Chapitre 9

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Mettre les choses au clair dans son esprit devenait une priorité pour Drago. Il n'en pouvait plus de se poser tant de questions: il devait trouver des réponses et vite. Le meilleur endroit pour réfléchir à Poudlard restait la bibliothèque. Ainsi, bien après que la majorité de ses amis aient quitté la Grande Salle, alors que le plafond magique promettait une sublime nuit étoilée, il se rendit dans le lieu certainement le plus magique de l'école des sorciers. Assis près d'une grande fenêtre, un livre sur le Quidditch qu'il avait déjà lu posé sur les genoux, il regardait le ciel.

Son regard brun sombre ne cessait de se lever vers le visage d'ange du préfet. Il avait presque l'air intelligent, ainsi, et même agréable, pensa Hermione. Elle était en train de rédiger un petit exposé pour le cours de métamorphose, même si celui-ci était à rendre pour bien plus tard. Cela l'ennuyait vraiment de rédiger un texte sur quelque chose qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Alors, dans le silence régnant dans la bibliothèque, elle rangea parchemin, livres et plumes dans son sac avant de se diriger vers son colocataire.

Il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne l'avait pas vu arriver. Pour attirer son attention, elle posa sa main douce et chaude sur son bras. Le Serpentard sursauta violemment, glissa son regard de la main posée sur lui jusqu'au visage délicat de la rouge et or et lui sourit froidement.

-Granger! Quel plaisir! Ironisa-t-il.

-Un livre? Malefoy, tu sais réellement lire? Mais... Moi qui croyais que tu étais complètement idiot, je me suis trompée, s'inclina-t-elle en mordillant sa lèvre inférieure.

-Comme quoi même la Miss-Je-Sais-Tout peut se tromper, constata-t-il en observant le dernier Serdaigle quitter la pièce. 

Il se leva, faisant tomber le livre de ses genoux, s'approcha d'elle et lui murmura :

-Ne te mords pas la lèvre, pour l'amour de Dieu. 

Hermione savait parfaitement que personne à part elle n'avait pu entendre ces quelques mots, qui résonnèrent en elle. Depuis qu'ils se connaissaient, Malefoy n'avait qu'une seule idée en tête: l'agacer. Lorsque cette pensée traversa l'esprit de la préfète, elle sourit légèrement, passa devant son colocataire sans un regard pour lui et se pencha en avant, très bas, pour ramasser le livre au sol. Elle le prit, observa un instant la fine chaîne dorée qui formait le titre et fit une grimace. Du Quidditch! C'était donc la seule chose qui intéressait les garçons? 

-Quoi? Grogna Malefoy lorsqu'il vit sa tête.

-Rien, hésita Granger. Simplement, je n'aime pas le Quidditch, voilà tout. 

L'expression du Serpentard passa de curieux à indigné:

-Comment ça, tu n'aime pas le Quidditch?! 

-Qu'y a-t-il de si choquant? Beaucoup de monde n'aime pas le Quidditch...

-Pas dans le monde sorcier, en tout cas! Malgré toutes les relations que mon père possède, tu demeure la première que je côtoie qui n'aime pas cela. 

-Je n'y peut rien écoute! C'est ainsi, je trouve que ce n'est pas un sport intéressant. 

Le préfet semblait réellement choqué par les propos de sa camarade. 

-Je peux te faire changer d'avis, déclara-t-il simplement. Donne-moi trois jours, Hermione, et tu voueras un véritable culte à ce sport, comme nous tous ici. 

Hermione haussa un sourcil, sceptique. Il était tellement passionné par cette activité qu'il pensait vraiment la faire changer d'avis! Cela la faisait vraiment bien rire! 

-Et si tu n'y arrive pas? Questionna-t-elle.

-Ne commences pas avec ton côté négatif! Mais si, étrangement, cela arrive, je te devrai une faveur. 

Ils avaient commencé à marcher dans les couloirs, côte à côte, effectuant leur ronde côte à côte. Vingt petites minutes plus tard, ils étaient enfin devant leur dortoir. Toujours d'humeur taquine, Hermione passa devant et s'avança avec une démarche féline en prononçant le mot de passe. Elle posa son sac à terre à côté de l'entrée et se tourna vers son colocataire:

- Je vais prendre ma douche, je reviens, murmura-t-elle en se mordant la lèvre.

Elle savait que cela le rendait fou et elle en profitait bien.  Elle avait enfin un moyen pour lui faire perdre ses moyens. Elle se contenta donc de passer sa main dans ses cheveux quelque peu emmêlés et se dirigea vers la salle de bains. 

Elle ôta rapidement ses vêtements et se retrouva nue devant le miroir. Elle passa un petit instant à détailler son corps. Les hématomes que Ronald lui avait laissé avaient presque disparus, lui laissant de légères marques disgracieuses sur les cuisses. Elle remarqua alors que sa poitrine avait de nouveau grossi: bientôt, ses soutiens-gorges ne lui iraient plus. Peu importe, une sortie à Pré-Au-Lard approchait. Elle irait en acheter à ce moment-là avec Ginny. 

Après une douche brûlante et rapide, elle s'essuya et chercha autour d'elle, en vain, ses vêtements. La poisse! Elle les avait oublié et la seule serviette qui lui restait était si courte qu'elle devait la descendre au maximum pour cacher ses fesses. Peu importe, elle devait sortir comme ça. 

Dans le dortoir, allongé sur son lit, Drago griffonnait nerveusement sur un petit carnet. Lorsque Hermione entra dans la chambre, il en lâcha son stylo. La minuscule serviette qui l'entourait était trop petite pour masquer ses interminables jambes. 

-Aurais-tu oublier tes vêtements, chère colocataire? Questionna-t-il.

-Arrête, Drago, j'ai besoin de ton aide. Lève-toi, s'il-te-plaît. 

-Pauvre Hermi a besoin d'aide? Se moqua-t-il. 

Le regard noir que lui lança sa colocataire fit évanouir le sourire narquois de son visage. Il se leva et se dirigea vers elle:

-Voilà, je suis là, ça va! Je me moquais de toi, c'est tout. Les Miss-Je-Sais-Tout devraient vraiment adopter le sens de l'humour! Qu'est-ce que tu veux?

-Des vêtements, Drago, des vêtements... Souffla-t-elle. Mes sous-vêtements sont dans le tiroir du bas, et avec un minimum de logique tu auras remarqué que je ne peux pas vraiment me pencher.

Toujours armé d'un sourire narquois, Malefoy s'exécuta. Il lui tendit ses vêtements sans dire un mot. Hermione sorti de la pièce en levant les yeux aux ciel et en croisant les mains dans son dos. Le Serpentard éclata de rire et se recoucha sur son lit.



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