Prologue

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Cela fait dix-huit ans que j'attends ce moment. Cet instant où je lui dirai toute la vérité et qu'il m'avouerait la sienne.
Ce gros lard est assis dans son putain de canapé, affalé devant une télé-réalité débile et dépourvue d'intelligence.
Cet homme représente toute la rancune que j'ai accumulé, la douleur qu'il a fait à ma famille, la déception de tous ceux qui lui ont fait confiance bêtement.
Mes quelques souvenirs d'enfance ont éveillé ma curiosité et c'est à l'âge de seize ans que j'ai découvert le journal intime de ma mère. Le lieu de confidence d'une femme désespérée, voulant protéger ses enfants d'un malade mental.
Je suis cachée sur son balcon en plein milieu de Paris. Cela fait une heure que j'attends que sa nouvelle femme rentre à la maison mais en vain. Je commence à me les peler, il doit faire à peine dix degrés dehors et le vent souffle à cette hauteur.
Je sors mon arme de la poche et entre brutalement en tirant sur la poignée de la porte vitrée. Mon arme pointé sur lui, je me rapproche pour mieux l'observer.
Son regard surpris se transforme en peur. Des gouttes de sueurs se répandent sur tout son front et son crâne dégarnit.
J'ai envie de gerber rien qu'à voir a gueule.

Il pose ses mains sur la tête et me supplie de ne pas tirer, qu'il a une famille.
Je ne peux m'empêcher de rire avant de retirer mon masque.

- Emma ? Mais...
- Ta gueule putain ! Ta famille ? mais quelle famille tu t'invente encore ? Celle que t'as abandonné, que t'as fait souffrir ?

Je ris à l'intérieur de moi. Il tremble désormais et c'est tant mieux.
Je scrute l'appartement et je découvre une photo de lui et de sa pouffe. Elle doit avoir bientôt la quarantaine, se maquille d'un rouge à lèvre pourpre et se boucle les cheveux en permanence.
Je balance le petit cadre à ses pieds et le verre explose. Cette femme est blindée, elle doit l'entretenir, c'est certain.

La serrure de la porte d'entrée tourne et c'est celle que j'attends depuis le début qui entre en toute discrétion.
je sors ma seconde arme pour l'intimider et dans la même peur, elle se met à genoux prêt de lui. Son maquillage commence à couler à cause des larmes qu'elle verse abondamment.

- Ton mari n'est pas celui que tu crois... et c'est pour ça qu'il va payer pour ce qu'il a fait, lui dis-je

Je lui demande de se mettre à genoux à côté de moi.
Je vise la tête de l'homme dans le canapé et le tire part directement en plein milieu du front, entre les deux yeux.
Je lui passe la main sur la bouche pour ne pas qu'elle crie et elle pleure derechef. Elle se débat un peu et dans son impuissance, elle se laisse faire.
Je prends sa main et passe ses doigts autour de la gâchette. La deuxième balle est prête à partir.

- Je suis Emma, sa fille ainée de son premier mariage. Mon père m'a fait des atrocités dont tu n'imagines même pas et toi t'es tombée sur la mauvaise personne au mauvais moment.

Elle crie à nouveau et je presse la détente à l'aide de son index. La balle part et son corps se retrouve sur le sol la seconde d'après.
Tout le monde pensera qu'elle a tué son mari en découvrant son casier judiciaire que j'ai pris soin d'en faire la demande à son nom et de s'être suicider à la suite de son acte.
Je laisse ma première arme et redescends les huit étages par le balcon grâce à la tire au lienne que j'ai installé une heure auparavant.
Je retire le fil et m'en vais chez moi comme si de rien n'était.

Mes pensées divaguent et je me dis que personne ne comprendrait à moins d'avoir envie de le savoir.
Pour en découvrir le cœur, il faut écouter mon histoire.

La vie d'EmmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant