Chapitre 15:
POINT DE VUE AURÉLIE
je sors difficilement de mon sommeil
j'ouvre les yeux l'un après l'autre
les premières secondes qui suivent mon réveil, je ne sais plus où je me trouve
puis tout revient d'un coup, je reçoit comme un coup de poignard
ils ont tué ma mère
je remarque Harry, assis sur une chaise au bout de mon lit
- Harry, je dis
il sursaute, puis se précipite vers moi et me serre dans ses bras
il me fait un bisous sur le front
- j'aurai préféré ne jamais me réveiller, je dis les larmes aux yeux
- ne dis pas ça, il essaie de me convaincre
- maman est morte, je dis en pleurant
il verse une larme aussi
il s'assoit sur le côté de mon lit, prend mon visage entre ses mains et me dis
- je te promet sur ce que j'ai de plus cher sur terre qu'on les retrouvera, et qu'on les butera.
j'avais besoin d'entendre ça
besoin de savoir que je n'étais pas la seule dont le seul but était de faire savoir à ces ordures ce que c'est de voir sa vie réduite à néant en quelques secondes
il continue
- et je serai satisfait qu'au moment où notre mère sera vengée
il dépose un bisou sur mon front, puis se lève du lit
Ayla rentre dans la pièce
Elle me regarde, puis voit que je suis réveillée
Elle se précipite alors vers moi, comme l'a fait Harry toute a l'heure
- Aurélie, elle dit en me serrant dans ses bras
- Ayla, je dis en lui souriant
On se sourit, mais nos sourires sont faux
On a vécu le pire moment de notre vie y a quelques heures, ou quelques jours je ne sais pas
On se sourit comme si l'on étaient heureuses alors qu'on n'a jamais été aussi tristes qu'à ce jour
- Est ce que la police les a identifiés? je demande
- Je sais p..
Harry est interrompu par Ayla
- oui, ça date d'a peine une demie heure, ils ont retrouvé l'arme d'un des deux hommes sur laquelle il y avait son empreinte digitale, et ils ont identifiés le deuxième grâce à un portrait robot des témoins, elle explique
Harry et moi nous regardons
Ils savent qui ont tué notre mère
Ils nous facilitent la tâche
On n'en dit pas un mot
- Je veux sortir d'ici, je dis
- Tiens je t'ai ramené des habits, me dit Ayla en me tendant un sac
je pars me changer, puis revient dans la chambre, fais mon lit, rassemble ce qu'il reste de mes affaires et on quitte la chambre
lorsque l'on sort de l'hôpital, toutes les infirmières me regardent avec pitié
en sortant, je vois Tom, à côté de sa moto
Je dis a Ayla et Harry qu'ils peuvent partir sans moi, je rentrerai avec Tom
ils me disent de faire attention à moi, me serrent dans leurs bras puis s'en vont
je marche vers lui et le serre dans mes bras
on reste dans cette position pendant de longues minutes
- je.. je sais pas quoi dire.. je suis désolé.. il dit
- tu n'y es pour rien, je réponds en baissant les yeux
- dès que j'ai appris que t'avais été hospitalisée après la fusillade, j'ai pète un plomb, je suis venu ici pendant 3 heures j'ai essayé de venir te voir mais les infirmiers ne voulaient pas, j'ai eu tellement peur, il dit avant de me serrer dans ses bras à nouveau
je loge ma tête dans le creux de son cou
- tu peux venir t'installer chez moi si tu veux, il me propose
je n'ai pas envie de rentrer chez moi, l'ancien chez "nous", je n'ai pas envie de voir les affaires de ma mère et tout ce qui pourrait me faire penser a elle
- oui, merci, je réponds
il me tend un casque, je monte derrière sa moto puis on roule jusqu'à chez lui
POINT DE VUE ADRIEN
je suis avec Anna, depuis qu'Harry est parti en trombe hier soir, on n'a pas eu de nouvelles
on a appelé des centaines de fois l'hôpital, ils nous ont répondu qu'il n'était même pas la peine de nous déplacer, qu'on ne pourrait pas voir Aurelie
la sonnette retentit, c'est Harry
je le prend dans mes bras
certes il y a quelques jours je l'ai jeté de chez moi, mais il vit quelque chose que personne mérite de vivre
quand Anna l'aperçoit, elle court vers lui et saute dans ses bras
POINT DE VUE ANNA
Harry est a peine arrivé à la maison qu'il me dit
- Prend une veste, on va au parc j'ai quelque chose a te dire
Je m'exécute
On marche jusqu'au parc, on s'assoit sur un banc
Il tient mes mains dans les siennes, et dit
- Je sais maintenant que la vie peut s'arrêter à tout moment, et ca m'a beaucoup fait reflechir. Plus rien ne me retient ici, j'ai besoin d'air frais, je pense partir d'ici pour quelques temps
je me décompose
je m'apprêtais à m'attacher sérieusement à lui et lui m'annonce qu'il se barre?
je comprends qu'un tel drame le boulverse, mais son annonce me fait mal
- tu va beaucoup me manquer, je dis en baissant la tête
- viens avec moi, il dit
- quoi? je demande, surprise de sa proposition
- viens avec moi, il répète
je suis d'abord perplexe, puis finalement je réalise que rien ne me retient ici non plus
- c'est d'accord, je déclare
- je m'occupe de tout, la maison, les billets d'avion, t'inquiète pas, il me dit. par contre, j'ai juste quelque chose à régler avant..