Chapitre 5 - I made a bad dream again...

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Ben n'était plus là à mon réveille. Il n'y avait pas un bruit, comme toujours. Ma chambre n'avait pas changé : les murs, le plafond, les draps étaient toujours blancs, le sol en lino était toujours aussi affreux. Bref, j'étais toujours à l'hôpital.

Tania...

Je me redressais d'un bon. Cette voix. Je l'ai déjà entendu. Je me tournai vers la porte : elle était ouverte et des lumières bleutées provenaient du fond du couloir. Ces dernières clignotaient et grésillaient. Malgré cela, elles éclairaient le couloir, juste assez pour voir là où l'on posait le pied. Un courant d'air froid se glissa le long de ma nuque et un frisson me parcourue le dos. Je frictionnai mes mains et soufflai dessus. Je voulais me replonger dans ma couette, quand la voix revint.

Tania...

Je sortis un pied du lit. Le froid me mordit le mollet et je fus retenté de rester au lit. Mais quelque chose, un je-ne-sais-quoi, m'incitai à aller voir ce qu'il se passait. Mes mains tremblaient et j'aurai donné n'importe quoi pour avoir des gants et un gros manteau polaire. Lorsque je passai la porte, je vis les dégâts dans le couloir. Les lampes pendaient au plafond, menaçaient à tout moments de tomber. Les Lumières continuaient de clignoter à fréquence irrégulière. Les murs étaient déchiquetés, du papier peint manquait à plusieurs endroits. Cette scène me rappelais la saison 1 de The Walking Dead, dans le tout premier épisode lorsque le héro se réveillait dans l'hôpital...

Une minute!... Comment j'ai fait pour me rappeler de ça? Ce n'est qu'une série! Pourquoi je me rappelais du premier épisode d'une de ces fichu séries et pas du prénom de mon père?

Tania je peux t'aider...

La voix me fit sursauter. Je regardais autour de moi. Mais il n'y avait personne! Le couloir était désert. J'étais seule, complètement. J'avais l'impression de perdre la tête. Une ombre apparut au fond du couloir. Je m'immobilisai et cessa de respirer. Ce n'était pas humain. Elle en avait pourtant l'air. Mais une sensation, en moi, m'intima qu'elle ne l'était pas.

-Vous êtes quoi? je demande d'une voix tremblante.

La seule que tu dois savoir de moi c'est que je peux t'aider...

Je secouai la tête.

-Non... je ne vous crois pas.

Tu devrais...

Je fixai la chose. Ma respiration était tremblante, tout comme mon corps. Comment je pourrais croire cette chose dont je ne connais même pas le nom?

-Et pourquoi?

Je te l'ai dit : je peux t'aider.

Bon sang mais où est-ce que j'ai entendu cette voix! C'était une voix d'homme, ça, j'en étais certaine. Grave. Vibrante. Rauque. Qui pourtant avait cette petite note mélodieuse presque imperceptible. Rien qu'imaginer que cette chose peut m'aider - même pour quoi que ce soit - me donnait de violent frissons.

-En quoi pourriez-vous m'aider? je demande. Et puis, je n'ai pas besoin d'aide...

Mais oui c'est ça! se moqua la chose. C'est pour cela que tu ne te rappelles ni de ton père ni de ton frère.

Là, cette chose marquait un point. Je baisse la tête. Je ne me rappelles pas d'eux, de leurs prénoms. Puis le rêve que j'avais fait la veille me revint en mémoire. Non je me rappelais de mon frère. Je me rappelais de mon père.

-Non c'est faux, je m'énerve, je me rappelle d'eux!

Parce que tu les as vu en rêve. Mais tu n'as aucun souvenir avec eux. Tout ce que tu sais c'est que ton frère s'appelle Aleksander... Mais tu ne connais pas le prénom de ton père, ni même ton nom de famille.

La chose avait raison. Plus que raison même. Je me sentais stupide. Je me sentais honteuse. Je ne connaissais rien de moi, et ce truc savait tout de moi. C'était agaçant, mais aussi perturbant, stressant. Je sentis une fissure s'ouvrir en moi, dans ma poitrine. Je ne pus m'empêcher de porter la main à mon cœur. Je ressentais de nouveau cette sensation de vide se propager en moi. Mes poumons se comprimèrent. Mes jambes flageolaient, puis je tombais à terre. Des larmes me montaient aux yeux et finirent par s'échapper. Je ne supportais pas ça. Et pourtant, je ne savais pas pourquoi je pleurais. Parce que je ne me rappelais de rien? Parce que je relâchais de la pression que j'avais accumulé avant mon amnésie? A cause de la raison pour laquelle je suis amnésique? Pourquoi...? Je relevai la tête vers l'ombre. Elle était toujours là, n'avait pas bougé d'un millimètre.

-Pourquoi me dites-vous tout ça? je hurle sans m'en apercevoir. Vous croyez que je ne le sais pas déjà?

L'ombre ne répondit rien et j'eus l'impression que mes larmes redoublèrent. Bizarrement, même si l'ombre semblait ne pas avoir de visage, je ressentis comme un regard posé sur moi. J'essuyais mes larmes entre deux reniflement. Mais enfin pourquoi cette soudaine envie de pleurer? Je ne comprenais rien. Soudain une rafale de vent balaya le couloir faisant voler mes cheveux en arrière et les papiers par terre, ainsi que des morceaux de papier peint. Que se passe-t-il? Je me relève avec difficulté et regarde autour de moi. Tout ce qui se trouvait dans le couloir s'envolait et virevoltait à l'autre bout du couloir, à l'opposé de la chose. Il faisait noir dans cette direction. Je revins à l'ombre mais elle n'était plus là, volatilisée. J'étais vraiment seule cette fois-ci, dans le couloir. Les lumières grésillaient de plus en plus vite et chaque néons s'éteignaient au fur et à mesure. Je sentais ma respiration s'accélérer et mon cœur battre de plus en plus fort. La panique s'insinua en moi. Puis se fut le tour de la peur lorsque j'entendis un rire rauque, grave et résonnant à l'autre bout du couloir, dos à moi. Les muscles de mon dos se contractèrent. Lentement, je fis un demi-tour sur moi-même. Il faisait toujours noir au loin. Le rire résonnait, devenant de plus en plus fort de secondes en secondes. Je reculais, essayant de garder l'équilibre, résistant contre ce vent toujours omniprésent. J'étais maintenant sous une des lumière qui restait plus ou moins allumé. Mais elle continuait de clignoter, me retrouvant par moment dans le noir total.

Puis la lumière s'éteignit pour de bon. J'étais plongé dans le noir le plus sombre. Mes yeux ne s'y habituaient pas, impossible de voir à plus d'un millimètre. D'un seul coup, quelque chose m'agrippa les jambes et me fit tomber. Je me mis à hurler en me débattant. Rien à faire. J'étais comme ligoté à une corde et bientôt, on m'agrippa les poignets, me les maintenant au dessus de ma tête. Et je cessais de crier. Comme si on m'avait cousu la bouche, je ne pouvais plus l'ouvrir. La panique et la peur augmentèrent alors que j'hurlais en moi.

-Tania!



Je me relevais brusquement, la respiration saccadé, le cœur battant à cent à l'heure. Ben me maintenait les épaules, alors qu'une infirmière me tenait les poignets et qu'un homme m'agrippait les jambes avec une poigne de fer. Je les regardais tout les trois, affolée. Ce n'est pas un rêve, ce n'est pas un rêve! me répétai-je avec conviction. Ben et les infirmiers étaient essoufflé. Ben me regardait avec inquiétude. Il se pencha vers moi et posa ses mains sur mes joues, palpa mon visage, caressa mes cheveux, tandis que les deux autres personnes me relâchaient. Je me jetai au cou de Ben, ne voulant pas que ce ne soit qu'un rêve.

-C'est fini, me chuchota-t-il doucement au creux de mon oreille, c'est fini...

Je le serrais contre moi, je ne voulais pas le lâcher. Ce que je venais de vivre n'était qu'un rêve, un simple cauchemar. Quelque chose tout droit sortie de mon imagination. Mais je gardais Ben contre moi. Je ne veux pas revivre ce cauchemar. Ni maintenant. Ni jamais.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 03, 2018 ⏰

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Parfaite amnésie [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant