VII- La noche entera es corta para soñar contigo.

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Neus attendait l'occasion pour aborder Marc, mais elle ne se présentait pas. Alors la jeune femme attendait, elle avait même pu parler à Bojan.

- Je suis désolé Neus.

- Pas autant que moi. Tu comptais me le dire avant que tu partes ?

- Je... je ne sais pas. Je voulais pas te voir triste. T'es ma Neus alors, je ne voulais pas te faire du mal.

- Non tu préfères que je te déteste c'est sûr.

- Tu es têtue.

- Tu es idiot.

Ils ne parlaient plus. Un silence pesant c'était installé entre eux.

- Et tu vas me manquer, finit par lâcher Neus.

- Ne pleure pas s'il te plait.

Bojan lui tendit un mouchoir et la prit dans ses bras. Oui, il n'avait pas assuré, il avait été le pire meilleur ami en voulant la protéger mais il ne supportait pas de la voir pleurer par sa faute.

- Je suis nul !

- C'est pour ça que je t'aime quand même, rit Neus en s'essuyant les yeux.

- Sinon ça va ?

- Comme quelqu'un qui vient de perdre quelqu'un.

Non elle n'allait toujours pas bien. Elle n'arriverait pas à s'en remettre avant d'accepter que les médecins avaient décidé de la tuer, avaient décidé que c'était la fin, à 140 ans et avec des souvenirs de l'ancien temps. Les plus vieux habitants du pays étaient passés sous le bistouri pour paraître plus jeunes, et on les avait trafiqués. Ils ne se souvenaient de rien. Mercè, elle avait refusé. Au fond d'elle, elle savait ce qui l'attendait et même malade elle avait voulu tout partagé avec Neus, elle avait lu tout l'intérêt, et la curiosité de la fillette dans ses grands-yeux bleus.

- Tu vas faire quoi ?

La question de Bojan venait de la tirer de ses pensées.

- La rendre fière et... assumer.

Le jeune homme ne posa pas plus de questions, il savait que Neus ne prenait pas des décisions à la légère et qu'elle réfléchissait à chaque fois.

- Tu sais que quoi tu fasses, je suis avec toi.

- Merci Bo.

Neus l'embrassa sur le haut du crane et rentra chez elle. Elle devait être prête psychologiquement. La catalane s'attendait à toutes les pires répliques qu'il pourrait lui sortir. Elle avait réussi à avoir son numéro, elle se demandait encore comment mais elle l'avait obtenu.

«  Je dois te parler.

Neus. »

Marc ne savait absolument pas comment réagir. Il était passé par tout les états, la surprise de recevoir un sms de Neus, l'inquiétude de savoir si c'était bien la Neus qui connaissait, la colère contre la personne qui lui avait donné son numéro, la joie de savoir qu'il allait la voir, et ensuite l'impatience et l'appréhension. Il ne savait absolument pas de quoi ils pourraient parler ensemble. Il s'était demandé si c'était en rapport avec l'autre jour à l'hôpital, mais il avait vite effacé l'idée, elle ne devait pas s'en souvenir. Ils n'avaient pas parlé depuis un mois, jour pour jour. Marc ne savait même pas quoi lui répondre ! Il se sentait idiot.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Canales.

- Ouais ça fait cinq minutes que tu regardes ton portable comme un con, renchérit Muniesa.

- Non c'est rien, laissez tomber.

« A 17h devant le lycée. »

Il ne prit pas la peine de signer, elle devait forcement savoir que c'était lui. Puis il rejoint ses amis en pleine partie de football.

Neus était assise sur un banc, elle avait face à elle son lycée, à sa droite l'arrêt de bus, et à sa gauche la seule rue qui mène à la station de métro la plus proche. Elle stressait, pour la première fois en trois ans, elle allait avoir une discussion avec une personne avec laquelle leurs points communs, à part le football et leur ville, étaient proches du néant.

- Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.

Neus essayait de penser à autre chose, sans succès qu'elle vit Marc Bartra descendre du bus et s'approcher d'elle.

- Allez, tu peux le faire ! Se motiva la jeune femme.

C'était écrit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant