Joyeux anniversaire

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Je sors du Métro, place d'Italie et je continue jusqu'à notre appartement. J'ai quitté mon service plus tôt que prévu car il n'y avait personne au restaurant ce soir. Je monte avec difficulté les sept étages de l'immeuble car l'ascenseur est en panne.

Lilou est déjà couchée normalement mais me laisse la porte de l'entrée déverrouillée pour ne pas que je la réveille.

Cette fois ci la porte est fermée. J'entends des petits bruits à l'intérieur. J'enclenche la porte après avoir tourné mes clés dans la serrure.

Je longe le couloir de l'entrée, tâte les murs pour allumer la lumière.

Le salon est en désordre et je découvre à mes pieds des vêtements et quelques mètres plus loin un soutien-gorge rouge.

Je déplace les fringues pour me frayer un passage jusqu'à la chambre. Elle doit être avec un mec. Je fais demi-tour une fois devant sa porte et m'allonge dans le canapé.

Mes courbatures se soulagent. Je manque de faire tomber le sac à main de Lilou en allongeant mes jambes sur la table basse et dans sa chute, le portable de mon amie atterrit sur le tapis et je découvre en fond d'écran Tim, mon meilleur ami.

Tout prend tout son sens et je me précipite dans sa chambre pour vérifier si ce que je pense est réel.

Lilou est à califourchon sur Tim, torse nu. Dos à moi, elle se retourne pour vérifier qui a pénétrer dans son intimité. Je n'étais pas en colère de les trouver ensemble, j'étais surprise qu'ils ne m'en aient pas parlé mais d'autant plus horrifié de la voir inspirer de la cocaïne sur le ventre de Tim.

Elle renifle toutes les vingt secondes et son excitation s'amplifie lorsqu'elle me voit.

- Putain, Emma ! je ne voulais pas que tu me vois comme ça, j'allais te le dire pour Tim ?

Tim se sent gêné et je dévisage pour me concentrer sur les produits illicites étendus désormais sur le lit.

- Que tu couches avec mon pote, je m'en fou, mais pas de ça chez nous !

Je m'avance vers le lit et balance la poudre par la fenêtre. Le couple hurle et me menace du regard.

- Toi dégage, je ne veux plus entendre parler de toi ni te revoir dans ma vie, dis à Tim d'abord. Et toi, je veux que tu sois partie demain matin !

Je retourne d'un pas rapide dans le salon et récolte les affaires de Tim. Revient dans la chambre et lui balance ses affaires.

- T'as une minutes pour te casser... j'avais confiance en toi Putain et toi tu bousilles tout en une soirée !!

Tim enfile que son jeans et quitte la pièce et se dirige dans l'entrée.

- Excuse-moi Emma, je voulais me détendre un peu... me supplie-t-elle.

- Tais-toi, la coupais-je. Il y a un an, on s'est promit une vie sans soucis et toi tu fous tout en l'air, mais c'est quoi ton problème sérieusement Lilou ?

Elle se met à pleurer une fois assise sur le bord du lit. Les deux mains protégeant ses yeux, elle suffoque.

- Demain, tu repartiras autre part en France !

- Quoi ? ... Non mais tu ne peux pas me faire ça Emma ! Et je vais où !? Tu es ma seule amie.

- Oui la seule que tu as réussi à décevoir... Félicitation !

Lilou se lève et ouvre le placard et y sort un cadeau fraichement emballé.

- Joyeux anniversaire... accepte le s'il te plait... et je partirai.

Je prends le cadeau qu'elle me tend et le dépose sur la commode.

- Je verrai ça demain ! vas te coucher, t'es dans un sale état !

Je referme la porte sur elle et me dirige vers ma chambre. Tim est bien reparti et c'est tant mieux.

...

J'étais vraiment en colère hier soir. Lilou n'a pas besoin qu'on l'abandonne, mais qu'on l'aide, qu'on l'écoute tout simplement. Je décide de préparer un petit déjeuner afin qu'on puisse en discuter au calme ensemble.

Je l'appelle mais en vain elle ne répond. Ses affaires sont encore là.

je finis par rentrer dans sa chambre, allume la lumière et constate qu'elle dort. Les draps sont froissés et son corps ne bouge pas, ne respire pas.

- Lilou ? ...

Ma tête ne fait qu'un tour et par réflexe je me précipite à côté d'elle et je constate qu'elle n'est plus qu'un cadavre. Je touche sa poitrine et en effet son cœur a cessé de battre depuis un moment. Sa peau est froide et dégage une drôle d'odeur.

Ses narines sont blanches et ses yeux sont rouges bordeaux.

Je tente d'essuyer mes larmes et d'atteindre mon portable pour appeler une ambulance. Ils arrivent bientôt.

Je m'allonge à côté d'elle en position fœtale, inconsolable, je ne réalise pas qu'elle s'est enfuit, que c'est elle qui est partie de ma vie.

...

Elle est partie avec les ambulanciers. Je reste lasse et impuissante face à ce qui vient de se passer. Je m'en veux.

J'attrape l'emballage de son cadeau et le déchire violement. Je découvre une lettre écrite d'une écriture familière.

« C'est dans la patience que l'on trouve les plus belles vengeances, alors attendons »


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⏰ Dernière mise à jour : Oct 09, 2015 ⏰

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