Chapitre 6

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Le lendemain matin fut le même que tout les autres matins d'école que j'ai pu vivre jusqu'à ce jour. Toujours la même envie de dormir plus longtemps mais de ne pas pouvoir. Toujours l'envie de brûler le lycée pour pouvoir manquer les cours. Toujours la même envie d'empoisonner les professeurs avec du chocolat fait maison ou les pousser dans les escaliers pour être libre plus tôt que prévu. Mais ce matin fut également accompagné du goût amer qui me remplissait la gorge déjà hier. Je devais y remédier ! Je me levai et me préparai sans trop me précipiter, puis sortis de la maison pour me diriger vers l'école.

Sur le même chemin je vis au loin Thomas. Comme d'habitude. Marcher au loin devant moi. J'hésitai à le rejoindre. Je me remérorai la veille et je me sentis tellement honteuse que je n'eu pas le courage de me diriger vers lui. Alors je marchais derrière lui. Mais pas très loin! Mais quand même derrière lui...

Lorsqu'il allait tourner au coin de la rue avant le lycée, j'accélérai la cadence en espérant le voir disparaître dans cette rue mais sans pour autant me faire remarquer. Mais au moment où j'atteignis à mon tour la ruelle, il sombra dans la pénombre ne me laissant apercevoir qu'un sachet plastique qui essayait de s'envoler de cette ruelle. Je continuais ma route avec une question en tête et ce goût affreux dont je voulais me débarrasser.

En classe, je m'assis comme à mon habitude. Les autres élèves précédèrent mon pas tout en discutant avec leur amis et s'installèrent sans cesser de parler. Puis les filles arrivèrent en un troupeau de groopis. Je devinai qu'il s'agissait de Thomas. Celui-ci entra légèrement agacé par toutes ces filles désespérées. Puis son regard brilla vers moi. Je devins rouge mais je soutiens son regard. Il se dirigea vers moi mais lorsqu'il allait atteindre ma table, il changea de direction pour s'assoir juste devant moi. Je le regardai faire sans comprendre mais je ne dis rien. Et le cours commença sans que je ne cesse de fixer le dos de Thomas.

Il dût le remarquer à un moment donné car il se retourna vers moi discrètement et posa un morceau de papier sur ma table. Puis il se retourna comme si de rien était. Mais durant ces quelques secondes, il n'avait pas arrêté de me fixer. L'air ce fit plus étouffant et chaud mais je dis comme si de rien n'était.

Je pris le papier entre mes petits doigts tremblants et l'ouvris délicatement en essayant de le faire le plus discrètement possible. Je pus lire alors: *Cesse de fixer mon dos s'il te plait. Cela me perturbe pendant que j'écoute le professeur. D'ailleurs tu devrais en faire autant* Mes joues devinrent définitivement rouge et je ne sus quoi répondre par la suite. J'écoutais le prof. Ou du moins, j'essayais.

La fin des cours sonna et avant que Thomas ne parte, je l'interpella. J'étais résolu à m'excuser! Ou du moins je l'étais jusqu'à ce qu'il se tourne vers moi et me regarde avec ses beaux yeux marrons...
«- Qu'est-ce qu'il y a?
  - Je.. Je tenais à m'excuser pour hier. J'étais ailleurs et pourtant j'aurai voulu passer l'après-midi avec toi. Au lieu de ça je me suis retrouvée couchée sur mon lit à me traiter de fille stupide et idiote et...
  - Ce n'est pas grave. Tu devais être sûrement un peu fatiguée. Mais si tu veux passer une autre après-midi, tu peux me demander
Et sur ces mots, il me sourit sincèrement et sortit de la classe, comme ce goût amer qui laissa sa place à un goût indescriptible mais agréable.

Ce jour-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant