Chapitre 3

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« Je suis tellement angoissé que, quand le pire arrive, j'en suis presque soulagé. »

FAUSSER COMPAGNIE

Sans réfléchir et penser à ce qu'elle s'apprêtait à faire, Alyssa posa sa main sur le morceau de chair qui lui tenait la cheville et essaya de l'enlever, mais elle n'était pas capable. Elle réprima un hoquet de stupeur quand elle vit la créature hurler de douleur. De la glace commençait à se former sur celle-ci où elle lui tenait la cheville et ne tarda pas à se répandre partout sur son corps. Un autre hurlement résonna--elle ne pouvait dire du monstre ou d'elle--et la créature s'affaissa pour une dernière fois au sol, morte de froid.

Alyssa ne savait pas comment elle devait se sentir. Heureuse que plus rien ne la touche ou déprimée d'avoir tuée quelque chose. Elle ne s'apitoya pas sur son sort en voyant les autres créatures se remettent de leur choc. Elle commença par se calmer en sachant qu'elle n'était plus sans défense. Elle avait maintenant une arme qu'elle comptait bien se servir pour une fois dans sa vie. Elle les prit par surprise et, avec un cri de guerre, fonça dans le tas. C'était maintenant les cris et grognements des créatures qui se faisaient entendre et non ceux de peur d'Alyssa. Cette dernière se sentait toute puissante en les voyant s'effondrer au sol comme des simples poupées de chiffon à qui nous venions d'enlever les fils. Quand le dernier mourut, s'il était encore vivant, elle poussa un grand soupir de soulagement.

Elle venait de tuer.

Cette idée ne rentrait pas dans sa tête. Elle, Alyssa, une fille banale comme toutes les autres, ne venait pas de tuer. Elle devait rêver. D'ici peu, elle se réveillerait et retrouverait le confort de sa chambre. Ça devait être exactement cela. Elle essaya de se pincer pour se réveiller, mais rien à y faire. Elle n'était quand même pas dans Alice aux pays des merveilles. Elle devait se réveiller. Elle réessaya et réessaya, mais elle ne réussissait qu'à marquer sa peau. Épuisée, elle finit par s'effondrer dans la ruelle parmi tous les cadavres et ne vit pas la dernière ombre se faufiler vers elle.

~

Alyssa ouvrit les yeux d'un coup, le cœur battant la chamade. Ses yeux passaient la pièce où elle se trouvait en revue, cherchant le moindre indice qu'un autre de ces monstres étaient cachés ici. Elle n'en voyait pas, mais il me fallait jamais être trop prudente, alors elle regarda chaque recoin de la pièce une dernière fois. Ce n'est qu'après cette inspection qu'elle remarqua qu'elle n'était pas dans sa chambre.

Des affiches de nouveaux films étaient accrochées sur tous les murs de la chambre et, bizarrement, avaient tous un rapport avec le surnaturel. Le lit où elle était couchée était accoté sur le mur du fond et une simple table de chevet en bois trônait à sa droite. Une lampe qui illuminait un peu la pièce était posée sur celle-ci et une commode était placée à la gauche. Elle devina que la porte sur le mur de droite menait à la salle de bain et celle en face d'elle au couloir.

Craignant soudainement que les monstres l'aient capturée, elle essaya de penser à une stratégie pour s'enfuir d'ici au plus vite. Elle ne voulait surtout pas rencontrer celui qui habitait dans cette chambre. Au moment où elle s'apprêtait à se lever pour essayer de sortir par la fenêtre, la porte en avant d'elle s'ouvrit tout doucement. En proie à la panique, elle fit la chose la plus rationnelle qui lui venait à l'esprit : faire semblant de dormir encore. Elle se recoucha en vitesse dans le lit et se mît à respirer lentement et profondément. Elle crut que sa technique fonctionnait jusqu'à ce qu'une voix moqueuse qu'elle reconnaîtrait entre toute la trompe.

- Je sais que tu es réveillée. Il aurait fallu être plus discrète, éléphant.

Offusquée de s'être faite traitée d'éléphant, Alyssa ouvrit les yeux pour vérifier que c'était bien Dylan qui se tenait en avant d'elle. Ses cheveux bruns avec des reflets ors au soleil étaient ébouriffés comme si elle l'avait réveillé en bougeant et qu'il était venu voir si elle était réveillée. Ses yeux bleus la fixaient avec attention et elle réprima l'envie de se cacher sous les couvertures à nouveau. Cela lui démangeait de lui lancer une injure, mais elle se retint. Elle ne voulait pas l'énerver : elle était quand même chez lui.

Coeur de glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant