Chapitre 15.

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/!/PDV EXTERIEUR/!/

Tous les invités étaient habillés en noir. C'était la tradition lors de ce genre d'événement. Lors des enterrements. Les pompiers avaient été alertés de la chute d'Adèle. Sa mort avait été inévitable. Lucas avait témoigné en racontant exactement ce qu'il s'était passé. Il avait dit qu'elle avait parlé toute seule en hurlant des choses qu'il n'avait pas comprises.

Autour du cercueil se trouvait du monde. Les parents de la défunte, évidemment. Caroline, qui s'était depuis séparée de Dylan était présente aussi. Contre toute attente, ce dernier se trouvait là également pour accompagner Adèle dans sa dernière demeure. Laura et l'ancien patron étaient également présents. Ils s'en voulaient tous énormément, mais relativisaient en disant que c'était peut-être mieux ainsi. Sauf les parents. Ils regrettaient tellement.

"Si nous avions essayé ne serait-ce qu'une fois de l'écouter, elle n'en serait pas là !" répétait-elle incessamment, fondant en larmes à chaque fois.

Il était évident que les explications de Lucas avaient été très limitées : leurs rencontre, leur excursion, les pleurs soudains d'Adèle, puis la chute. Aucune raison, aucune explication.

Lucas, qui était là lui aussi, culpabilisait de ne pas avoir pu l'empêcher de se retirer la vie. Quelques personnes de l'ancien établissement d'études d'Adèle étaient là aussi. Certains pour la pleurer, d'autres pas principe. Et comme toujours, ceux qui étaient là parce que c'était excitant, l'enterrement d'une fille qui s'est suicidée. Curiosité malsaine.

"Votre attention s'il vous plaît !" s'exclama le prêtre à l'attention de toutes les personnes présentes.

Tous les regards se tournèrent vers lui et un silence pesant voire gênant s'installa. Tous étaient en attente. La mère de Adèle se moucha et Philipe, le père, la prit dans ses bras pour la réconforter, bien que lui ne soit pas dans un bien meilleur état que sa femme.

Le prêtre fit son récit religieux d'abord. Tout le monde paraissait s'ennuyer, sauf une. Une fille. Sarah. Elle était habillée d'un grand manteau noir, cachant en grande partie son visage, si bien que personne n'aurait pu la reconnaître. Elle souriait, comme fière d'elle.

La ressemblance avec Adèle aurait étaient trop flagrants, se disait-elle.

Une fois le long paragraphe religieux terminé, il expliqua la façon dont Adèle avait mis fin à ses jours. Ses quelques "collègues d'études" présents étaient pendus à ses mots, ne sachant comment réagir, n'ayant pas été mis au courant de l'état déplorable dans lequel Adèle était dite être.

La ronde des proches arriva. C'est sa mère et son père qui s'approchèrent en premier du cercueil ouvert, où se tenait, vêtue d'une robe blanche (sûrement pour la pureté), Adèle, leur fille. Sa mère ouvrit la bouche mais les sanglots lui étouffaient n'importe quel mot qui voudrait sortir. C'est son père, le coeur lourd qui prit la parole bien bas, pour que personne ne puisse entendre, hors mis sa femme. 

"Adèle, je ne sais pas vraiment comment te dire au revoir. A vrai dire, je pensais tellement partir avant toi, je l'avais tant espéré. Ma petite Adèle, nous sommes tellement fiers de toi, de tout ce que tu as accompli." 

Il ravala des larmes qui lui montaient.

"Je suis tellement fier d'avoir été et d'être ton papa. De t'avoir donné tout ce que j'ai pu. Adèle, je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de chose.. mais sache que tu peux monter en paix, ma chérie. Sois heureuse là-haut, comme tu as toujours voulu l'être. Je te promets de venir chaque jour te voir, de te raconter ce qu'il se passe. Et puis un jour, nous te rejoindrons. La vie est ainsi. Nous sommes une partie minime du monde qui nous entoure, et un jour, quand tous les gens que l'on aura connu plus ou moins longtemps, de plus ou moins loin, seront tous morts, nous sombrerons dans l'oubli. Rien n'est écrit, Adèle, tu avais le choix. Sache que je le respecte."

Sur ce et pour la première fois depuis ces 3 mois intenses en émotions, il éclata en sanglots, lui aussi. Sa mère ravala ses larmes pour dire 5 mots.

"Je t'aime ma fille."

Elle retint ses larmes comme elle put et prit son mari par le bras, pour se décaler.

Plusieurs personnes s'approchèrent chacune à leur tour pour faire leurs derniers au revoir à Adèle, et le cercueil descendit sous terre. Elle était prisonnière de la terre pour toujours. Les invités partirent ensuite, sous l'émotion que leur procurait cet enterrement. Adèle ne méritait sûrement pas ça.

Alors que tout le monde se dirigeait vers la sortie, en adressant leurs sincères condoléances aux proches, une fille s'approcha de la tombe. Sarah.

Personne ne l'avait vue. Personne n'avait remarqué sa présence, pourtant si originale avec ce grand manteau. Mais l'émotion était trop présente pour se préoccuper de ce genre de détail. Elle posa un collier sur la tombe de façon à le cacher et que personne ne puisse tomber dessus un jour et adressa à Adèle ces quelques phrases :

"Papa et maman m'avait donné ce collier via mon casier à l'orphelinat.  Ils avaient décidé de garder qu'une seule des jumelles, se sentant trop jeunes pour en assumer deux. Maman a affirmé à tout le monde une grossesse d'un enfant seulement et en a gardé qu'un à la naissance."

Elle pouffa de rire.

"Je te le remets, car à présent la jumelle inexistante c'est toi." sourit-elle.

Sur ces mots, elle tourna les talons et remit sa capuche, il pleuvait désormais. Elle se dirigea vers la sortie du cimetière et s'en alla, laissant la vérité derrière elle.

FIN.


NDA : Voilà la fin de l'histoire ! J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire que moi à écrire ! Ça me fait assez bizarre car de toutes les histoires que j'avais commencées (dieu sait combien il y en a) depuis que je suis petite, c'est la seule que j'ai terminé. 

Merci beaucoup à DesespoirSoudain (oui, encore) de m'avoir permis d'être lue. Je t'adore.

Merci à tous ceux qui ont lu, voté et commenté mes chapitres. N'hésitez pas à me donner vos impressions, votre avis global de la fiction, vos conseils pour une éventuelle prochaine fiction ! 

Gros bisouuuuuuuuuuus ! ♥


Je ne suis pas folle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant