

«Attends, c'est bizarre ça, non? Tu viens vraiment de dire ça?»

- Hum... O... oui, je pense que ça peut nous distraire un peu. 

Alors Drago se leva et enfila un simple tee-shirt au-dessus de son caleçon noir. Hermione n'avait pas pu s'empêcher de mater. «Méchante fille!» se sermonna-t-elle intérieurement. La préfète baissa  le regard sur sa poitrine: son débardeur lui faisait un grand décolleté... Peu importait, elle ne savait de toute façon pas où elle avait mis sa robe de chambre. Alors elle se leva à son tour et descendit dans le salon à la suite de son colocataire. 

Celui-ci était déjà assit sur le fauteuil préféré d'Hermione et fixait la porte d'un regard fatigué. Il esquissa un semblant de sourire en la voyant entrer mais reprit immédiatement un air impassible. «Trop tard, beau blond» pensa la jeune femme «Je t'ai vu». Drago rougit légèrement après que la préfète aie formulé cette pensée dans sa tête, comme s'il l'avait entendu.

- Tu as pris mon fauteuil préféré, fit remarquer la belle brune.

- Ne penses pas que je vais te le rendre, beauté. 

- Peu importe, je prends le tien, répondit-elle en s'y asseyant le plus doucement possible. 

- Fais-toi plaisir.

- On est ici p... pour parler, n'est-ce pas?

- Est-ce que je t'intimide, Hermione? On dirait Quirell à bégayer. Rit le Serpentard

- Tu ne m'intimide pas le moins du monde, Drago. Je trouve simplement cette situation.. étrange.

- On est deux alors. Si on m'avait dit qu'un jour j'allais me lever en pleine nuit pour parler avec toi, je lui aurait sans doute rit au nez! 

- Pourquoi tu me déteste autant, Drago?

- Longue histoire, beauté.

- On a toute la nuit alors commence ta longue histoire, beauté.

- Tu ne veux pas la connaître, Hermione j't'assu...

Le regard noir de l'intéressée devait être assez effrayant pour dissuader le vert et argent de terminer sa phrase.

- Ok, j'ai compris, reprit-il. Tout à commencer au manoir Malfoy, bébé Drago à 8 ans. Ouais, tu m'as entendu beauté, 8 ans seulement. Papa Lucius n'est pas très gentil avec ceux qu'il appelle "Sang-De-Bourbe"mais bébé Drago ne sait pas qui sont ces gens. Il ne va pas tarder à le savoir. Papa Lucius avait enfermé une de ces personnes dans les cachots du manoir pour... s'amuser. Et bébé Drago, vilain garçon, est descendu au cachots parce qu'il avait entendu crier. Il est descendu alors qu'il n'avait pas le droit, Hermione. Et papa Lucius a vu bébé Drago devant lui pendant qu'il était en train de torturer un de ces sales gens, juste pour s'amuser. Papa Lucius est un connard, Hermione, et même si je lui dois fidélité à vie, je ne peux pas le blairer. Mais papa Lucius a quand même réussi à faire quelque chose à bébé Drago. Il lui a mis dans la tête toute sorte de conneries sur ces Sang-De-Bourbe et bébé Drago était trop faible pour envoyer papa Lucius se faire foutre. Voilà pourquoi je te déteste, Hermione. Ce n'est pas toi, c'est mon père, et rien ne pourra changer cela. Maintenant si tu le veux bien, je vais essayer de dormir.

Et il se leva et quitta la pièce, comme ça.