V- En ocasiones, no hay una próxima vez

40 2 1
                                    

Neus attendant devant l'ancienne partie du Liceo. La structure de base, ou les vestiges avaient été conservés comme hall d'entrée, la nouvelle partie était toute en démesure, elle s'élevait sur près de 300 mètres de haut. Pourtant la moitié de Barcelone n'y rentrait pas. La jeune catalane enfonça son bonnet encore plus sur sa tête. Il neigeait de nouveau, pourtant l'été revenait dans un peu plus de deux mois, mais le temps était froid et gris. Elle avait toujours aimé sa ville recouverte d'un manteau blanc, mais le soleil lui manquait. Alvaro l'interrompit en pleine réflexion.

- 20h01, tu es en retard je ne sais pas si je vais pouvoir accepter de t'accompagner je ne sais où.

Comme seule réponse, elle reçut une boule de neige.

- Non mais Vazquez tu me fais pas ça, répondit-elle faussement choquée avant de lui sauter sur le dos.

Ils ne se connaissaient que depuis quatre jours, et sortaient plutôt officieusement ensemble. Neus suivit le catalan jusqu'à un de ses restaurants au bord de la plage où manger dehors n'était pas un supplice grâce aux chauffages extérieurs.

- C'est beau, fit Neus en regardant les lumières scintillaient dans la mer.

- On peut donc dire qu'on... sort officiellement ensemble.

- Évidemment !

A la fin de la soirée, Alvaro et Neus étaient installés dans une salle de cinéma vide, le film ne les intéressait plus. Ils avaient décroché après vingt minutes, mais restaient à l'intérieur. Autant rester dans une salle chauffée pour ne pas avoir perdu leur argent.

- Pourquoi tu rigoles ?

- Je repense quand tu m'as fait le chat.

- Vas-y moque toi de moi, t'aimerais bien que je te refasse le chat dans les mêmes circonstances que la dernière fois.

- Bien sûr! Qu'est-ce que tu crois ? Répondit-il en l'embrassant.

Lorsque Neus rentra chez elle, il était une heure du matin passée mais elle trouva quand même Bojan devant sa porte.

- On parlera demain.

Elle ne le laissa pas dire plus, et monta dans sa chambre. Pourtant elle n'avait pas envie de lui parler, et n'aurait sûrement pas envie le lendemain, mais elle le devait. Il était malgré tout son meilleur ami, et même si le snober devant sa porte à une heure avancée de la soirée n'était pas la meilleure solution, elle ne pouvait pas s'empêcher de lui montrer qu'elle lui en voulait.

Marc Bartra ne pouvait plus dormir, il ne pouvait fermer les yeux sans imaginer Neus et Alvaro. Il se haïssait d'avoir été idiot, horrible et méchant. Il se haïssait tout simplement. Il était peut-être temps de changer, de grandir et d'assumer.

Neus Tello Perez détestait les hôpitaux, apparemment c'était une coutume qui traversait les siècles. Neus ne les avait jamais aimé, on lui avait arraché les dents dans cet hôpitaux. Et bien qu'elle n'y était pas retournée depuis maintenant quatre ans, ces murs blancs aux taches de couleurs immondes lui donnaient envie de vomir. Plus elle s'enfonçait dans le bâtiment, plus l'odeur s'amplifiait. Elle entra dans la chambre 279 où se trouvait habituellement son arrière grand-mère.

- Elle a été transféré, on en vous a rien dit à l'accueil ?

- Non.

A vrai dire, cela faisait déjà un moment que Neus ne demandait plus le numéro de la chambre à la secrétaire.

- Service B, chambre 6.

Neus remercia l'infirmière et se dépêcha de rejoindre le service B. Cette aile de l'hôpital était réservée aux grands blessés et ceux qui ne se réveillaient pas des opérations. Mercè Gràcia Hernandez avait toujours été forte, a 140 ans elle avait pu partager avec Neus tout ce qu'elle savait d'avant et puis on lui avait détecté un cancer. Un de ceux qu'ils ne peuvent pas soigner avec leur nouveau médicament. Beaucoup trop fort, et trop vieux pour pouvoir être soignée. Les hommes en blanc lui avaient dit que son cancer était présent depuis des années, mais ne s'était vraiment manifesté que ces dernières semaines.

- Elle a du avoir fini ce qu'elle voulait accomplir avant de mourir. C'est comme les morts, la plupart passe l'arme à gauche quand ils sont serein.

Neus n'avait pas voulu les croire, même si au fond une part d'elle le voulait. Mercè lui avait tout raconté, tout ce qu'elle savait, et tout ce qu'elle voulait que sa petite-petite-fille sache.

- Coucou. On m'a dit qu'on t'avait changé de service. Ne part pas s'il te plait. Reste pour moi. Personne ne comprend mieux que toi quand je raconte mes cours d'histoire. D'ailleurs tu aurais rigolé l'autre jour ! Le prof nous a raconté, enfin raconté c'est un grand mot. Il a passé tout les détails de la chute du Royaume d'Espagne, quel idiot.

L'étudiante continuait de raconter sa journée, et lui parla même d'Alvaro. Avant le début de la fin.

C'était écrit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant