Chapitre 4 : Un tour difficile

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À l'age de cinp ans, j'avais été invitée à un anniversaire animé par un prestidigitateur.
De son chapeau surgirent des farandoles de mouchoirs multicolors, des fleurs et même un lapin blanc, qui avait l'air de trouver tout à fait normal de sortir d'un chapeau.
Nous étions tous émerveillés. Il extirpa ensuite un perchoir de son couvre-chef, sur lequel il pose un colombe, qu'il avait dû glisser par mégarde dans sa chemise en s'habillant.
Et puis il demanda si quelqu'un voulait venir aussi faire un tour de magie.
J'aurais bien aimé, mais je n'osais pas vraiment.
Une grande fille aux cheveux très longs et très blonds se leva.《Moi!》dit-elle.
Le magicien lui donna une toute petite boîte et lui fit mettre un couvercle. Puis il lui tendit sa baguette et lui chuchota quelques mots à l'oreille, une formule magique, sûrement. La grande fille tapa trois petits coups décidés sur le couvercle.
《Ouvre-la maintenant !》dit le magicien.
Nous, on rigolait bien parce qu'on avait bien vu qu'elle était vide, sa boîte.
Quand elle en a sorti une énorme bouquet de fleurs, on n'a plus rigolé du tout et on a applaudi très fort.
La grande fille a salué puis elle est allée se rasseoir sans nous regarder, comme si elle était au courant de tous les secrets des magiciens et que nous , nous n'étions que de pauvres petits enfants incapables de comprendre ce monde merveilleux auquel elle avait la chance d'appartenir.
《Quelqu'un d'autre?》
Cette fois j'ai osé lever le doigt.
《Viens ma petite ! Tu veux un tour facile ou difficile ?》
Comme je ne voulais pas m'être déplacée pour rien, j'ai répondu : 《Difficile, s'il vous plaît !》
Il a fait une légère grimace et m'a tendu un petit mouchoire rouche ridicule. Il fallait que je le serre très fort dans ma main en fermant les yeux, pendant que les autres comptaient jusqu'à trois.
《Un...Deux...et TROIS !》
J'ai ouvert ma main, le mouchoir est tombé par terre. Je me suis baissée pour le ramasser.
J'ai eu beau le tourner dans tous les sens, il était vide, juste un petit mouchoir sans fleurs, sans lapin blanc, et je me suis sentie aussi rouge et ridicule qui lui.
La suivante a choisi un tour facile et elle a fait jaillir un énorme gâteau à la crème du chapeau du prestidigitateur.
Il s'est alors tourné vers moi :《Eh oui, ma petite, quand on ne sait pas, il vaut mieux choisir les tours faciles, ona plus de chances de réussir !》
La leçon n'a pas porté, je l'ai trouvé injuste.
L'an dernier, dans un supermarché, le rayon des produits ménagers s'est écroulé sur la petite fille du gâteau à la crème, elle est morte sur le coup. C'était bien la peine.

Et Toi, Tu vis toute seule?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant