Mon uniforme marin

Chapitre 8

Quelqu'un tambourine à la porte, me sortant de mon sommeil sans rêve. J'entends bouger Eléna sur le lit du haut. Tout le monde s'étire et baille. Notre professeure d'histoire géographie entre dans la pièce. Elle est déjà apprêtée et arbore un grand sourire. Elle semble heureuse d'être ici, comme nous tous. Je suis aussi excitée qu'une enfant allant à Disneyland.

- Tout le monde debout ! déclare-t-elle, assez fort, faisant résonner sa voix dans ma tête.

Je glisse le T-shirt sous ma couette moelleuse et me lève. Je suis plutôt fatiguée mais l'excitation me permet de tenir le coup. Notre professeure s'avance vers nous avec une démarche élégante et féminine.

- Il est sept heures, le déjeuner est dans une demie heure, c'est la même salle que le dîner. Demain, je ne viendrai pas vous réveiller donc mettez un réveil. Nous informe-t-elle.

Nous acquiesçons toutes lentement encore dans un demi-sommeil. Elle nous sourit une dernière fois avant de sortir. Pendant un instant, le temps semble figé. Personne ne parle ou ne bouge et on peut mettre ça sur le coup de la fatigue. Amélie interrompt ce blanc en annonçant :

- On a qu'à faire nos lits, aller prendre une douche rapide et aller à la salle du petit déjeuner.

Personne ne répond, mais tout le monde se dirige vers son propre lit et s'exécute. Je prends discrètement le T-shirt et le jette en dessous de mon lit, en direction de ma valise. Puis, je prends mes vêtements de la journée, qui sont d'ailleurs assez chauds au vue des températures, et mes affaires de toilette. Quand nous sommes toutes prêtes, nous partons vers les douches.

A l'entrée, nous rencontrons Océane qui me lance un regard froid et machiavélique avant de me bousculer. Je me retourne pour lui parler lorsqu'Eléna m'attrape avant de déclarer :

- Laisse tomber. Elle n'en vaut pas la peine.

Je suis son conseil et nous partons nous doucher.

Nous nous dirigeons vers notre chambre afin de déposer nos affaires. Lorsque nous sommes devant la porte, je vois Julia chercher dans ses poches et sa trousse de toilette. Elle se tourne vers nous.

- J'ai perdu le pass, je ne le trouve pas ! Annonce-t-elle désobligée.

- Tu ne l'as pas oublié dans les douches, tu l'as sûrement posé à côté des lavabos. Affirmai-je.

- Oui, tu dois avoir raison, je vais vérifier.

Elle se hâte vers la salle de bain. Elle revient seulement une minute après et semble désespérée.

- Elle n'y est pas.

- Allons au petit déjeuner, les professeurs ont un pass universel. Et puis, quelqu'un l'a peut être trouvé. Déclare Delphine.

Nous descendons donc pour manger, avec nos affaires de toilette. Nous avons un bel air comme cela! Heureusement, il est sept heures vingt cinq et la plupart des élèves ne sont pas là. Cependant, les professeurs et les quelques personnes présentes nous regardent avec un air surpris et semblent vouloir nous questionner. Je décide d'aller parler à madame Mathiet car je sais qu'elle ne porte aucun jugement négatif à mon égard contrairement à monsieur Chabrat.

- En fait, on a perdu le pass de notre chambre. Julia l'avait juste avant que l'on prenne nos douches. Mais je crois qu'on l'a laissé à côté d'un lavabo et quelqu'un a sûrement dû le prendre. Racontai-je, en essayant de ne pas faire porter l'erreur sur Julia.

- D'accord. Je vais vous ouvrir pour que vous puissiez déposer vos affaires. Mais, vous aurez dû faire beaucoup plus attention - elle semble pensive -. Nous irons à l'accueil pour en demander un nouveau.