C'était écrit.

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Les pieds dans le vide, Neus regardait avec attention le manteau de neige qui recouvrait le jardin familial. Elle repensait aux paroles de son arrière grand-mère, et essayait de l'imaginer une centaine d'années plutôt au bord de la plage de la Barceloneta, et non avec un bonnet sur la tête. Le monde avait bien changé.

- Neus ! Tu comptes sauter de ton balcon ?

- Avant on dit « bonjour cousine d'amour », rétorqua la jeune femme avant de rentrer dans sa chambre.

- T'as les pieds bleus, fit remarquer Cristian.

- C'est vrai qu'à rester dehors en plein été, je vais bronzer. Intelligence incarnée, je t'aime.

- Allez, dépêche toi. Bo m'a dit qu'il y aurait...

 Il ne termina pas sa phrase devant la moue dédaigneuse de Neus.

- On les aime pas non plus, tu le sais très bien.

- On y peut rien. Elisa, Bo et Marti nous rejoignent.

- S'ils y sont pas déjà vu comment tu traines.

- Je t'attends.

- Non, c'est moi.

 Les deux cousins continuèrent de se disputer jusqu'à arriver devant l'enceinte qui avait servi de stade pour l'équipe B du Barça.

- Tu te rends compte, mon arrière grand-mère m'amène dans l'ancien stade du Barça, et il est pratiquement plein à chaque fois.

- C'est la nostalgie. Regarde ici, personne ne vient, et quand tu le réserves, faut que quelqu'un fasse pareil au Mini.

- Enfin ! S'exclama Bojan, lorsqu'il rentèrent dans l'enceinte.

- Mon amouuuur, tu m'as manquée toi aussi, se moqua Neus en sautant dans les bras de son meilleur ami.

- Puis faut pas le dire à moi, avec Elisa, on vient juste vous regarder vous amuser avec un ballon, et une cage de football.

 Le football, l'unique chose qui n'avait pas changé. Malgré les nouveaux moyens de la médecine, et la récupération de blessure plus rapide, il restait le même sport, celui qui fait déplacé des foules dans des stades, et qui passionne.

 Des rires s'élevèrent sur leur gauche, ils n'eurent pas besoin de regarder, ils savaient tous qui s'approchaient. Marc Bartra, Marc Muniesa , Sergi Roberto, Sergio Canales, et Andreu Fontàs. Ils étaient tous dans le même lycée, et dans la même classe. Ils étaient la soit-disant élite, celle qui réussirait dans le football et dans la vie. De l'autre côté, il y avait Cristian Tello, Bojan Krkic, et Marti Riverola, merveilleusement doués au football, mais sans les moyens. Alors ils s'entrainaient au maximum, étudiaient comme des forcenés. Ils voulaient réussir, et ils s'en donnaient les moyens.

- Arrête de les regarder comme ça, Neus.

- Marti.. C'est moi qu'ils ont enfermé dans un placard, pas toi.

 Neus s'installa à côté d'Elisa confortablement installé dans les gradins. Elles parlèrent de tout et de rien, se moquant de leurs amis quelques fois. Il s'était installé cette amitié, où les mots ne sont pas toujours nécessaires entre elles, elles se comprenaient, mais cela ne les empêchait pas pour autant de discuter pendant des heures et des heures.

 Les deux heures touchaient à leur fin, les cinq amis se dirigèrent vers la sortie.

- Attendez, j'ai oublié mon écharpe je reviens.

 La catalane courrut jusqu'à la place qu'elle occupait quelques minutes plus tôt, et récupéra son écharpe. Elle marchait vite dans les couloirs du Mini Estadi, sans vraiment regarder où elle allait. C'est logiquement qu'elle rentra dans quelqu'un. En levant les yeux, Neus voulut mourir.

- Je suis maudite, je suis maudite, je suis maudite, se répétait-elle intérieurement.

- Tu tiens pas débout Tello.

- Ouais, c'est ça Bartra.

 Neus partit en courant, c'était complètement idiot. Elle détalait comme un lapin devant un chasseur, mais elle ne voulait pas rester une minute de plus près de Marc Bartra. Arrivée sur le parking, elle chercha la voiture de son cousin, elle ne m'y pas longtemps à le repérer.

- Allez mes chouchous, arrêtez de vous bissouiller, j'ai froid. A demain, Marti.

- Neus, je te déteste, fit Cristian en détachant chaque syllabe.

- Allez, on le sait tous que vous allez finir ensemble.

 Cristian démarra la voiture pour raccompagner Neus, un vieux tube catalan tournait dans l'autoradio. Elle savait qu'il ne lui en voudra pas, il râlerait juste quelques heures, puis cela passerait.

Neus avait toujours préféré Barcelone de nuit, marcher avec ses amis dans les rues du Raval, ou sur la plage, le long des avenues éclairées. Mais se retrouver devant le stade de Montjuic, descendre quelques marches pour se retrouver au niveau de la tour calatrava et voir la ville s'étendre à ses pieds.

- C'est pas que c'est cool d'être ici, mais si on bougeait, proposa Bojan.

 Ils prirent un taxi, tous les quatre entassés sur la banquette arriève, avant qu'ils n'arrivent dans le centre de Barcelone. Ils croisèrent Bartra et sa bande.

- Encore eux, marmonna Cristian.

Neus voulait s'enfoncer sous terre, ses joues virèrent au rouge quand les yeux de Bartra se posa sur elle, un sourire en coin. L'amour divin est dans une de ses caresses, et je vois le ciel dans ses yeux bleus.

C'était écrit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant