Chapitre douze : Sarah Rawling

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Samedi, 2 juillet, 23h06, une heure avant la coupure de courant

La musique envahissait tout son corps, toute son âme.

Voilà cinq jours qu'elle se tracassait pour son meilleur ami, cinq jours qu'elle était sans nouvelle, et cinq jours qu'elle s'inquiétait à s'en ronger les ongles jusqu'au sang parfois. Elle avait toujours été du genre à s'occuper des gens qui l'entouraient, à se soucier de leur bien-être, mais lorsqu'il s'agissait d'elle, il lui était difficile d'accepter sa peine ou ses problèmes. Alors, son seul moyen avait été de venir à cette fête. Pour s'amuser et oublier la voix du garçon qui résonnait sans cesse dans sa tête.

Elle dansait avec Robert, au rythme de la musique électro. Elle rigolait et appréciait ce moment, et au plus profond d'elle, elle se sentait libérée de sa peine, seul l'amusement faisait maintenant partie de ses envies.

« Sarah ? C'est toi ?

-Julia ! »

Sa voix explosa au visage de la brune tant la joie l'emportait. Elle souriait à son amie, montrant toutes ses dents, fièrement. Elle quitta les bras fermes de Robert pour s'écraser dans ceux de Julia. Cependant la conversation énerva rapidement Sarah. Si son amie était venue pour parler de Patty, elle pouvait repartir très vite. Ce n'était surement pas l'endroit, et encore moins le moment pour venir lui parler de ça.

« -Ah ? Parce qu'on a plus le droit d'être heureux maintenant ?

-Non, enfin, c'est juste que avec Patty je pensais que ... »

Sarah voulu couper au plus court cette conversation, ou toute sa bonne humeur allait être réduite à néant. Elle fût sauvée par Calum, qui emmena Julia plus loin. La brune put retourner dans les bras du jumeau « maléfique » des Hemmings. Elle aimait l'appeler comme ça, et il n'y voyait aucun inconvénient étant donné que c'était quasiment comme ça que tout le monde le voyait. Il sourit à Sarah avant de la prendre dans ses bras. Elle ne connaissait le garçon que depuis quelques heures, si on ne comptait pas les ragots qu'elle savait de lui, et elle l'appréciait beaucoup. Il lui permettait de remplacer un peu les bras de Patty. C'était surement égoïste, mais à ce moment-ci, elle souhaitait juste un peu de compagnie pour laisser de côté ces cinq jours horrible. Ne trouvant aucun de ses amis proches, elle en conclut que personne n'était vraiment inquièt pour elle. Ce qui ne l'embêta pas plus que ça, elle pouvait faire ce qu'elle voulait sans avoir un regard accusateur sur les épaules.

Elle passa ses bras autour du cou de Robert afin d'être plus à l'aise pour danser. Mais après cette très courte conversation avec Julia, l'esprit de Sarah vagabonda. Elle ne fît plus vraiment attention au souffle de Robert, contre son oreille. Elle réfléchissait à la situation, à son état. Elle n'avait pas beaucoup bu, juste assez pour rire quand on lui parlait du garçon.

Et à ce moment-là, elle rigola fortement. Son téléphone vibrait dans sa poche, et lorsqu'elle vit qui l'appelait, elle ne put s'empêcher de rire.

« Cinq putain de jours que j'attends ton appel, connard. » dit-elle à l'écran allumé.

Robert ne s'effraya pas, il se recula simplement et regarda le portable de l'adolescente. Lorsqu'il vît le visage de Patty, Robert encouragea Sarah à répondre. Il connaissait la situation grâce à Brandon, et répondre était la meilleure chose que pouvait faire la brune.

Elle serra fortement l'appareil avant de s'extirper de la foule. Elle chercha un endroit tranquille pour recevoir l'appel. Elle opta pour l'avant de la maison, on entendait toujours la musique mais elle était légèrement étouffée par l'imposante maison. Lorsqu'elle ne sentit plus son téléphone vibrer, elle vit que Patty avait arrêté de l'appeler. Sarah s'assit sur le porche de la demeure et elle fixa l'écran noir. Trop tard. Elle passa son pouce sur l'écran et posa son autre main contra sa bouche, empêchant un sanglot de s'échapper. Toute sa bonne humeur venait d'éclater en milles morceau à cause de cet appel. Appel qu'elle avait loupé.

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