Chapitre 4.

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Je décidai de ne pas insister. Caroline avait l'air de m'en vouloir, ce qui avait été assez rare depuis notre plus tendre enfance. Elle devait avoir une raison valable. Ou alors était-ce une blague ? Je ne pense pas. On ne simule pas la noirceur dans le regard qu'elle m'avait lancé. 

"Bon bah.. j'vais me promener. J'vous propose pas de venir hein." lançai-je, essayant de détendre l'atmosphère avec mon ton un peu "moqueur/gentil".

"Ouai ok." répondit-elle sans même m'adresser un regard.

Cette fois, c'en était trop. Je pris mon manteau déposé quelques minutes auparavant sur la chaise et sortis de l'appartement. Je ne comprenais pas sa réaction, vraiment. Je décidai d'appeler Laura, une amie et collègue de travail, pour lui proposer de boire un café en terrasse. Je composai son numéro appris par coeur. 4 sonneries se firent entendre, puis le répondeur. J'allais tenter de rappeler quand je reçu un SMS, justement de sa part.

"Comment tu oses me téléphoner toi ? T'as pas compris ou quoi ? Je t'ai dit de m'oublier. Sérieusement, j'te pensais pas comme ça, et ne pense pas que se sont les paroles en l'air d'une petite gamine d'adolescente qui veut se sentir puissante face à toi. Sur ce, bonne continuation, et n'oublie pas d'effacer mon numéro."

Je restai là, plantée devant ce SMS, sans mot. C'était une blague, là ? Une caméra cachée ? C'était trop bizarre. Je décidai donc d'aller demander des comptes à Caroline. Je voulais comprendre. Peut-être était-ce un malentendu ?

Je montai les marches 4 à 4 jusqu'au dernier étage, celui où se trouvait notre appartement. J'ouvrai la porte sans pour autant être brusque, je ne voulais pas plus d'ennuis et d'embrouilles que j'en avais déjà. Je fermai la porte derrière moi, ne pris même pas le temps de m'avancer et tentai :

"Bon Caroline, j'sais pas trop c'que j'ai fait. A vrai dire j'en sais même rien. J'sais que c'est difficile à croire si tu es sure de ce que tu as entendu ou vu mais j'y peux vraiment rien. J'aimerais juste que tu m'dises c'que j'ai fait."

Elle se retourna, le regard noir, mais également plein de compassion. Me croyait-elle ? Ou était-ce une nouvelle fois.. mon imagination ?

"Hier soir quand t'es allée te coucher, après on a voulu aller se promener. On n'a pas osé te réveiller, donc est partis sans toi." expliqua-t-elle.

"Et alors ? J'vois pas le problème." répondis-je étonnée.

Elle soupira en levant les yeux au ciel.

"Tu ne te rappelles vraiment de rien ? Je suis sure que si, mais je te laisse le bénéfice du doute." commença-t-elle. "Ensuite, on  est allés à la fête foraine, et on t'a appelée pour te proposer de venir parce qu'on trouvait pas ça sympa de ne pas au moins te le proposer. Tu as accepté et tu es venue. Puis t'as commencé à faire plein de remarques désagréable.. tu avais l'air sobre, fin, de ne pas avoir bu, alors je t'ai demandé calmement et en riant d'arrêter, mais tu as continué. Tu as dit que si Dylan voulait être médecin, c'était pour ne pas avoir à le payer lui-même, tant il était radin, par exemple. Du coup je me suis énervée et, en spectacle, tu as inventé plein de mensonges désobligeants à mon égard."

Je restai bouche-bée, ne sachant que dire. Avais-je vraiment dit ça ? Mais non, c'était impossible ! Jamais je n'aurais osé.

"Mais enfin ! Tu me connais, jamais je n'aurais fait ça !" me défendis-je.

"Je pensais te connaître, à croire qu'on ne connait jamais quelqu'un par cœur." pesta-t-elle.

Quelle injustice ! Non, je suis certaine de n'avoir rien dit de tout ça ! Il fallait que je me calme. Je faisais des études de droit, j'allais bien trouver un moyen de me sortir d'affaire et de m'expliquer, non ?

"Après, j'ai fait quoi ?" tentai-je.

Elle me regarda de haut en bas. Je ne l'avais jamais vue ainsi, elle devait vraiment avoir été vexée et humiliée. Mais pas par moi, c'était certain. 

"Ensuite, je ne sais pas. Tu as couru je ne sais où, et quand Dylan et moi sommes rentrés, je n'ai même pas pris la peine de regarder si tu étais rentrée. Je ne sais pas si tu étais déjà couchée ou si tu es rentrée plus tard." m'expliqua-t-elle, le regard dur et toujours plus noir.

Son éventuelle compassion avait complètement disparue. Sûrement n'étais-je pas crédible, ce qui était compréhensible..

Mais waouh. Je m'en prenais en pleine figure. Je ne comprenais rien. Vous savez ce genre de cauchemar où vous êtes dans votre ville, mais que personne ne vous reconnait ? Que vous tentez désespérément de contacter vos parents, mais que se ne sont pas eux au bout du fil, et même pas eux qui habitent chez vous..

J'allais trouver un moyen de m'innocenter. Après tout, ce n'était rien de très grave. Seulement, il restait à trouvé pour ma part qui m'avait mis dans cet état, ou qui avait fait ça tout simplement. 

Lourde tâche certes, mais je tenais trop à Caroline pour la perdre.

Je me servis un verre d'eau fraîche et m'assis sur une chaise, la tête en train les mains. Je n'osai même pas tenter un regard en leur direction, j'avais honte et peur. Peur d'aggraver la situation, honte d'avoir mis ma meilleure amie dans cet état là.

Il y avait forcément une explication. En attendant, je voulais comprendre le problème avec Laura. Je priais le bon dieu pour que ça ne soit rien d'important, là aussi.

Je me levai et pris mon manteau. Je me sentais comme un dans film ridicule. Cela aurait été amusant dans d'autres circonstances, mais il était hors de question de passer pour une peste aux yeux de Caroline ou même de passer pour une folle.

J'allai me faire une valise pour partir quelques temps chez mes parents. Je n'adressai aucun mot aux amoureux et sortis de l'appartement sans les prévenir de mon départ à durée indéterminée.

NDA : Je trouve ce chapitre assez ennuyeux.. j'espère cependant qu'il vous plait. N'hésitez pas à donner votre avis (positif comme négatif) en commentaires ! La suite très vite ! Bisous, et merci d'avoir lu ! ♥

Je ne suis pas folle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant