17 ans - 3eme partie

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Toujours assis les yeux bandés dans cet avion depuis environ trois heures. Je sens le sursaut de mes voisins au claquement de la porte du pilote retentir.
Ça sent la transpiration et l'hormone à plein nez, ce qui me donne la nausée.
Lilou lâche ma cuisse et dépose sa main le long de sa jambe.
Un homme nous demande de nous mettre debout et de se laisser guider.
Les chaises nous sont retirées ou déplacées. Je sens une main caresser mon dos brutalement et me pousser dans le sens opposé de ma position.
Je sens un air frais passé sous mon nez et remplit tout mon corps entier.
On m'enfile un gros sac à dos et quelqu'un passe devant moi et m'attache à quelque chose dans son dos.
À ce moment là, j'ai envie de crier, de demander qu'est ce qui se trame.

- Les filles sautent en premières! Annonce une voix féminine derrière moi.

Wouah! On saute? On va sauter de l'avion?

- Comment ça on saute, demandais-je à l'homme attaché à moi devant.

J'entends un bruit de déverrouillage et la porte de l'avion s'ouvre, ce qui surprend toute monde et provoque un mouvement à l'intérieur.
On me retire le bandeau des yeux et ma vue reprend vu.
Dans un premier temps, j'aperçois les nuages et me vide.

-Trois...

Je regarde les autres debout, attachés le long des paroles de l'avion, luttant pour ne pas tomber de l'avion, accompagnés eux aussi de quelqu'un pour sauter.

- Deux...

On vient de retirer le bandeau de Lilou et je redécouvre ses yeux bleus apeuré par cette montée d'adrénaline.

- Un...

Je cris à l'intérieur de moi et vois progressivement mon corps basculé dans le vide d'une vitesse impressionnante.
Je ne sens plus mon poids mais l'air qui le transporte.
Mon instinct de survie disparaît peu à peu, faisant place au plaisir que me procure cette adrénaline.
Nos deux corps tombent à grande vitesse vers le sol et ma conscience reprend le dessus une fois que nous avons traversé les nuages et aperçut les étendues de plaines aride.
Le parachutiste tire sur une ficelle, ce qui déclenche le parachute aussitôt. Notre vitesse ralentie enfin et ma vision du danger est oubliée.

"Il faut être complètement taré pour faire ça... Dans quoi je me suis embarquée... Putain!"

J'observe le paysage pauvre de ressources. La terre battue naturelle est soufflé par les rafales de vents. Aucune eau à l'horizon, pas de vie.
L'homme me signal qu'on va atterrir. Je m'agrippe à lui et le laisse poser les pieds au sol.
La tête casquée est secouée et je finis les fesses par terre et lui sur les genoux.
Il se retourne et s'assure que je n'ai rien. Nous nous relevons, essuyons notre combinaison.

- Tu vas devoir attendre que les autres arrivent... Après tu auras des instructions.

J'acquiesce de la tête, je n'ai pas le choix de toutes façons.
Il se dirige dans un 4X4 prévu à cet effet et s'en va rapidement.
Les autres atterrissent à quelques mètres de moi et j'aperçois au loin Lilou se débarrasser de son parachute.

Elle s'avance vers moi et j'aperçois Tim me couper la route. Il pose sa main contre ma clavicule et me pousse vers l'arrière.

- On a dit aucune compassion, laisse la se débrouiller, m'ordonne t'il.

J'ignorais qu'il faisait parti du voyage, et cela me rassure davantage.
Je regarde Lilou se détacher puis je suis mon ami dans le sens inverse de la route sablée.

- Bien! Il faut trouver un endroit où dormir ce soir, ils viendront nous chercher que demain.

Le vent souffle tellement fort que le sable m'assèche la peau. La température est de plus en plus basse et je cherche par tous les moyens un indice d'où nous pourrions être.

Lilou traine finalement son parachute jusqu'à nous.

- Et si nous dormions ce soir dans les toiles de parachutes? On aurait pas froid..., Je Suggère
Les trente yeux se tournent vers moi tout illuminés et sceptiques par cette proposition.
Tim me cligne d'un œil et approuve mon idée.
Tout le monde attire les toiles de parachutes et nous décidons de l'endroit où dormir cette nuit.
La tempête se lève et nous nous glissons tous dessous, enroulés et protégés des rafales de vent.
Tim s'allonge à ma droite et m'autorise à me serrer contre lui pour garder un peu de chaleur, tandis que Lilou me prend par le bras et s'endort rapidement.
Quelques grains de sables rentre dans mes yeux, mais je m'en moque. L'importance est de survivre ou d'apprendre à revivre... Peut importe.

...

- Tu aimes jouer avec Papa à ça? Promets moi que tu ne me diras à personne Emma? Hein? Promet le moi!! Sinon tu seras punie comme tes frères! M'ordonne t'il.

Je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Je ne dis rien car je ne sais pas pourquoi mon père m'a demandé de faire ça... Si c'est bien ou c'est mal.
Pourquoi cela doit rester un secret alors?

Je fais la moue mais voyant mon géniteur me menacer avec la paume de sa main, je hoche la tête timidement.

Il se redresse, remonte son pantalon et sa braguette et sort de la salle de bain rapidement tout en surveillant dans le couloir si quelqu'un s'y trouve.

Je reste assise sur le petit tabouret, nue avec mon Doudou dans les bras. Je suis seule et j'ai le sentiment d'avoir été humilié, d'être sale. Mon père est gentil d'habitude et aujourd'hui, il était bizarre. Il m'a montré quelque chose d'inconnu pour moi et j'ai eu peur.

J'entends hurler mon père de me dépêcher de me rhabiller derrière la porte.
Je me précipite donc vers ma robe bleue et l'enfile à toute vitesse.
Je ne veux pas mettre ma culotte car j'ai mal en bas, ça me brûle. Alors je retourne dans ma chambre espérant ne pas croiser mon père.
Je sais que dans quelques heures je serai de retour chez maman et que tout ira mieux alors je me cache sous la couette de mon lit et ferme les yeux le plus fort possible.

...

La nuit était atroce. J'ai refais le même cauchemar que je fais depuis douze ans. La tempête ne s'est pas arrêter de la nuit et la fatigue se fait ressentir.
Nous sommes là, tous les seize à marcher dans la terre, traînant les pieds jusqu'à un camp militaire.

Un groupe d'homme nous accueil et nous dirige vers une grande tente dressée sur plusieurs mètres de long.
L'un d'eux s'arrête juste avant de rentrer et se retourne vers nous.

- Vous prendrez une arme et des recharges et vous monterez sur l'un des huit Quad, annonce t'il.

La plupart des hommes de mon groupe de disent rien. Mais ils ne laissent rien indifférent.
Nous entrons et nous découvrons une montage d'armes ainsi que des balles de plusieurs calibres à disposition.
Tandis que j'observe avec attention, on me fait signé de me dépêcher.
Je prends la première devant moi et une boîte et je sors aussitôt.
Une fois dehors, je cherche du regard les quads en question et prend le seul encore dispo derrière l'un de mes coéquipier.

Je dépose mon casque sur le tête, le fixe bien et l'attache et tapote contre son épaule en guise de "OK" pour le départ.
Les moteurs s'allument et le groupe démarrent au quart de tour.
Je me retourne une dernière fois pour mémoriser ses lieux, cette terre battue qui s'envole telle de la poussière que l'on déplace.

La vie d'EmmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant