Deux /

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— Non tu restes De-Ho-rs, reformulai-je à Abbey en lui claquant la porte au nez.

Un large sourire se dessina sur mes lèvres.

— Abbey est partie ?, demanda Anna descendant les marches.

— Ouais elle nous attendra deho-

La porte se défonça soudainement. Et crotte je n'ai pas  verrouillé.

— Non elle m'a mise à la porte !-s'exclama la pimbêche dramatiquement.

     Anna ne fit que se diriger vers la cuisine laissant Abbey s'installer - étant trop habituée à nos embrouilles. Elle circulait en robe noire dont la fermeture était encore grande ouverte.

Ah, je ne sais même pas quelle connerie elle m'a acheté. Menfin, a acheté avec mon argent.

     Je regagnai ma chambre et mis la robe, l'ayant à peine vue. Ah, ce que je détestais mettre une robe. Un vrai combo.
    Je pivotai sur chaque côté m'admirant face au miroir. M'admirant ? Me dévisageant bordel. Je hais mon corps, mes cheveux, mes yeux, mes oreilles, ma bouche, ma poitrine, ma peau, mon nez, mon vagin, tout. Vous pensez au complexe, mais je m'en fous des autres.

     J'assortis le truc en tissu noir -court et très moulant je trouve- avec mes fidèles converses blanches même si ce n'est pas décent. Je déteste la mode voilà.
J'entendis le grincement de la porte laissant apparaître ma colocataire et ma meilleure amie. Notez l'ironie.

— Tu es magnifique !, s'écria Anna après réflexion.

— Hein ?!, cracha Abbey.

Anna lui donna un faible coup de coude. Moi j'aurais donné un uppercut bien fort.

—... Tu t'es beaucoup améliorée..., corrigea Abbey difficilement. Va te faire.

— Okay... Du coup je pourrai rester garder la maison ??

    Je ne voulais pas sortir avec elles, je détestais les soirées entre amies toujours ennuyantes.
Anna secoua la tête et esclaffa un rire. Je suis un clown ou quoi ? (Je déteste les clowns ces têtes de cons).

— Des converses ?!, marmotta Abbey avec un rire.

    J'ignorai sa petite voix de garce et sortis les attendre à l'extérieur. Il faisait maintenant froid, argh je déteste le froid et... le chaud aussi.
     Anna et Abbey ne tardèrent pas à me rejoindre. Nous prîmes le métro pour encore quatre stations afin d'être à Saint Michel. Je déteste les moyens de transport communs, je n'aime que les voitures malgré le fait que je n'en avais pas depuis que mes -soit disant- parents m'ont '' virée'' de leur demeure.

      Nous aperçumes Claire adossée au mur de l'entrée du restaurant, un restaurant chic ( je n'aime pas le chic ). Elle portait un jean moitié déchiré, un T-Shirt 97 noir et blanc plus le chapeau noir qu'elle adore pour soit disant cacher ses cheveux noir- corbeau. Je détestais les complexés fragiles comme elle, et surtout les superficiels comme Abbey. Je déteste les gens en fait. Et je déteste les chapeaux.

    Nous pénétrames dans la grande salle de restauration, ah oui il y avait beaucoup de monde et je hais être entourée par beaucoup de monde, je suis comme Louis 14 ! (sorry je n'ai pas à disposition des chiffres romains)
Un serveur nous  conduisit vers une table de cinq places -sachant que nous étions quatre- donnant sur une terrasse. Il n'y avait que trois autres tables aux alentours de la nôtre, heureusement. Je m'installai devant Anna face à Claire et Abbey, nous nous mîmes à fixer la cinquième chaise.

— J'y pose mon sac.

    À chaque fois que cette branche de Limbo de Bimbo de Mierda ouvrait sa bouche, elle parlait pour:
1- Des bêtises.
2- Rien dire.
3- Critiquer.
4- Se faire passer pour la fille la plus adorable.
5- Imposer des règles aussi stupides que sa face.

— Pourquoi spécialement TON sac ? Nous aussi avons des sacs qui gênent, prononçai-je à deux doigts d' hausser le ton.

— Oui mais vos sacs ne viennent pas de chez Chanel par exemple, dit-elle en déposant confortablement son sac à main sur la cinquième place.

Je roulai des yeux et jetai mon sac sur le sien, ce qui l'a mis à crier. Fière de moi.

Je consultai, comme les autres, la carte du menu.
Une serveuse vint vers nous ;  je hais les serveuses précisément celle qui colle les clients.

— Bonsoir mesdemoiselles, vous avez choisi ?

   Anna commanda pour nous, pendant qu'Abbey textotait à son petit ami monsieur muscles, et Claire se plaignait de sa vie. Cette soirée était tellement ennuyante ! Je décide aussi de m'occuper avec mon téléphone, non je n'avais pas d'imbécile de garçon me servant de petit ami avec qui discuter H24, mais j'avais de vulgaires applications.
Les plats servis, les filles commencèrent à les dévorer. Moi, je restais fixe sans rien faire.

— Mange !, me conseilla Anna. Ou...

— Tu me l'ordonnes ?!

Elle secoua la tête et leva les bras innocemment. Je baissai le regard vers ma pizza.

— Je n'aime pas les olives. Et il y a des olives.

— Arrête de faire ta rabat joie et mange, riposta Abbey, les olives ne te feront rien.

     Sourire au coin j'enlevai les olives de ma pizza pour les mettre dans son assiette. Elle me dévisagea.

— Alors je les laisse t'empoisonner toi, me moquai-je.

  Je lui lançai un de ces regards...
Elle prit entre sa fourchette et son couteau quelques haricots verts et les mit dans sa bouche. Je la regardais encore mâcher, lorsqu'elle m'interrogea violemment des yeux. Moi je ne mangeais pas si gracieusement.

Eclipse du Dîner:

— Désirez vous un dessert mesdemoiselles ?

Anna nous observa toutes, aucune ne hocha la tête alors refusa. Surtout que l'ambiance est pompée.

— Non merci ça sera tout.

— Très bien..., répondit la serveuse peu convaincue.

— Oh ça va on s'est tout de suite convaincue de la comestibilité de nos plats nous, soulignai-je agacée.

   Elle débarrassa nos assiettes et s'éloigna m'ignorant.
Anna me donna un coup de coude sous la table.

— Hey Celina ! Regarde...

   Elle me conduit des yeux direction un groupe de jeunes hommes qui tous fixaient notre table en rigolant. Claire avait la tête toute rouge et baissée, Abbey se tortillait et Anna me souriait, aussi indifférente que moi.

— Le brun là, il te fixe depuis tout à l'heure.

Je scrutai le groupe pour ensuite apercevoir bel et bien un brun me surveiller. Je roulai des yeux : il était horrible. Cet homme, dans les environs de 22 à 26 ans, avait des cheveux noirs, des yeux aussi noirs globuleux et pour couronner le tout des boucles d'oreilles sur d'énormes oreilles d'éléphant ! Il n'y avait que sa peau qui n'était pas totalement noire, plutôt matte. Il avait l'air d'être ce genre de pervers, comme tous les garçons.

— Celina... Il s'approche.....!

Je lève le regard et tombe vis à vis devant lui, une main sur notre table.

Mauvaise Celina |  ÖzilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant