Dramione

Chapitre 12

Ses jolis yeux noisettes  s'ouvrirent, un peu étourdis. La pièce lui paraissait différente et son esprit encore endormi ne saisissait pas pourquoi. Elle dû se lever, apercevoir son lit encore fait et se retourner sur Drago pour comprendre que si la pièce lui semblait différente, c'est parce qu'elle ne la voyait pas depuis son lit. Elle plaqua sa main sur sa bouche lorsque les événements de la nuit dernière lui revinrent en mémoire. «C'est mauvais, très mauvais ça Granger!» Oh. Mon. Dieu. Mais qu'avait-elle fait? Avait-elle réellement... Couché... Avec Malefoy dans son lit? Le Serpentard était encore profondément endormi et à en juger par l'aube qui perçait tout juste l'horizon, il n'avait pas tord. Cependant, toute idée de sommeil avait quitté ses pensées. Elle était effarée à l'idée de ce que diraient Harry et Ginny s'ils savaient... Ce qu'elle avait fait. Impossible de leur en parler. Personne ne comprendrait. Elle s'éloigna du lit à reculons, priant pour que Drago ne se réveille pas, prit des vêtements au hasard dans sa commode et fila à la douche. Là au moins, elle pourrait réfléchir calmement. 

Drago s'éveilla alors que la préfète était encore sous la douche. La sensation que quelque chose manquait à son côté l'avait tiré d'un sommeil paisible. Lorsqu'il posa la main sur l'oreiller à côté de lui, les dernières traces de la chaleur du corps de sa colocataire contre lui étaient sur le point de s'évanouir. Il se dressa sur un coude pour voir si elle était retournée dans son lit mais le trouva fait, sans trace d'Hermione. Il comprit alors où elle était en entendant vaguement l'eau couler. Elle prenait sa douche. Malgré la fulgurante envie qu'il avait d'aller la rejoindre, il savait qu'elle ne serait pas tout à fait de cet avis. Il se leva, baissa les yeux pour constater qu'il était encore nu et enfila sa robe de chambre avant de descendre dans le salon. Il s'assit dans son fauteuil préféré, alluma un petit feu dans l'âtre de la cheminée qui lui faisait face d'un coup de baguette et attendit que la préfète sorte de la salle de bain pour prendre sa place. Son regard se perdit rapidement dans la danse des flammes et il ressassa chaque seconde de la nuit dernière, se refaisant la scène dans sa tête, les courbes de la Griffondor ancrées dans son esprit.

Elle était sur le point d'enfiler son haut lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas pris de soutient-gorge. Pensant que le jeune préfet était encore endormi, elle décida de sortir de la salle de bain sans son haut pour aller en chercher un rapidement. Elle trébucha dans son sac laissé près de la porte avec bruit et grimaça à l'idée que cela ait pu réveiller son colocataire. 

-La serviette c'est autour du corps, pas dans les cheveux, remarqua une voix masculine. 

Elle se tourna avec horreur vers la cheminée et aperçu Drago, un petit sourire aux lèvres. Elle croisa vivement les bras sur sa poitrine nue en se mordant la lèvre inférieure. Lentement, elle observa le Serpentard se lever de son siège et s'approcher d'elle jusqu'à ce qu'il se trouve juste devant elle. «Ça me rend fou! Comment est-ce possible que ça me fasse cet effet?»

-Tu penses une nouvelle fois à voix haute, beauté, murmura Hermione. 

Le jeune homme s'approcha encore un peu. Il pouvait sentir le souffle de la jeune femme dans son cou. Ils se regardaient droit dans les yeux, contraste saisissant entre le chaud et le froid, entre le gris et le brun, entre la douceur et.. la douceur? Quoi Drago, sérieusement? Tu ne nous as pas habitué à cela en regardant Granger!

-Tu me fais toujours autant d'effet, Hermione, susurra-t-il à son oreille. 

-Je t'avoue que tu ne me laisses pas indifférente non plus, Drago, répondit lentement la jeune femme.

L'intéressé sourit en entendant ces mots et prit Hermione par les épaules. Lentement, il la poussa jusqu'à la porte de la salle de bain et retira la jupe qu'elle portait déjà ainsi que la serviette qui couvrait ses cheveux. Il fixa la préfète dans les yeux tandis qu'il enlevait sa propre robe de chambre, qui constituait son unique vêtement. 

Elle soutint son regard, résistant à la tentation de baisser les yeux sur son torse pour en observer les moindres détails, ancrer dans son esprit la moindre courbure de ses muscles saillants. Elle savait parfaitement qu'il ne l'avait pas conduit ici pour obtenir de la compagnie lors de sa douche mais cela ne la dérangeait pour ainsi dire.. pas du tout. En fait, ce qu'elle avait ressenti hier avait été si puissant qu'elle était certaine qu'elle ne réussirait pas à vivre en compagnie du préfet jusqu'au reste de l'année sans y goûter de nouveau. Elle savait également que ce serait compliqué à cacher à ses amis. Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, c'était si Drago jouait avec elle ou si il l'appréciait pour sa juste valeur. Ce qu'elle ignorait encore, c'était que le jeune homme en face d'elle se faisait exactement les mêmes réflexions à l'égard de la préfète. 

Il ne pouvait plus soutenir son regard déjà brûlant. Ses membres étaient électrifiés par une tension qu'il ne connaissait que trop bien: il avait envie d'elle. Là, maintenant, contre ce mur, sous l'eau chaude de la douche qui mouillerait leurs corps. D'un geste, il alluma l'eau et la poussa dans la douche en se mordant la lèvre. L'eau n'avait même pas eu le temps de chauffer et était même glacée que Drago s'était déjà emparé des lèvres d'Hermione et qu'il la pressait contre le mur derrière elle. Bientôt, il fit jouer de ses muscles pour la porter et la placer, jambes écartées, contre le mur. La lionne avait passé ses bras autour de la nuque du garçon et ferma les yeux lorsqu'il pénétra lentement en elle. Il continuait à l'embrasser et elle gémissait tout contre ses lèvres. Il ne sépara leur bouche qu'un instant pour la regarder dans les yeux et lui murmurer à quel point elle était belle. C'est enfin après plusieurs minutes qu'ils jouirent ensemble, leurs cris se noyant dans le bruit de l'eau ruisselant sur leurs corps. Ils se séchèrent et s'habillèrent ensuite en silence, se regardant souvent, de larges sourires aux lèvres. 

Enfin, ils prirent leurs sacs et sortir du dortoir chacun de leur côté en se lançant un regard lourd de sous-entendus pour la suite des événements. Ce regard promettait qu'ils se retrouveraient de nouveau ce soir, seuls. Ce regard promettait qu'ils garderaient leur petit jeu secret, auprès des Griffondors comme des Serpentards. Ce regard promettait que, quoi qu'il arrive, ils pouvaient désormais se faire confiance et que les mots qu'ils devraient se lancer en présence des autres ne compteraient plus. Ce regard promettait tellement de choses que je ne peux pas en faire une liste complète.