Une nouvelle vie

Prologue

L'air se faisait de plus en plus frais, les feuilles abandonnaient leur couleur verte pour une teinte plus chaude et les jours se faisaient de plus en plus courts. L'automne approchait. Je le sentais. C'était ma saison préférée, mais aussi celle de la rentrée. Cette année, tout était différent : mes parents m'envoyaient dans un internat qui devait, selon eux, calmer mon tempérament d'adolescente rebelle. Ils exagéraient complètement. Il était clair que je n'avais pas été une petite fille modèle ces derniers mois, mais je n'avais rien fais qui justifie qu'ils m'envoient en pension. Bon d'accord, je m'était fait arrêtée quelques fois en un mois mais c'était pas la fin du monde ... si ?

Bizarrement, les parents de mon cousin Jason avaient eu exactement la même idée et nous nous retrouvions donc dans le même internat. C'était surement le seul point positif dans toute cette histoire.

Le trajet jusqu'à ma nouvelle « maison », c'est ainsi que l'appelait ma mère, devait durer un peu moins de deux heures, ce qui signifiait que nous étions presque arrivées. Je m'efforçais de ne pas regarder par la fenêtre car le paysage défilant devant mes yeux me rappelait tout ce que je laissais derrière moi, chez moi, à la Nouvelle Orléans. J'avais dû quitter mon lycée, mes amis, ma maison et mon petit copain. Même mon père ne s'était même pas donné la peine de m'accompagner, estimant « soi-disant » que la séparation serait trop dure sur place. En fait, je pense qu'il n'aurait tout simplement supporté de passer deux heures enfermé dans la voiture avec moi. D'ailleurs, je ne lui en tiens pas rigueur parce que je suis exactement du même avis : une 3e guerre mondiale risquerai d'éclater si nous avions le malheur de nous retrouver dans un espace clos en présence l'un de l'autre. Je ne comprends pas d'où vient le semblant de haine que j'éprouve pour lui. Je me rappelle pourtant une époque où nous étions inséparables mais, selon lui, je suis devenue une adolescente difficile qui ne mérite pas que l'on fasse attention à elle. Je me demande s'il le pense vraiment ...

Ma mère m'interrompit dans mes sombres réflexions en lançant :

« Kyla, bienvenue dans ta nouvelle vie !